Madagascar: les fraudes à l'électricité provoquent surtensions et délestages
Pour lutter contre les vols de courant et les vols de câbles électriques, la Jirama fait appel aux chefs de quartiers, à la police et à la population pour dénoncer les voleurs. Car les branchements clandestins provoquent des surtensions qui abîment, voire détruisent les transformateurs. En effet, si les transformateurs sont censés durer 20 ans, leur durée de vie est réduite à un an en raison des surtensions, selon les techniciens de la Jirama. Résultats : une augmentation des délestages.
Vue de nuit de la capitale malgache, Antananarivo. © Wikipédia |
Depuis quelques semaines, les coupures de courant sont de plus fréquentes dans la capitale. Thierry Randriamanantsoa, livreur, constate des coupures presque tous les jours.
« Ça coupe tout le temps. À partir de 18h et jusqu'à 19h30. On ne peut pas regarder la télévision, écouter la radio. Ça m'énerve parce que je paye mes factures chaque mois, mais il y a toujours des coupures. Mais les factures ne baissent pas. On ne sait plus quoi faire. »
Selon la Jirama, la compagnie d'eau et d'électricité, des fraudes ont été constatées dans près de 40% des foyers visités. Il s'agit en grande majorité de branchements illicites. Des vols de courant qui provoquent des surtensions et font parfois disjoncter les transformateurs.
Parmi les quartiers où les vols de courant sont les plus fréquents, Ankatso, 67ha et Itaosy, où habite Thierry. « Dans mon quartier, il y a des gens qui trafiquent les compteurs pour voler du courant. Il y en a beaucoup qui font ça. Mais la Jirama ne fait pas de contrôles. »
Pour faire face à ce problème, la Jirama incite la population à dénoncer les fraudeurs. La Jirama doit aussi lutter contre les vols de câbles électriques. 17 kilomètres de câbles ont été dérobés depuis le début de l'année pour être transformés en marmites ou en blocs de cuivre. 15 kilomètres ont été remplacés, mais la perte est estimée à 37 000 euros. ©RFI