Mchindra Abdallah, avocat d’Abou Achirafi Ali Bacar, dans l’illégalité

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L'avocat d'Abou Achirafi Ali Bacar et des Chiites, interdit d'exercice à Moroni.


L'avocat d'Abou Achirafi Ali Bacar et des Chiites, interdit d'exercice à Moroni.

«Qui place sa confiance en Dieu n'est jamais égaré», dit le proverbe comorien. Et voilà que dans la nouvelle épreuve difficile dans laquelle Dieu place les Comoriens, tout tombe à pic, car ce mois de Mawlid (naissance du Prophète) est propice aux prières pour les causes désespérées, voire perdues. Et la prière que les Comoriens devront adresser de toute urgence à Dieu en ce mois si particulier doit porter sur l'éclaircissement des relations que les magistrats et avocats comoriens entretiennent avec la vérité et la déontologie régissant leur métier. La question doit rapidement être placée dans le cadre de l'urgence nationale car, savoir que malgré tout le bruit assourdissant et les leçons qu'il donne aux Comoriens pour défendre des clients d'un genre particulier pour se faire mousser, Maître Mchindra Abdallah n'est même pas inscrit au Barreau de Moroni, a de quoi heurter la sensibilité et la susceptibilité de tous les Comoriens qui aiment sincèrement leur beau pays – et ils sont nombreux, même si on n'en compte pas parmi les dirigeants.

Il a fallu que Maître Harmia Kassim, Bâtonnière de l'Ordre des Avocats, s'occupe du cas de Mchindra Abdallah pour qu'on découvre la supercherie. Et Maître Harmia Kassim l'a fait de la plus belle des manières, sans faire dans la dentelle, par une cinglante lettre de mise en demeure demandant à l'avocat au verbe facile de cesser toute activité professionnelle en relation avec le métier d'avocat à Moroni, au Barreau duquel il n'est pas inscrit. En d'autres termes, il est tout simplement demandé à Maître Mchindra Abdallah de cesser de cocufier la «Justice» comorienne. Une copie de la mise en demeure envoyée à Mchindra Abdallah a été adressée au Directeur des Affaires judiciaires du ministère de la Justice, aux Présidents des différentes juridictions du Tribunal de Moroni et au Président de la Cour suprême. Sale temps donc pour Maître Mchindra Abdallah. On a presque envie de le plaindre. En tout cas, il va nous manquer, et il faudra trouver un autre amuseur public.

Il est quand même folklorique de noter que la Loi comorienne est tellement alambiquée que la prestation de serment de Maître Mchindra Abdallah n'est reconnue ni à Mutsamudu, ni à Moroni. Or, sur ce point, l'argumentation de Maître Harmia Kassim est d'une limpidité pour le moins impitoyable et ne milite pas en faveur de Maître Mchindra Abdallah: «Nous devons respecter la Loi. Ndzuani fait partie des Comores et toute prestation de serment effectuée après la promulgation de la loi de 2008 portant organisation de la profession d'avocat est illégale. Selon l'article 14 de cette loi, pour exercer la profession d'avocat, il faut être titulaire d'un Certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA). À défaut de ce centre de formation professionnelle pour avocat, un examen d'aptitude au stage d'avocat est organisé par les soins du ministère de la Justice au début de l'année judiciaire fixé par décret signé par le Président de l'Union».

L'argument relatif à la prestation de serment est plus ou moins facile à comprendre. Mais, que faut-il dire de ces histoires de CAPA? Est-ce à dire que l'ami Mchindra Abdallah n'a pas le sien? Si tel est le cas, qu'on nous le dise tout de suite au lieu de se réfugier derrière des sous-entendus qui laissent entendre beaucoup de choses. Maître Harmia Kassim, qui est une professionnelle que toutes les Comores respectent, aurait pu développer son argumentation en se limitant à la nécessité pour l'ami Maître Mchindra Abdallah de se conformer à la Loi, qui l'oblige à s'inscrire au Barreau de Moroni. Or, dans un pays où les faux diplômes et les diplômes tout à fait imaginaires courent les rues, invoquer des problèmes de diplômes et de stages, ça fait semer des doutes dans les esprits. C'est la raison pour laquelle Maître Harmia Kassim doit être précise sur la question, afin d'éviter les équivoques et les malentendus.

Mais, Maître Harmia Kassim n'en a pas encore fini avec le bon Mchindra Abdallah, qu'elle enfonce allègrement et perfidement sous terre en rappelant malicieusement le cas de ce Comorien détenteur d'un CAPA et d'un Doctorat en Droit, qui a exercé en France avant d'aller aux Comores, où il a tout de même dû passer par un examen et une formation. Tout ça est bien, mais pourquoi en parle-t-elle dans le cas de Maître Mchindra Abdallah? Le peuple veut savoir ce qui se passe dans le dossier de Maître Mchindra Abdallah car il y a beaucoup trop d'insinuations susceptibles de semer le doute. Le peuple veut que les choses soient dites dans la clarté et dans la transparence.

Maître Harmia Kassim enfonce le clou quand elle signale que «Mchindra Abdallah est en infraction, cela depuis les assises sur l'assassinat de Combo. Il s'agit donc d'une infraction continue et le délai de prescription de cette infraction commencera à courir que lorsqu'il arrête d'exercer». Donc, Mchindra Abdallah, en tant qu'avocat, est censé demander une stricte application de la Loi, mais ne connaît pas la Loi, ou du moins la viole depuis des années, lui qui n'a même pas su se faire discret. C'est grave. En plus, il refuse d'aller s'inscrire au Barreau de Moroni. Pourquoi? Il dit qu'il veut rester au Barreau d'Anjouan, mais la réponse reste très insatisfaisante. Le peuple des Comores réclame plus d'éclaircissements. En tout état de cause, son refus de se conformer à la Loi lui barre la route des juridictions de Moroni, où il n'ira plus faire des déclarations tonitruantes et jouer aux zouaves.

De toute manière, cela en dit long sur les fréquentations d'Abou Achirafi Ali Bacar. En effet, l'ancien Directeur de la DNST, dont on dit la libération imminente, est dans des draps encore plus beaux car il doit se passer des services de son avocat aujourd'hui sommé de se mettre en conformité avec la Loi pour pouvoir plaider à Moroni. Mais, face à son refus, les Comoriens sont heureux d'apprendre qu'il ne pourra plus sévir qu'à Anjouan, où il n'est même pas sûr qu'il aura la possibilité de prendre part à des procès médiatiques.

Bonne retraite, cher Maître. Une retraite prématurée, mais c'est vous qui avez voulu que les choses en soient ainsi.

Par ARM
© lemohelien – Vendredi 17 janvier 2014.
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