La cérémonie de passation de pouvoir au secrétariat général à la COI aurait dû être un moment sympathique pour de nouvelles ambitions commu...
La cérémonie de passation de pouvoir au secrétariat général à la COI aurait dû être un moment sympathique pour de nouvelles ambitions communes. Cela a été le cas lors de la prise de responsabilité des représentants issus de La Réunion, des Seychelles, de Madagascar et de Maurice.
Pourquoi certains ont trouvé à redire quand il s’agit du représentant de l’Union des Comores ? Tout simplement, parce qu’il faut justifier l’injustifiable.
Tout d’abord, il y a une coalition d’intérêts anti-comoriens au sein de cette instance régionale. Monsieur Hamada Madi Boléro n’aurait jamais été à ce poste si le principe du secrétariat tournant n’avait pas été instauré et respecté. La preuve par le Sport. L’Etat comorien est le seul pays qui n’a jamais été choisi pour accueillir des rencontres sportives ou autres activités d’importance alors que Maurice et La Réunion se taillent la part belle. Il eut été facile (et intelligent) de définir un calendrier équitable et faire jouer la solidarité, au lieu d’épiloguer sur les capacités d’accueil des Comores. Qui entrave la marche progressiste de cette institution ? Pourquoi la COI a été silencieuse durant les expulsions à Mayotte ? Pourtant, elle a montré son efficacité dans un passé récent lorsque les Comores et Madagascar étaient en crise.
Ensuite, la dérive politicienne a pris le pas sur l’esprit fondateur. L’objectif au départ était de créer une structure de concertation et de coordination entre les îles pour corriger les conséquences de la colonisation. Or, la France n’est pas un pays colonisé. A Paris, des âmes mal intentionnées ont remplacé La Réunion par la France. C’est ainsi que lors du Sommet de la COI à Moroni, en août 2014, le nom de La Réunion ne figure plus dans une déclaration finale de 5 pages. Qui a décidé cette imposture ? Pourquoi l’avoir accepté ? Dans le passé, la solidarité anticolonialiste n’était pas un vain mot.
Enfin, l’irrespect est à son comble quand la présidence française de la COI boycotte la cérémonie d’installation du nouveau secrétaire général. La France envoie son ambassadeur transversal alors que Madagascar, Maurice et Comores sont représentés par leur Président. La France instrumentalise la COI pour empêcher la représentation d’un élu réunionnais. Comment la Présidence va-telle travailler avec son Secrétaire général, maintenant ? M. Boléro sera-t-il obligé de demander à l’ambassadeur transversal des conseils sur la conduite à tenir ? Ou alors, M. Boléro devra-t-il se rendre à Paris pour se soumettre aux injonctions du président français en titre, François Hollande ?
Tout cela a un nom : cela s’appelle du néocolonialisme. Oui, le néocolonialisme s’est invité dans la COI et impose ses dérives politiciennes. C’est bien la France qui politise la COI et empêche les iles qui composent la zone géographique d’avancer ensemble.
J.B. Temoignages.re