Quelle horreur pour un peuple habitué à dormir sur l'oreiller de l'espoir, approvisionné de naïveté depuis l'éternité, rassasié...
Quelle horreur pour un peuple habitué à dormir sur l'oreiller de l'espoir, approvisionné de naïveté depuis l'éternité, rassasié par le rêve renouvelé nourri par l'attente d'un mahdi révolutionnaire, toujours déguisé en maître du verbe et qui se révèle n'être qu'un faux-messie et chef des imposteurs !
Quand les députés comoriens se méprennent à l'enchantement du président Azali et à la bénédiction du gouvernement pour le vote du budget lugubre de 2017, cela jette encore de la consistance dans la déception chronique qui remet à plus tard l'occultisme des réformes et révolutions dûment attendues. Pauvre peuple comorien !
Présentation des vœux des élus de la Nation au président Azali ©Beit Salam |
Que penser, que dire d'autre, quand le gouvernement proposant un budget qui n'inclue pas un chapitre dans les investissements et autres financements ( et l'on sait pourquoi ! ) en vue de la création de richesses, se targue d'avoir confectionné un budget à la hauteur ?
Que penser, que dire d'autre, quand l'organe législatif des Comores puissent prêter les termes de " compétitives " à des propositions de dépenses liées singulièrement à la " consommation "?
Certes nous n'avons pas un grand territoire ni une grande population pour attirer des capitaux et des investisseurs étrangers, nous n'avons surtout pas pu enrayer l'insalubrité dans nos infrastructures juridiques, la stabilité énergétique semble ne pas dépendre uniquement des moyens logistiques et financiers, le comportement des clients de la Mamwe, ainsi que les agents de la maison eux-mêmes, ne sont pas épargnés par la corruption normalisée.
Mais voir le président jubiler parce que ni le gouvernement n'a pu constituer un projet englobant "la semence, la récolte et la consommation", ni l'Assemblée des représentants n'as pu proposer des rajouts ou des amendements à défaut de rejeter ce pseudo budget, mais de dire que ce vote est " un message que les députés m'ont envoyé ", permettez chers compatriotes, de crier que à moins de corriger ces manquements graves à la place du budget national comorien en proposant un plan de budget structurel qui tient compte de nos capacités de production, permettez de croire que la révolution tant annoncée n'est qu'une projection d'un rêve encore éloigné de nous.
Ne serait-il pas judicieux que le gouvernement Djafar organise des ateliers nationaux, ces fameux états généraux dont le président est coutumier?
Par Muhammad Soidrouddyne Hassane