Vous êtes le président du parti Radhi, et nous ne t’avons pas entendu sur la réconciliation récente entre les deux courants de votre parti....
Vous êtes le président du parti Radhi, et nous ne t’avons pas entendu sur la réconciliation récente entre les deux courants de votre parti. Qu’est-ce qui se passe ?
A ma connaissance il se passe rien, je l'espère. Dans tous les cas je me réjouis de cette réconciliation. Toutefois, je suis très étonné que les camarades ont choisi de le faire à mon absence et je me demande quel message voulaient-ils envoyer par ce geste.
Pourtant avant de quitter Moroni la semaine dernière, j'avais concerté et eu l'aval des deux parties. A ma grande surprise, tout s'est précipité le 30 mars, le jour même de mon départ. J'ai tout appris en plein chemin.
Ils sont beaucoup à parier que cette réconciliation est motivée par une entrée prochaine au gouvernement Azali. Que répondez-vous ?
Pour moi la réconciliation est une chose et l'entrée au gouvernement en est une autre.
Au sujet d'une éventuelle participation de mon parti au pouvoir, j'affirme avec la plus grande solennité que cela n'a jamais fait l'objet d'un quelconque débat au sein du Radhi. Ce qui est tout à fait normal car on ne répond pas à une question qui n'est pas posée: jusqu'ici, il n'y a pas eu aucune demande dans ce sens de la part du pouvoir du président Azali Assoumani.
Et si demain, vous parvienne une demande d'entrée au gouvernement. Vous irez ou pas ?
Moi personnellement je ne serai pas favorable.
Est-ce parce que vous pensez que le régime Azali fait fausse route ?
Pour moi la situation politique et économique actuelle du pays est à la fois inquiétante et décevante.
Inquiétante car la gouvernance actuelle fragilise l'unité nationale, remet en cause l'autonomie des iles et a battu le record de violations des lois. Le manque de cohérence entre les tenants du pouvoir enfonce davantage le régime. La conjoncture économique se dégrade; les opérateurs et les partenaires bi et multilatéraux des Comores sont dubitatifs, l'Etat est presque en cessation de paiement.
Sur le plan social, les 7000 licenciements suivis de la hausse des salaires des membres du gouvernement, particulièrement celui du président, ont été mal ressentis par la population. On est dans un cercle vicieux: raréfaction des produits de première nécessité, l'inflation, la baisse de la consommation, baisse des recettes. Et pour couronner le tout, les supposés détournements de fonds publics, vrais ou faux, dissipent chaque jour la confiance. Or celle-ci est un élément essentiel pour une reprise économique. Personnellement je ne suis pas surpris si l'Etat n'arrive plus à honorer à temps les salaires de ses agents...
Quel est votre réaction par rapport à ce qui vient de se passer à l’assemblée nationale ?
Je condamne ce qui se passé à l'Assemblée hier à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire. Mais je pense que la responsabilité incombe au gouvernement qui n'a pas voulu organiser l'élection partielle pour normaliser la situation au conseil de l'ile d'Anjouan depuis de l'arrêt de la cour constitutionnelle qui a invalidé l’élection de conseiller Soula. C'est un effet du contexte de violation de loi qui s'est installé depuis le retour de l'imam Azali.