La Société Civile a été reçue à DAR NOUR
La Société Civile a été reçue à DAR NOUR
Ce samedi 22 juillet, le mouvement associatif de l’île d’Anjouan a été reçu par le Président de la République Azali Assoumani au Palais Présidentiel de Dar Nour à Hombo.
Le Chef de l'Etat est venu continuer sa campagne de sensibilisation sur la pertinence de l'organisation des Assises Nationales avec comme corollaire le bilan de nos 42 ans d'indépendance. « Nous avons hérité d'un pays indépendant et notre indépendance est le premier pas de l'émergence. Mais avec cette indépendance, nous avons aussi pris les mauvaises habitudes de la colonisation. Et nous devons nous en dédouaner. » a dit le Chef de l'Etat.
« Ce pays a subi des coups d'Etats, résultats de conflits politiques entre comoriens. Ce pays a souffert du séparatisme, résultat d'un mal-être de notre population. Et aujourd'hui nous jouissons des acquis des discussions franches entre comoriens issues des accords de Fomboni, pour lesquelles je me suis senti le devoir à l'époque d'associer les forces vives de la Nation. Et je suivrai la même stratégie. Tous les comoriens doivent être impliqués dans la construction de leur destin. Et nous devons consolider les acquis, notamment la stabilité de notre pays » a rajouté le Président de la République.
« J'ai décidé de faire mienne, la volonté du Mouvement du 11 août de faire le bilan de ce pays. Je crois en effet que nous sommes dans le bon moment, car comme me disait un vieux sage de Domoni Anjouan, il vaut mieux faire un bilan de santé quand on n'est pas malade. Et tous les bilans que nous avons eus, l'ont été après de grandes maladies (coups d'état, crise séparatiste). Aujourd'hui nous devons profiter ce climat de sérénité et de stabilité pour réfléchir à quel pays nous devons léguer à nos enfants. » a renchéri le Chef de l'Etat.
« En 2005, j'ai organisé une conférence de bailleurs de fonds à l'île Maurice, alors que j'ai annoncé une année auparavant mon départ du pouvoir. Cela veut que je suis conscient du fait que dans ces grandes responsabilités nationales nul n'est ni éternel ni indispensable. Les 400 millions de dollars de la conférence de Maurice, ce n'était pas pour moi, mais pour mon pays. Et hélas mon successeur ne l'avait pas compris ainsi. Il a organisé une conférence des bailleurs de fonds à Doha sans avoir fait le bilan de la conférence de Maurice et de notre absorption des fonds promis et les bailleurs de fonds se sont moqués de nous. On a eu des financements de mosquées pour l'essentiel avec des associations caritatives. » a poursuivi le Président de la République.
« L'Etat organisera les Assises Nationales et toutes les structures nationales de jeunes, de femmes, de partis politiques, de la société civile doivent prendre part. Et qu'Allah nous aide à proposer des choses qui serviront d'une manière positive notre pays.» a conclu le Chef de l'Etat
Au nom de la Maison des Organisations de la Société Civile d'Anjouan Ahmed Malidé a tenu d'abord à remercier le Président de la République pour cette démarche inédite d'associer le Mouvement associatif anjouanais dans des réflexions qui engagent l'avenir de notre pays. « Monsieur le Président cela fait des années que nous militons pour un meilleur devenir de notre pays. Mais c'est la première fois que nous avons l'opportunité de dialoguer avec un Président de la République et nous souhaitons vous exprimer notre gratitude pour cette démarche participative qui vous honore. » a dit le président du MOSC.
« Depuis mars 2015 nous avons été sensibles à la démarche du Mouvement du 11 août et nous avons initié des campagnes de sensibilisation et de pédagogie à Anjouan et très prochainement nous commencerons des caravanes des assises dans toutes les localités de l'île pour une meilleure appropriation de cette idée des assises qui trouve une adhésion complète du mouvement associatif à Anjouan. Et le Mouvement Associatif anjouanais fait aussi une requête, puisque la diaspora sera impliquée dans cette grande réflexion nationale, nous demandons aussi que les exilés ne soient pas oubliés » a poursuivi Mr Malidé.
Puis Mr Hamid Ben Cheikh Président de la FNAC a pris la parole, allant dans le même sens que le Président du MOSC d'abord pour remercier cette volonté du Président de la République d'associer tout le monde. Mais surtout pour dire ceci : « Nous sommes conscients Monsieur le Président qu'il y a dans ce pays des gens que la stabilité et la paix dérangent. Des gens qui veulent profiter de ces assises pour une tribune de la division. La société civile à Anjouan se battra sans relâche contre ces oiseaux de mauvais augure ».
Ensuite Madame Badria Maanfou dans une déclaration très « gaullienne » a fait le vœu que Le Tout Puissant Donne au Président de la République la force, l'Imane et le Hikma de conduire ce pays vers ce destin dont il a droit. « Monsieur le Président pour la société civile anjouanaise, ce samedi 22 juillet 2017 est un jour de fête. C'est ce jour où un président de la République de notre pays vient d'une manière solennelle reconnaitre notre existence et notre rôle dans la société. Je tiens au nom de tous et du mien à vous exprimer mes remerciements sans limite pour ce noble acte qui doit marquer l'Histoire. Les Assises Nationale ne sont rien d'autre qu'une prévention des conflits et c'est pour cela que nous sommes obligés d'y adhérer. » a dit madame Maanfou.
Et enfin Madame Fatima Bacar a pris la parole pour dire que la société civile accepte la main tendue du Président de la République. Et cette grande Dame du Mouvement associatif comorien, submergée par l'émotion et le poids de son passé de militante des droits de l'homme dans notre pays a fondu en larmes devant le Président de la République et l'assistance. « Monsieur le Président, je pleure pour mon pays. Et j'ai en mémoire ces déchirures du séparatisme et des risques pour ma vie que j'ai pris pour l'unité nationale. Et je m'en excuse » a dit madame Fatima Bacar
Le Président de la République devant l'émotion qui a envahi cette salle de réunion de Dar Nour a repris la parole pour rassurer ses hôtes. « Madame et chère sœur, rassurez-vous. Nous devons mettre des verrous de protection des grands principes républicains dans notre pays. Et dans ces assises on doit surement faire aussi le bilan d'Ali Soilih, du Colonel Bacar, d'Azali, de Sambi et tous les autres. Les Sud-Africains ont eu Vérité et réconciliation. Pourquoi ne pas nous en inspirer ? a conclu le Chef de l'Etat. ©Beit Salam - Titre© La rédaction