Ab Aviation : Quand le conseiller privé du président se voile la face
Dans une interview publiée dans la Gazette, mercredi, le conseiller privé du président Azali Assoumani, Said Abdallah Cheikh Soilihi, en guise de réponse à son collègue Conseiller spécial, Ibrahim Hissani, estime que la situation financière d’AB Aviation est satisfaisante. Au sujet du respect des normes de l’OACI, il veut un moratoire pour permettre à AB Aviation de reprendre ses activités.
Ce positionnement pousse plus d’un à s’interroger sur les vraies intentions de ce conseiller, censé aider le chef de l’Etat à prendre les bonnes décisions.
D’abord au sujet de la situation financière d’AB aviation, tout le monde sait que la compagnie est en cessation de paiement, que même pour payer 20 millions sur les 130 millions qui lui sont réclamés par l’Aviation civile comorienne pour les années 2016-2017, elle a dû recourir à prêt à la BFC. Quand il assure que AB Aviation est bénéficiaire selon ses bilans, il doit expliquer comment se fait-il qu’elle a tant de mal à honorer ses engagements financiers avec ses prestataires, les institutions aéroportuaires et même le propriétaire des avions exploités.
Au sujet du permis d’exploitation, le conseiller privé sait que la compagnie qu’il défend bec et ongle n’a plus de permis valide depuis le 3 mars dernier, alors que celui d’Inter Îles Air court jusqu’au 31 octobre 2017. Certes, l’ANACM et l’OACI se sont mis d’accord de laisser les deux compagnies dans le statu quo, mais que chacune devait se conformer aux normes OACI au période de renouvellement. Ce qui veut dire que l’ANACM ne peut pas délivrer un nouveau permis de vol qui ne respecterait pas toutes les normes OACI, sinon les conséquences seront néfastes pour la sécurité aérienne nationale.
Il faut rappeler que ce n’est pas la première fois que Said Abdallah Cheikh Soilihi se trouve en connivence avec AB Aviation. Sous Ikililou Dhoinine, il gérait la commission mise en place par le gouvernement pour la gestion de l’avion mis à la disposition d’AB Aviation. L’Etat avait même débloqué 170 millions pour faciliter l’exploitation. Au bout de 6 mois, l’Etat a tout perdu sans que M. Said Abdallah s’explique. A quoi joue-t-il et surtout pour quel intérêt ?
L’ANACM avec l’assistance de l’OACI sous la direction de Jean-Marc a relevé notre niveau de classification à 40% contre moins de 20% début 2016. La délivrance d’un permis d’exploitation sans le respect des normes OACI exposerait le pays à un problème grave de sécurité(PGS). Le conseiller du président devait le savoir plus que quiconque, mais il fait semblant de l’ignorer.