Mayotte - Près de 3.000 personnes se sont rassemblées lundi à Mamoudzou puis ont défilé dans les rues de la capitale pour protester contre ...
Mayotte - Près de 3.000 personnes se sont rassemblées lundi à Mamoudzou puis ont défilé dans les rues de la capitale pour protester contre la fin du visa Balladur. Citoyens, syndicalistes et élus ont défilé dans les rues de Mamoudzou, passant devant la Préfecture.
Une feuille de route assouplissant les règles de circulation des personnes entre les 4 iles des Comores a été signée le 12 septembre lors d'un haut conseil paritaire France-Comores à Paris. Dans le cadre de ce texte, la France va "favoriser les mouvements légaux, tarir les passages illégaux et sécuriser les liaisons, aériennes comme maritimes", a précisé lundi dernier le Quai d'Orsay.
Lors d'un déplacement en Bretagne au mois de juin, Emmanuel Macron avait plaisanté au sujet des kwassa-kwassa, provoquant l'indignation en France et aux Comores.
Plus de 10 000 morts depuis 1995
Depuis 1995 et l’instauration par le gouvernement français d’Edouard Balladur, d’un visa supprimant la liberté de circulation entre Mayotte et le reste de l’archipel des Comores, des milliers de Comoriens ont péri en mer en tentant de rejoindre clandestinement Mayotte.
Le nouveau président français veut mettre fin à cette tragédie en favorisant la libre circulation des comoriens. Une idée qui ne passe pas à Mayotte. Les comoriens de Mayotte ont manifesté pour dire non à une possible suppression de ce visa et pour plus de morts entre Anjouan et Mayotte.
Dans la foule, des voix, telle celle de Faouzia Cordjee, candidate malheureuse aux sénatoriales, s'élèvent pour réclamer le départ des comoriens des autres îles qui les compare à des "immigrés" : "Qu'ils rentrent chez eux, on en a marre".
Mais la plupart des élus ont souhaité prendre part à la manifestation pour contenir les tensions. "Je ne dis pas que j'y suis favorable ou pas, je ne sais pas ce qu'il y a dans cette feuille de route", explique le sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi (LREM), réélu dimanche. "Mais ce qui a été fait ne doit plus être fait, à savoir traiter ce sujet sans les Mahorais". Depuis 1975 et l’indépendance des 4 iles des Comores, Mayotte reste toujours sous occupation française.