Le Maire de Moroni serait victime d’un montage audiovisuel qui a sorti les mots de leur contexte !
Après les différentes rencontres et l’étude menée, L’ACJED se doit de donner son avis et sa position par rapport au dossier de déguerpissement et de démolition d’habitations par la Mairie de Moroni le dimanche 08 janvier 2017.
L’Action Citoyenne pour la Justice et l’Etat de Droit - ACJED milite entre autres pour l’application stricte des lois, codes, règlements, des jugements…, du moment qu’ils soient actés et mis en vigueur. Dans le cas d’espèce, nous sommes dans l'application des exigences du Pas géométrique; de la sécurité des personnes; de l’appropriation de l’espace dédié aux piétons; de la réglementation du commerce intérieur.
Le pas géométrique délimite à partir du bord de la mer, un espace inapproprié à l’habitation, pour plusieurs raisons et surtout sécuritaires. Des personnes ont occupé illégalement depuis belle lurette, le littoral de Moroni et certaines zones affectées à d’autres utilisations. Les trottoirs de certains axes de Moroni sont obstrués par des chapiteaux de fortune, des personnes incommodantes avec une activité commerciale non contrôlée par les pouvoirs publics. Les équipes municipales successives (Mairie Pilote, Délégation Spéciale…), les ont saisis par lettres de préavis aux fins de quitter ces lieux. Jamais personne n’a respecté ces consignes de sécurité et de convenance. Il y a cinq mois, la Mairie de Moroni aurait demandé aux habitants et autres utilisateurs des espaces inappropriés d’aller identifier dans tout Moroni d’autres endroits pour déménager et la Mairie faciliterait leur installation. De cette proposition, personne n’a fait la démarche du côté des occupants.
Comme rien n’est fait depuis de la part des occupants indélicats, la Mairie a ainsi mis la procédure de déguerpissement et de démolition en marche :
- Par réquisition du parquet de la république N°16/322/Pr du 21 décembre 2016, le Procureur de la République a ordonné à la Gendarmerie de prêter main forte à la Mairie pour la démolition des habitations à risque.
- Par avis de déguerpissement N°016-343/CM du 23 décembre 2016, le Maire de Moroni a informé tous les occupants des habitations concernés, de l’opération d’enlèvement desdites habitations au 08 janvier 2017 et les a invité à quitter les lieux le 05 janvier.
- Par lettre N°016-347-CM du 27 décembre 2016, le Maire de Moroni a demandé au Chef d’Etat Major de le faire assister par les forces de l’ordre dans l’opération prévue de démolition des habitations en question. Dans ce courrier, il apparait clairement l’avis favorable du Directeur du Cabinet du Président de l’Union chargé de la Défense et du Procureur de la République.
Afficher la suite...
- Par lettre N°016-348-CM du 27 décembre 2016, le Maire de Moroni a demandé à la Mamwe de débrancher le courant électrique dans les habitations en question. Cette opération de débranchement a eu lieu le 5 janvier 2017 par des agents de la Mamwe en présence des Agents du service de l’Urbanisme de la Mairie. Les occupants ont confirmé qu’ils ont reçu l’avis de déguerpissement par le coursier de la Mairie. Ils sont priés par l’Agent de l’Urbanisme de la Mairie de se rapprocher de la Municipalité pour toute autre question. Personne ne s’est présenté à la Mairie.
Le dimanche 08 janvier 2017 comme convenu, lesdites habitations et autres installations non conformes sont déblayées.
L’ACJED soutient le fait que la Ville de Moroni, Capitale de l’Union des Comores se doit d’appliquer les mesures légales permettant de garantir, la sécurité et le bien être de ceux qui s’y trouvent de passage ou en permanence.
Elle exhorte aux autorités municipales, insulaires et nationales de garantir une décence de vie du peuple, par des projets et des plans prévisionnels d’exécution et ainsi éviter les bricolages et les actions fortuites. Ceci est valable à Moroni comme partout ailleurs dans le territoire national.
Les propos tenus par le Maire de Moroni, publiés par la Chaine Mayotte 1ère : « ces gens là ont un chez eux et ils peuvent rentrer chez eux » sont condamnables. Une autorité publique se doit des efforts pour un langage raffiné et incontestable.
L’ACJED se réserve le droit de porter plainte pour «Propos ségrégationnistes, tenus par une autorité publique».
Toutefois, le Maire de Moroni soutient que ses propos ont subi un montage de la part de la télévision Mayotte Première, qui a fait sortir les mots de leur contexte ; que Moroni est pour tous et que chacun a le droit d’y vivre et y travailler. Nous n’avons pas eu la bande originale. Il appartient au Maire de Moroni de clarifier ce démêlé de communication malencontreux avec la chaîne Mayotte Première et avec le public. ©ACJED