Il paraît que le ridicule ne tue pas. Chez nous, aux Comores, nos dirigeants font la course afin de l'être le plus possible. Il est vra...
Il paraît que le ridicule ne tue pas. Chez nous, aux Comores, nos dirigeants font la course afin de l'être le plus possible. Il est vrai que la mort pour un musulman, est le début de la vraie vie, celle qui conduira tous les soumis à Allah dans ce paradis imaginaire et rêvé. Les élections présidentielles qui ont eu lieu ce dimanche 10 avril 2016 devaient normalement crédibiliser et enraciner la jeune démocratie comorienne. C'est l'inverse qui se produit malheureusement.
Les résultats ne sont toujours pas connus, plusieurs candidats se déclarent vainqueurs, des PV disparaissent avant de réapparaître comme par enchantement et nous sommes la risée des autres pays et des adeptes des réseaux sociaux. Sans être superstitieux, je ne peux pas m'empêcher de penser à une malédiction qui s'abattrait sur nous depuis la nuit des temps. Je laisse cette aptitude à se contenter de la fatalité aux autres et je vais essayer de me raccorder à la rationalité.
Reconnaître sa défaite et féliciter son vainqueur nous grandit. Pourquoi nos aspirants dirigeants essaient-ils par tous les moyens de détourner le choix des électeurs pour arriver au pouvoir ? Et pourtant, le suffrage universel qui nous amène au pouvoir devrait constituer une responsabilité comme celle que tout parent normal ressent lorsqu'il décide d'avoir des enfants. Ces deux responsabilités sont détournées et fourvoyées dans notre pays et je vois là, une des raisons qui expliquent l'absence de honte de nos dirigeants et aspirants dirigeants qui utilisent tous les moyens illicites pour parvenir au pouvoir. Il n'est pas facile d'effacer nos bonnes ou mauvaise œuvres passées, mais, il me semble qu'il faudrait qu'une ère nouvelle débute. Et que tous ceux et toutes celles qui se tiennent par la barbichette en se balançant leur méfait respectif soient renvoyés dans leur foyer, à mon avis, c'est le seul moyen pour que disparaissent la corruption et les conflits d'intérêt qui tuent le pays depuis très longtemps.
Il y a quelques mois, beaucoup d'entre nous étions indignés suite à la décision de la France de ne pas respecter la charte des jeux des îles de l'océan indien, et voilà qu'une partie des indignés essaient de détourner le choix des électeurs comoriens. Ces comportements sont très néfastes pour le pays car aucune lisibilité n'est possible. Tout le monde est pourri, pense une majorité d'hommes et de femmes. Il est peut-être encore temps que ceux qui aspirent à une responsabilité, à diriger tout un pays se reprennent et placent l'intérêt des autres au-dessus de la leur. Les lois de la démocratie sont en général différentes de celles des Dieux, qu'ils s'appellent Jéhovah, Allah, Krishna ou Jésus pour cette raison assez simple à comprendre, les lois Dieux sont immuables alors que dans une démocratie réelle, les électeurs choisissent librement leurs dirigeants parmi des hommes et des femmes qui défendent leur programme.
Soidriddine mohamed ©habarizacomores.com