Tension à l’assemblée nationale : De la trêve… le temps d’un séminaire
Les parlementaires, tous courants confondus, ont signé un cessez-le-feu temporaire sur tout l’ensemble des divergences dans le but d’un déroulement serein du séminaire parlementaire régional du 29 et 30 avril, c’est ce qu’a annoncé hier devant la presse la commission de médiation composée de députés d’horizons différents.
C’est le fruit d’une « laborieuse » médiation menée par une équipe désignée en conférence des présidents, à en croire le député Tocha Djohar. « Les pourparlers sont terminés depuis hier (mercredi, Ndlr), annonce l’élu Juwa. Tout le monde s’est mis d’accord sur un cessez-le-feu »
Selon ce membre de la commission de médiation, l’ensemble des députés se sont mis d’accord sur divers points, notamment pour « accueillir à bras ouverts » les hôtes venus pour le séminaire, « interrompre provisoirement » les travaux courants de l’assemblée pour insiste-t-il garantir un déroulement serein de l’événement.
Autres mesures prises, la réattribution des droits (logements, par exemple) qui étaient privés à certains députés par le président de l’institution à partir des affrontements du 7 avril dernier. Les députés se sont entendus également de « ne plus reconnaître » la présidence autoproclamée du député Abdallah Ben Omar.
La série de mesures continue. Cette fois, il est question des deux listes des « députés » venus du conseil de l’île autonome d’Anjouan, motif du désaccord entre députés à partir du 11 avril. Selon le député Soulaimane Mohamed, également conférencier, l’assemblée « ne peux pas se substituer aux instances judiciaires compétentes ». « L’affaire est entre les mains de la Cour Constitutionnelle. On a donc décidé de ne plus considérer aucune des deux listes en attendant l’arrêt [de la Cour] », a fait savoir l’élu Updc, pour qui cela ne posera aucun problème quant au fonctionnement de l’institution.
Notons que les délégations étrangères commencent à affluer à Moroni pour le séminaire. Hier sont venus des élus des parlements de Togo et de Sénégal. Tandis qu’aujourd’hui sont attendu ceux de Maurice, Seychelles, Madagascar, mais également des experts de l’union interparlementaire (UIP) ou encore de l’association des parlements francophones (APF) et du parlement Arabe.
Les accords que les députés ont conclus sont évidemment fragiles, ils nécessitent une attention particulière et un accompagnement constant, surtout quand on sait que parmi les deux listes du Conseil d’Anjouan, certains protestent contre la tenue du séminaire sans leur présence. A la question justement de savoir si ce cessez-le-feu est définitif ou temporaire, les conférenciers étaient évasifs l’un comme l’autre. Mais pendant l’introduction, ils avaient clairement démontré que le but de l’accord était de « garantir un bon déroulement » du séminaire.
Toufé Maecha, LGDC