Anturia est, comme qui dirait, touche à tout. Elle est infirmière diplômée d’Etat et s’est spécialisée en tant que prothésiste dentaire au ...
Anturia est, comme qui dirait, touche à tout. Elle est infirmière diplômée d’Etat et s’est spécialisée en tant que prothésiste dentaire au Kenya. Elle est ainsi bilingue français-anglais.
Malgré sa formation pointue dans le secteur médical, elle a choisi de se lancer dans l’auto-entreprenariat, dans le domaine de la transformation de produits agro-alimentaires locaux. Ce qu’elle met en avant à travers son entreprise, c’est la capacité des femmes à innover. Elle souhaite ainsi faire de l’activité agro-alimentaire des femmes en milieu rural une source de revenus et de développement économique. Un exemple : la population comorienne consomme beaucoup de feuilles de manioc, mais la plupart n’a, soit pas le temps de les préparer, soit ne les trouve pas sur le marché déjà préparées. Alors que, de l'autre côté, certains paysans en produisent en abondance sans en tirer un profit économique, faute de savoir-faire. Anturia cherche donc à mettre en lien la demande et l’offre en introduisant sur le marché des produits locaux transformés de qualité.
Ce parcours atypique et son implication de longue date dans le milieu associatif lui ont permis de bénéficier d’une formation offerte par les Etats-Unis d'Amérique dans le cadre de l’Initiative pour les Jeunes Leaders Africains (Young African Leaders Initiative, YALI) en 2014. Ce qu’elle a retenu de cette formation, c’est avant tout qu’il faut avoir confiance en soi-même et oser entreprendre. De sa rencontre avec les vingt-quatre autres jeunes leaders du continent africain aux ambitions les plus folles, à sa poignée de main avec le président Barack Obama, elle a compris que tout était possible.
A toutes les femmes et les filles des Comores, Anturia voudrait donc dire que c’est à elles de créer leurs propres opportunités de réussite et surtout, qu’elles n’ont pas à sacrifier leur carrière professionnelle pour le grand mariage, car les deux ne sont pas incompatibles. Enfin, ce qu’elle souhaiterait dire, en tant que jeune leader, aux femmes politiques comoriennes, c’est de rompre avec l’image et la pratique de la politique politicienne : elle demande des paroles suivies d’actions, même modestes, car c’est en montrant l’exemple que la jeunesse suivra le chemin d’un développement sain pour le pays.