Les exactions se poursuivent à Mayotte sans que cela provoque des vives réactions dans la partie indépendante. Les cœurs des simples cito...
Les exactions se poursuivent à Mayotte sans que cela provoque des vives réactions dans la partie indépendante. Les cœurs des simples citoyens bouillonnent mais que faire dans l'inorganisation ? La blogosphère comorienne et les réseaux sociaux constituent une alternative par défaut puisque nous ne sommes pas encore capables d'aboutir à du mouvement comme cela se fait dans d'autres pays. Au moins l'expression est possible même si on nous taxera d'extrémiste invétéré !
Je me pose la question de savoir pourquoi la plupart des Comoriens ne veulent pas ou n'acceptent pas de voir tout le mal que la France fait à notre pays. Comment comprendre que les Comores chantent les bienfaits de la France, considèrent cette dernière comme leur ami, leur principal partenaire alors que la France occupe une partie du territoire national ? Alors que la France a imposé un visa qui se trouve à l'origine de la mort de plusieurs milliers de Comoriens, plus de 1% de la population ?
Cette France qui a déstabilisé le pays durant près de 20 ans (1975-1995) avec ses mercenaires dirigés par son corsaire Bob Denard ; qui a nourri, soutenu et alimente toujours le séparatisme insulaire jusqu'à préconiser une « Union d'Etats Indépendants des Comores (voir la proposition de l'ex premier ministre français Rocard) ; qui ne manque pas une occasion d'humilier les Comores (jeux des iles de l'Océan Indien, …) ; qui n'éprouve aucun respect pour les Comores (l'attitude des ambassadeurs de France aux Comores en témoigne éloquemment, celui encore en poste a poussé le bouchon jusqu'à proclamer lors d'une conférence de presse à Mohéli : « Mayotte est française et le restera à jamais » comme une prouesse diplomatique pleine d'humour !). Cette France qui dans la plupart du temps place ses pions à la tête de l'Etat comorien pour accomplir ses forfaits anti comoriens en se couvrant d'un voile. Son implication lors des dernières présidentielles lève ce voile et devrait déciller les yeux des plus récalcitrants.
Fidèle à ses pratiques, la France qui encadrait les chatouilleuses et les sorodats de Marcel Henry-Bamana en 1975, a promu les Femmes leaders qui à Mayotte pourchassent les Comoriens des autres iles comoriennes depuis quelques temps déjà, provoquant divers scandales. Depuis quelques jours, toutes les limites sont dépassées : on expulse des Comoriens de leurs maisons, on brûle leurs maigres biens sous l'œil bienveillant des forces de sécurité françaises pour la simple raison qu'ils ne sont pas Maorais. Et les voilà, étrangers dans leur propre pays ; boucs émissaires dans leur pays condamnés à errer dans les rues sans personnes pour les défendre.
Comment comprendre que dans une situation pareille un Directeur de Cabinet d'un Ministère comorien dédouane l'Etat français en estimant qu'il n'est pas impliqué ; une organisation de la société civile comorienne aille rencontrer l'ambassadeur de France pour lui demander de veiller aux droits des Comoriens malmenés à Mayotte ; un journal, en l'occurrence celui du gouvernement comorien ouvre ses colonnes à cet ambassadeur qui bien évidemment va justifier l'injustifiable (« la gendarmerie française n'a pas laissé des groupes extrémistes commettre des violences ….Mayotte est un département français et les lois de la République s'y appliquent…) et faire dévier l'attention vers le « Haut Conseil Paritaire » cadre de discussion et d'échanges » (Alwatwan 2932 du23/05/2016). La journaliste a fait de son mieux, elle n'aurait pas pu être impertinente comme cela se fait dans d'autres pays. Monsieur Judes avait donc toute latitude pour faire sa propagande comme cela allait de soi.
Ailleurs la presse aurait pris les devants de la riposte comorienne avec des éditoriaux, des reportages. Ici non. L'ORTC n'en a même pas parlé dans son journal d'hier. Alwatwan et La gazette des Comores d'aujourd'hui ont diffusé des reportages « raisonnables » mais aucun éditorial ou opinion qui soit à la hauteur des défis. (Le cas AAA est certainement passé par là !)
Ailleurs l'Etat se serait élevé pour défendre le droit de ses ressortissants malmenés. Ici non. Comme à son habitude Ikililoufait le dos rond et se complait dans son silence quant aux nouveaux élus, ils sont occupés par les célébrations de leur victoire et par leur intronisation.
Ailleurs les partis politiques se seraient retrouvés pour défendre une cause nationale. Ici c'est le silence total. Aucun parti n'a éprouvé le besoin de s'exprimer, tout au moins à ma connaissance.
Bientôt le ramadan imposera ses pratiques et la saison des mashuhulis suivra. On imagine bien les perspectives qui se dessinent !
Merci aux émigrés comoriens en France. Bravo aux élus comoro-français de la République française qui se sont distingués par leurs multiples réactions dignes et pertinentes. Vous avez mis un peu de baume au cœur d'un vieillard qui ne comprend rien à rien.
Idriss (24/05/2016)
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