Si hura mzungu, hata mo hatru !
C’est vrai, notre artiste national Salim Ali Amir a raison : Si hura mzungu hata mo hatru (nous avons peur des blancs, même chez nous). Notre Gouvernement vient de se ridiculiser en contredisant ses propres décisions sur l’interdiction aux Comores des compagnies françaises « Ewa et Air Austral ». Le Directeur des transports qui avait signé la note d’interdiction de ces compagnies françaises, a été tout bonnement viré sans ménagement par décret présidentielle le 27 décembre 2016. Et Pourtant la veille, le Secrétaire Général de la Vice-présidence en charge du Ministère des transports a bien soutenu cette décision.
Photo archives - A gauche, DG ANACM et droite le pdt Azali |
Le ministère des transports nous a bien habitués aux revirements spectaculaires de ses propres décisions. Ainsi la note de service en date du 24 mai 2016 interdisant " l’acceptation de toute embarcation des personnes qui font l’objet de reconduite aux frontières en provenance de Mayotte" a été annulée par le Directeur régional adjoint de la police quelques heures après sa signature. Le nouveau préfet de Mayotte avait donné les raisons de ce revirement spectaculaire le 24 mai 2016 sur la chaine de la télévision Mayotte première. C’est l’ambassadeur de France auprès de l’Union des Comores qui serait intervenu auprès des autorités comoriennes pour faire annuler cette note.
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Cette double humiliation nous rappelle une autre humiliation subie il y a 5 ans à la veille de la prestation de serment du nouveau président de l’Union élu à l’époque : le fameux accord du 1er avril 2011 signé entre des représentants du gouvernement comorien et l’ambassadeur de France qui a permis la reprise des expulsions des Comoriens de Mayotte. Deux semaines auparavant, le Gouvernement avait décidé de ne plus accueillir les refoulés de Mayotte qui ne présentent pas de pièces d’identité comoriennes. Le Numéro 238 du journal l’archipel du 5 avril 2011 avait titré « France- Comores : Une humiliante reddition ».
Dans ce numéro, son Directeur de la publication, Aboubacar Mchangama était revenu sur l’humiliante reddition du Gouvernement comorien à la suite de la signature le 1er avril 2011 du Compte-rendu des réunions de concertation entre l’ambassade de France aux Comores et les représentants du gouvernement comorien tenues à Moroni les 24, 26 et 31 mars 2011. Il avait écrit « la guéguerre diplomatique est finie. Elle n’aura duré que deux semaines. A peine. Le gouvernement a jeté l’éponge. Arrêt sans K.O. Une reddition ». Cette fois ci, la guerre n’a même pas eu lieu. L’histoire se répète encore une fois. Par ComoresDroit