"Azaly est en train de faire le lit du séparatisme"
A l’occasion de l’élection présidentielle de 2016, le candidat Azaly a une nouvelle fois été confronté à son impopularité à Anjouan, due à ses relations troubles, à sa complicité avec les maîtres séparatistes et à son indifférence face au martyr enduré par ses concitoyens de cette île pendant la période noire du séparatisme. Il aurait alors pris des engagements pour réparer ses erreurs du passé et donner plus de considération aux anjouanais .
Force est de constater aujourd’hui malheureusement qu’entre le candidat en apparence repenti et le président Azaly, les choses n’ont guère évolué. On constate ainsi que les anjouanais sont écartés de toutes les directions des administrations et des entreprises publiques. L’Onicor, les Hydrocarbures, la Sureté Nationale, l’Etat major des forces armées, la Gendarmerie nationale, le TPG, les Finances, les Douanes, l’AGID, le budget, l’ORTC, les Télécom, l’Anrtic, la gestion des ports, pour ne citer que ces services, sont confiés à des natifs de Grande-comore dont certains rappelés de France pour l’occasion. Jamais de mémoire de comorien, on n’a vu une chose pareille sous aucun autre régime !
Les annonces de grands projets structurants de plusieurs dizaines de milliards ne concernent que l’île natale du président. Une de rares personnes à s’engager aux côtés d’Azaly à Anjouan à un moment où tout le monde le fuyaient au début de la campagne présidentielle de 2016 récemment rencontrée déclara : « Je suis déçu par la manière dont Azaly gère le pays ; sur la centaine de milliards d’investissements annoncée, il n’y a pas un rond pour Anjouan, à part une bicouche entre Ouani et Bambao qui ne tiendra guère dès les prochaines premières » !
Azaly a inauguré l’hôpital de Bambao Mtsanga dans l’impréparation totale et pour la forme. Aucune amélioration de l’offre de soin sur l’île en perspective ! Les gens continuent à fuir vers Mayotte pour aller se faire soigner parfois au péril de leur vie. C’était une ouverture pour légitimer la pose de la première pierre de l’hôpital El-Manrouf. Le port en eau profonde initialement prévu à Mutsamudu est détourné au profit de Moroni. Le pouvoir d’Azaly s’apprête à investir 77 milliards dans l’extension de l’aéroport Prince Said Ibrahim. Aucun mot sur l’aéroport d’Ouani qui pose, tout le monde le sait, d’énormes soucis sécuritaires…
Anjouan n’est donc pas seulement exclue de l’émergence d’Azaly ! Anjouan souffre du désordre lié au fait que l’expression démocratique est dangereusement mise en cause par des individus à la solde d’Azaly, en mal de légitimité à l’instar de Dhulkamal, d’Abdou Ousseni et de Moustadrane. Et pour couronner le tout, Anjouan voit son droit à la tournante menacé par le président Azaly malgré sa position d’antan selon laquelle le respect de celle-ci est un gage de stabilité et de paix.
Le président de l’Union des Comores est-il sincère dans sa volonté de construire un pays uni, stable, paisible et émergent ? Ses actes et ses méthodes indiquent le contraire et risquent de mettre en péril les acquis de ces quinze dernières années !
AHMED Bourhane