Maison d'arrêt de Moroni
La constitution de l’Union des Comores garantit dans son préambule « les libertés d’expression, de réunion, d’association et la liberté syndicale dans le respect de la morale et de l’ordre public ». Au cours de ces dernières années, le pays a bénéficié d’une relative liberté d’expression. Les médias publics et privés bénéficient d’une liberté de ton qui tranche avec les pratiques dirigistes des régimes passés. Depuis la prise de fonction du Président Azali Assoumani, on assiste à une dégradation de libertés publiques, notamment la liberté d’expression. Deux prévenus, un opposant politique et un animateur très suivi d’une radio-périphérique, accusés tous les deux de « délit de presse » sont en détention provisoire à la Maison d’arrêt de Moroni.
Maison d'arrêt de Moroni |
Les Comores risquent de perdre plusieurs places dans le prochain classement mondial de la liberté de la presse de Reporter Sans frontière. En 2013, les Comores avaient perdu 6 places dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporter Sans frontière (RSF) après avoir gagné 20 places en 2012. Elles sont passées de la 45e place en 2012 à la 51e place en 2013. C'était le résultat direct des coups portés par le Gouvernement à la liberté de la presse tout au long de l'année 2012. Ainsi, au cours de cette année 2012, « pour des raisons d’état », leSecrétaire Général du Ministère de l’information, avait ordonné le retrait immédiat des kiosques du dernier numéro d’Al Watwan Magazine (le numéro 14 du mois d’avril 2012).
Dans cette lancée, le Ministre de l’Information, avait suspendu le Directeur Général d’Al Watwan. A la suite de ces mesures, Reporters sans frontières, avait déclaré que « Cette mesure traduit, chez le ministre de l’Intérieur, une perception archaïque et manichéenne du secteur de l’information, avec d’un côté une presse publique aux ordres, et de l’autre une presse privée où peuvent s’exprimer les opinions ». Le Rédacteur en chef de ce même journal Al Watwan avait été poussé à la démission, suite à des pressions politiques. Des animateurs de radio et télévisions privées ont été entendus par les officiers de police judiciaire et un avocat a même été emprisonné pour avoir critiqué dans un média privé le fonctionnement de la justice et les agissements du Procureur Général près la Cour d'Appel de Moroni.
Les Comores demeurent toutefois dans le groupe des 10 bons élèves africains en matière de liberté de la presse. Pour une fois le pays devance tous nos voisins. En 2013, Nous étions devant l’ile Maurice (61e), la Tanzanie (70 e), le Kenya (71 e) la Mozambique (73e), Madagascar (88e), les Seychelles (93e).
Nos autorités politiques ont tout intérêt à préserver cet acquis en matière de liberté de la presse afin de consolider la démocratie et améliorer la gouvernance politique de ce pays.
La liberté d'opinion et d'expression est l'une des premières libertés politiques et plus généralement des libertés fondamentales. Elle est citée à l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, citée dans le préambule de notre constitution. L’antithèse de la liberté d'expression est la censure. Par ComoresDroit