Le sort du Anda
Ce sont les chinois qui ont supprimé leurs mauvaises coutumes, ce sont les français qui sont venus à bout de leur culture incompatible, c'est un arabe que Dieu a envoyé pour corriger les coutumes déviantes des arabes; les coutumes et les cultures sont comme les humains et les sociétés humaines, elles grandissent, vieillissent et deviennent malades ou corrompues.
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Du reste, interrogez vos grand-pères encore en vie et vous découvrirez que le Anda de nos jours n'est plus ce qu'il était aux temps de nos aïeux autant par la forme que par le fond, et ce n'est pas le volume exorbitant des dépenses que je mets en considération ici; et ceux qui la détériore sans le savoir ce sont ceux qui prétendent le défendre...le Anda comme toutes les coutumes est appelé à disparaître, et nous sommes beaucoup plus wangazidja que ceux qui portent le drapeau du mépris au lieu de penser à l'avenir et à l'au-delà; on ne déteste pas le Anda, le Anda s'est montré dépassé par l'incapacité de ses représentants à l'adapter aux réalités contemporaines. Le Anda porte en lui-même la genèse de sa propre déchéance; l'inégalité entre les enfants et entre les femmes du grand bonnet ou du roi de la cité, est une injustice supportée mais laissant des traces de haine.
La mobilisation de toute une grande famille pour faire accomplir le grand mariage à un parent dont on se fiche de sa misérable condition. Les moyens colossaux dépensés pour construire de belles maisons habitées par des familles rongées par la faim, les infrastructures communautaires construites par la participation de tous les habitants y compris les plus démunis, toutes ces réalités qui font la fierté des ngaziens ( wangazidja ) instaurent une fausse solidarité et une mascarade de cohésion au sein des membres qui sont forcés de s'exécuter pour sauver ce qui en reste de leur dignité; des pauvres sans lendemain qui meditent et morts de soucis après ce qu'ils ont mangé!
Des coutumes qui élèvent le vil et abaissent le noble, ce n'est pas ce qu'on appelle d'une bonne culture; le sort du Anda, cette principale religion des ngaziens est la dislocation comme toutes les religions païennes. Dans un hadith retenu par al-imam Ashatibi, l'Envoyé de Dieu Muhammad, prières et saluts de Dieu sur lui, invoqua contre six catégories de gens parmi lesquels, "le tyran qui se sert de son pouvoir pour élever celui que Dieu a abaissé et abaisser celui que Dieu a élevé". Aux Comores, existe-t-il un tyran qui répond mieux à cette description que le Anda?
Et des gens qui prennent l'Islam pour une coutume et le Anda pour la religion, osent croire que nous détestons notre culture de Ngazi ( Ngazidja )! Lorsque les ulemas nous parlent de la possibilité d'integrer à l'Islam une coutume qui n'est pas contre la religion, on saisit immédiatement la sagesse lorsqu'il s'agit d'un acte ou d'une situation donnés, mais quand il s'agit d'un système, de tout un système, là on a affaire à une religion intégrée.
Qu'on veuille parler d'émergence, qu'on ait l'audace de remettre en cause le Anda, car pour tout pays ce qui fait figure de Anda est à l'origine du sort de la nation; c'est la coutume en tant que base de la culture qui fait tout; alors si vous voyez une nation avancée regardez sa culture, si vous trouvez une nation décadente regardez sa culture.
Tant que les ngaziens seront occupés à se régaler en groupe, que le voleur qui dépense de sa fortune illicite pour distribuer mets et enveloppes à la communauté sera la bienvenue, les politiques au sommet seraient à l'aise pour exceller dans l'entreprise de corruption; car les ngaziens influencent tout.
Lorsque les notables ngaziens font un devoir d'intervenir pour libérer le directeur, ou le ministre, ou l'employé du village qui a volé ou détourné des deniers publics, aucun autre comorien de Moheli, d'Anjouan, de Mayotte ne sera inquiété s'il commet la même infraction.
Muhammad Soidrouddyne Hassane.
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