Droit de réponse à la lettre ouverte de la section CRC de Marseille
D’abord que représente la section CRC de Marseille ? Aucune idée ! C’est qui est sur la CRC nationale ne pèse que 15% à la Grand-Comore, 3.5% à Anjouan et sans doute pas grand-chose à Mohéli. Au nom de quoi veut-on interdire à un citoyen comorien de s’exprimer ? Au nom de quoi veut-on obliger les gens à une solidarité aveugle à une action gouvernementale mal identifiée ?
Réveillez-vous un peu ! Ecoutez ce monsieur qui parle et qui réclame le droit des comoriens à s’exprimer sur les sujets qui touchent à notre pays.
Ce monsieur parle pour le peuple. Il a fait la victoire d’Azaly à Bimbini. Environ 400 voix en faveur d’Azaly contre 160 à Mamadou au troisième tour. Il s’est battu contre ces messieurs qui tournent autour d’Azaly aujourd’hui pour soutenir sa politique, ces mêmes messieurs qui avaient confisqué les moyens de l’Etat et tout fait pour réduire Azaly au rôle de figurant à l’élection présidentielle de 2016.
Les comoriens qui sont allés chercher la victoire d’Azaly ont le droit de s’exprimer et de dire ce qu’ils pensent de la politique d’Azaly. Ils ne sont pas comptables d’un soutien sans faille à une politique à laquelle ils n’adhèrent pas, car non expliquée et non comprise.
Soyez honnêtes ! Le jour de la célébration de la victoire d’Azaly à Ajao, Ahmed Abdallah Sambi, leader d’un parti politique, a bien indiqué sa vocation d’avocat du peuple loin de la pratique du pouvoir ! Souvenez-vous de la réponse d’Azaly : « Si Sambi est l’avocat du peuple, j’exhorte le peuple à jouer le rôle de batônier ». Une façon d’inviter les comoriens à devancer Sambi dans le devoir de vigilance et de droit de regard sur la marche des affaires de l’Etat.
Aurait-il oublié le deal ? Sa parole ? D’où vient donc cette hypersensibilité à toute réserve sur l’action du gouvernement ? D’où vient cette dictature de la pensée unique qui oblige tout le monde à applaudir tout et n’importe quoi ?
Ahmed Abdallah Sambi a la pleine faculté de s’exprimer et de rester dans le rôle d’avocat du peuple qu’il s’est tracé. Il y a de la cohérence dans sa démarche ! En revanche, Azaly a trahi le monsieur qui s’exprime. Il le connaît ! Il ne peut pas le regarder en face ! Il a trahi la parole donnée aux comoriens. Il a trahi les comoriens dont il se fiche royalement des critiques et des observations. Qui voyons-nous soutenir son action ? Des hommes politiques chassés du pouvoir par les comoriens qui cherchent à récupérer un morceau de celui-ci.
Le vrai souci, à lire la lettre ouverte à Sambi, est la confirmation du fait que le logiciel politique de la CRC ne connaît les comoriens qu’en cas d’élection… Un jour Msa Djamal m’avait dit qu’aux Comores, la démocratie était un vain mot. L’analyse avait choqué mais je pensais que c’était la pensée isolée d’un homme. Il est clair que la CRC a un problème avec la démocratie. Elle supporte mal le débat démocratique et le pouvoir du peuple par le peuple.
Elle est prête à remettre le pouvoir à des gens contre qui le suffrage universel s’est exprimé ! C’est une trahison de la volonté du peuple ! Ce n’est pas étonnant des gens qui ont goûté au pouvoir par les armes. Mais de là à vouloir interdire aux gens de s’exprimer, il y a problème. Sambi est un grand citoyen, chef d’un puissant parti, l’incarnation d’une certaine sagesse et honorabilité, une lettre ouverte cherchant à le réduire au silence, est tout de même osée !
Dois-je enfin rappeler que Sambi a apporté quelque chose à Azaly pour perdre sa liberté de conscience et de parole. Ce serait un manque de reconnaissance de ceux qui peuvent penser le contraire. Ceux qui veulent usurper un pouvoir qui ne leur est dû par la complicité d’Azaly peuvent perdre leur âme et leur liberté. Ce n’est ni une adhésion ni un soutien à la politique d’Azaly. C’est un mauvais marchandage sur le dos des comoriens !
Sambi n’est pas le seul politique à désavouer la rupture avec le Qatar ! Il y en a d’autres et il en aura d’autres. Les comoriens désapprouvent aussi ! Soit vous respectez les comoriens et vous en tirez les conséquences, soit vous ne les respectez pas, prenez vos responsabilités, mais ne tombez pas dans le ridicule en obligeant les gens à applaudir une décision non comprise. C’est ce que le monsieur essaie de dire.
Azaly le connaît ! Aura-t-il la sagacité de prêter attention à ce qu’il dit ou il va nous montrer des images de soutiens d’individus rejetés par les comoriens ? Le soutien d’une classe politique corrompue et concurrente à la volonté majoritaire du pays, ce n’est pas ce qui importe. Le vrai soutien est l’adhésion des comoriens à une politique ! Et cela, Azaly ne peut s’en prévaloir…
AHMED Bourhane