La Cour Constitutionnelle des Comores doit s’expliquer
La CCC a été mise au banc des accusés par un de ses anciens Conseillers. Sa réaction fut de sévir contre M.Antoy Abdou, sa stratégie le silence pour étouffer le scandale d’Etat. L’opinion qui en a vu d’autres, laisse tomber. Certains médias ont exploré le sujet avec des euphémismes puis ont abandonné la partie ! Crainte ou menace ? Manque d’esprit de suite, Absence de fermeté ? ….Une attitude qui conforte les prédateurs de l’Etat comorien ; ces dirigeants voués à l’argent qui freinent l’édification de l’Etat comorien et qui constituent le principal obstacle au progrès économique et social du pays.
Le CCC-GATE pourrait ouvrir une brèche dans ce dispositif carcéral. C’est pour cela qu’il faut exiger des explications aux membres actuels de la CCC, au besoin explorer la possibilité de les poursuivre devant les tribunaux. Car les accusations portées par Antoy Abdou sont claires et précises.
Qui ne dit rien consent dit l’adage. Alors si le Président de la CCC et ses collaborateurs ne s’expliquent pas, usent de sophismes pour fuir leurs responsabilités, c’est qu’ils sont coupables.
M. Antoy Abdou page 12 de son livre « La Cour Constitutionnelle : à réformer de toute urgence » révèle qu’un séminaire avait été prévu en 2016 dans le cadre de la préparation des présidentielles. Budget 10 millions. Au final, le séminaire n’a pas été organisé et 7 millions débloqués par le Trésor ont été utilisés, à quoi ?
M. Antoy Abdou, page 14 – 25, a consacré un chapitre entier au Mécanisme de Suivi et de Contrôle des Elections (MSCE). On y apprend entre autres que des termes de références avaient été élaborés pour le recrutement de délégués. Au final les 7 Conseillers ont été « invités à désigner chacun 10 délégués dans son île… »
M. Antoy Abdou s’est livré à une analyse détaillée du budget électoral, un budget qui n’avait « jamais dépassé 30 millions » et qui pour les dernières présidentielles « a atteint 138 413 000 », multiplication par quatre et « dont 52% soit près de 72 millions ont été débloqués bien avant le 24 décembre 2014, date de démarrage de la campagne électorales ». Fastidieux de poursuivre mais les faits évoqués sont précis.
La CCC peut-elle continuer à faire la sourde oreille ? Si on peut ergoter sur le parti pris de certains Conseillers, l’inféodation à ceux qui ont nommé, cela n’est pas possible face aux fonds détournés !
Le président Azali, peut-il procéder au bilan de sa première année sans examiner ce fait majeur ?
Si le scandale n’éclate pas réellement on aura le droit :
- - d’accuser le Chef de l’Etat de couvrir des faits délictueux qui portent atteinte à l’Etat comorien
- - d’accuser le Président de l’Assemblée Fédérale d’irresponsabilité face à la nation
- - d’accuser les partis politiques de ne jouer aucun rôle positif
- - d’accuser le Directeur de la Télévision Nationale, d’incompétence caractérisée, de n’être qu’un larbin au service d’intérêts privés qui desservent le pays.
L’expérience des autres prouvent que des dirigeants, au faîte de leur pouvoir, se sont crus autorisés à tout faire, finissent par se retrouver devant des tribunaux pour répondre de leurs crimes, de leurs actes contre les libertés fondamentales, les droits des pays et des peuples. Rappelez-vous-en !
Idriss (23/05/2017)