Affaire Air Austral et Ewa Air: Limogé, le directeur des transports aurait-il agit de son chef ?
Aussitôt avoir suspendu les programmes de vols des compagnies françaises Air Autral et Ewa Air, le directeur général des transports est demi de ses fonctions le lendemain par le président de la République. Habab Ben Ali Ivessi a-t-il agi des son chef pour mériter une telle punition ?
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« Il est mis fin aux fonctions de directeur général des transports à la vice présidence chargé du ministère des transports, postes (…), Monsieur Habab Benali Ivessi », lit-on dans le décret N°16-273/PR, tombé ce mardi 27 décembre, date à partir de laquelle les compagnies françaises Ewa Air et Air Austral étaient interdites de se poser sur le sol comorien (lire notre édition du mercredi). Habab Benali Ivessi a signé le lundi 26 une note de service pour « suspendre les programmes de vols des compagnies Ewa Air et Air Austral à compter du 27 décembre dans l’attente des résultats de cette mission [d’évaluation] ». A-t-il agit de son chef ? Selon nos informations recueillies auprès d’agents du ministère, le vice-président en charge du ministère, ainsi que tout son cabinet étaient au courant.
« Le vice-président Chabhane avait même sollicité l’aide de juristes pour élaborer le courrier », nous fait savoir notre interlocuteur qui cite au passage Nourdine Abodo et Said Larifou. « Ils (les juristes, Ndlr) ont recommandé qu’on s’en tienne au courrier de l’aviation civile française du 22 décembre pour rédiger la missive », poursuit-il. Encore faut-il rappeler que le mardi 27, entouré de presque tout le cabinet ministériel dont le directeur (de cabinet, Ndlr), le secrétaire général avait déclaré à La Gazette des Comores que « le directeur général a signé la note parce que nous lui avons demandé de le faire ». Il a ainsi dit pour nous faire comprendre que lui, secrétaire, pouvait répondre à nos questions bien qu’il ne soit pas le signataire de la fameuse note. Ce qui a été le cas. Toujours d’après nos informations, le vice-président ne serait pas parti à Mohéli ce lundi après-midi « qu’une fois s’être assuré que le courrier ait été bel et bien envoyé ».
Pourquoi il n’y a que la tête du directeur général des transports qui tombe ? L’Etat a-t-il changé son fusil d’épaule sur cette guerre du ciel ? Ce jeune directeur qui a rendu la monnaie de sa pièce à l’aviation civile française au nom du principe de la réciprocité défendu jusque là par les autorités comoriennes, a-t-il commis une faute en défendant la souveraineté de sa patrie ? Une position pourtant saluée à l’unanimité par l’opinion publique et les organisations professionnelles. Qui tire les ficelles ? Il semblerait hélas que l’orage n’a pas fini de frapper la vice-présidence chargée du ministère des transports. Le secrétaire général serait lui aussi dans le collimateur du gouvernement. Qui manipule qui ? Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.
Toufé Maecha, La Gazette des Comores