Le Premier ministre français a annoncé, le 26 avril, dix mesures, essentiellement financières, pour venir en aide aux collectivités de Mayot...
Le Premier ministre français a annoncé, le 26 avril, dix mesures, essentiellement financières, pour venir en aide aux collectivités de Mayotte. Il a également chargé ses ministres de l'Intérieur et de l'Outre-Mer de présenter d'ici un mois un plan global de lutte contre l'insécurité et l'immigration clandestine. Le 101e département français dans l'archipel des Comores vient de vivre de graves conflits sociaux sur fond de revendication pour une "égalité réelle" avec la métropole.
Mayotte, le dernier né des départements français, va faire l'objet d'une série d'aides financières estimées à 50 millions d'euros. Alors que l'île cumule les difficultés et vient d'être paralysée par deux semaines de conflits sociaux aux allures de guerre civile, le Premier ministre Manuel Valls a accueilli, ce mardi 26 avril, une délégation d'élus mahorais pour leur présenter pas moins de dix mesures, essentiellement d'ordre financier.
Selon Matignon, cette réunion à laquelle participaient notamment le président du département Soibahadine Ibrahim Ramadani et le président de l'Association des maires de Mayotte Saïd Omar Oili, faisait suite à "des travaux menés depuis de longs mois avec les exécutifs locaux sur les finances locales". Mais le mouvement de ces dernières semaines, lancé par une intersyndicale appelant à "l'égalité réelle" avec la métropole, l'a sans doute rendue plus urgente. Parmi les engagements pris par le Chef du gouvernement figurent la prise en compte du dynamisme démographique des communes, le rattrapage de la dotation globale de fonctionnement des communes par rapport à la métropole ou l'examen de pistes visant à renforcer la solidarité entre les communes, précise Matignon, dans un communiqué diffusé à l'issue de la rencontre.
Une départementalisation "mal préparée"
A côté de ces mesures, Manuel Valls a demandé aux ministres de l'Intérieur et de l'Outre-Mer de préparer un "plan global" contre l'insécurité et l'immigration clandestine d'ici un mois. L'île de l'archipel des Comores est notamment confrontée à une pression migratoire avec plusieurs milliers de clandestins venus des autres îles sur une population évaluée à 220.000 habitants (chiffres de 2014). L'insécurité est aussi en forte hausse. Récemment, le procureur de la République a fait état d'une progression de 15,8% des faits de délinquance entre 2014 et 2015.
Dans un rapport du 13 janvier 2016 sur "la départementalisation de Mayotte", la Cour des comptes s'alarmait de la situation. Elle dénonçait une départementalisation, intervenue en 2011, "mal préparée, mal pilotée, compte tenu notamment du défi démographique, la population ayant triplé depuis 1985, et de l'état des finances locales et des infrastructures. "L'aide sociale à l'enfance, la montée en charge du RSA et les besoins en matière d'enseignement et de constructions scolaires sont primordiaux et nécessitent une attention particulière", soulignait-elle. Le chômage, en forte progression du fait de l'accroissement de la population active, est près de deux fois plus élevé qu'en métropole (19,6%), en particulier chez les jeunes (46,5%), d'après les données de l'Insee. 84% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Par Michel Tendil - localtis
Mayotte, le dernier né des départements français, va faire l'objet d'une série d'aides financières estimées à 50 millions d'euros. Alors que l'île cumule les difficultés et vient d'être paralysée par deux semaines de conflits sociaux aux allures de guerre civile, le Premier ministre Manuel Valls a accueilli, ce mardi 26 avril, une délégation d'élus mahorais pour leur présenter pas moins de dix mesures, essentiellement d'ordre financier.
Selon Matignon, cette réunion à laquelle participaient notamment le président du département Soibahadine Ibrahim Ramadani et le président de l'Association des maires de Mayotte Saïd Omar Oili, faisait suite à "des travaux menés depuis de longs mois avec les exécutifs locaux sur les finances locales". Mais le mouvement de ces dernières semaines, lancé par une intersyndicale appelant à "l'égalité réelle" avec la métropole, l'a sans doute rendue plus urgente. Parmi les engagements pris par le Chef du gouvernement figurent la prise en compte du dynamisme démographique des communes, le rattrapage de la dotation globale de fonctionnement des communes par rapport à la métropole ou l'examen de pistes visant à renforcer la solidarité entre les communes, précise Matignon, dans un communiqué diffusé à l'issue de la rencontre.
Le Premier ministre a aussi reconnu la nécessité de "financer les compétences régionales exercées par le département". Le conseil départemental bénéficiera enfin "de la compensation des dépenses consacrées à l'aide sociale à l'enfance, de l'annulation de la créance au remboursement du trop versé par l'Etat au titre de l'impôt sur le revenu, et d'un soutien pour une meilleure gestion du foncier", très élevé par rapport aux moyens des habitants. Un "plan de formation ambitieux", visant vraisemblablement les fonctionnaires territoriaux, est aussi à l'ordre du jour. Le Premier ministre s'est par ailleurs dit favorable à une évolution du mode de scrutin pour les élections départementales et à une augmentation "mesurée" du nombre d'élus, si un large accord politique se dégage.
Une départementalisation "mal préparée"
A côté de ces mesures, Manuel Valls a demandé aux ministres de l'Intérieur et de l'Outre-Mer de préparer un "plan global" contre l'insécurité et l'immigration clandestine d'ici un mois. L'île de l'archipel des Comores est notamment confrontée à une pression migratoire avec plusieurs milliers de clandestins venus des autres îles sur une population évaluée à 220.000 habitants (chiffres de 2014). L'insécurité est aussi en forte hausse. Récemment, le procureur de la République a fait état d'une progression de 15,8% des faits de délinquance entre 2014 et 2015.
Dans un rapport du 13 janvier 2016 sur "la départementalisation de Mayotte", la Cour des comptes s'alarmait de la situation. Elle dénonçait une départementalisation, intervenue en 2011, "mal préparée, mal pilotée, compte tenu notamment du défi démographique, la population ayant triplé depuis 1985, et de l'état des finances locales et des infrastructures. "L'aide sociale à l'enfance, la montée en charge du RSA et les besoins en matière d'enseignement et de constructions scolaires sont primordiaux et nécessitent une attention particulière", soulignait-elle. Le chômage, en forte progression du fait de l'accroissement de la population active, est près de deux fois plus élevé qu'en métropole (19,6%), en particulier chez les jeunes (46,5%), d'après les données de l'Insee. 84% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Par Michel Tendil - localtis