ceux qui ne sont pas d'accord n'ont qu'à prendre un kwassa pour s'évader à Mayotte
Silence coupable
Azali et Moustadrane |
On assiste en Union des Comores depuis l'installation du débat sur les assises sur le bilan des 42 ans d'indépendance à une espèce de surenchère de discours d'un autre temps. Incitation à la haine et à la violence contre ceux qui s'opposeraient à ce projet dont les enjeux restent encore flous. Le pire c'est que ce discours est tenu par les plus hautes autorités de l'Etat au premier rang desquels le chef de l'Etat.
Au lieu de chercher à apaiser la population qui s'interroge, à juste titre, sur les objectifs de cette table-ronde sur le passé, le gouvernement s'engage dans une démarche d'intimidations et de menaces jusqu'à prôner lui même la violence. "Je serais l'avocat de ceux qui auront massacré ceux qui tenteront de mettre le désordre à partir de ces assises", a déclaré le président Azali Assoumani avant que son vice-président n'enfonce le clou en ajoutant que "ceux qui ne sont pas d'accord n'ont qu'à prendre un kwassa pour s'évader à Mayotte".
Quels discours de responsables politiques, surtout en fonction? Quelle arrogance et surtout quel mépris envers le peuple comorien?
Malgré ce discours qui tranche avec l'esprit du Mouvement du 11 Août à l'initiative de ces assises, celui-ci reste sourd-muet et continue de faire croire à la population que le président de la République tient un discours émouvant par rapport à l'intérêt général du pays à travers ces assises.
De leur côté, les responsables politiques dont une grande majorité ne fait que rêver un appel de Beit-Salam pour un porte-feuille ministériel, démontrent leur insensibilité face à ces discours contraires aux principes et valeurs de paix qui ont toujours prévalu dans l'archipel des Comores. Et que dire des médias qui se montrent toujours plus forts quand il faut s'indigner des propos méprisant envers notre pays lorsqu'ils sont tenus de l'extérieur.
Nous voici donc devant nos responsabilités. Si la violence vient du gouvernement ou de ses milices en cours de préparation, on va la tolérer. Cette attitude n'est pas digne dans un pays démocratique et qui prétend parvenir à l'émergence à l'horizon 2030. Elle rend tout le monde coupable de trahison et d'un éventuel crime contre l'humanité. Ali Mmadi - Titre©La rédaction