Voir les très « démocratiques » Égypte, Pakistan et les Comores rejoindre l’Arabie Saoudite dans un même front anti-iranien est pathétiq...
Voir les très « démocratiques » Égypte, Pakistan et les Comores rejoindre l’Arabie Saoudite dans un même front anti-iranien est pathétique. Mais pouvait-on en attendre autrement de régimes qui brillent parce qu’ils sont ? Des régimes autoritaires et corrompus dont on sait comment ils traitent leurs opposants.
Plus pathétique encore, que des démocraties comme la France ou les États-Unis soient alliées à des régimes comme le régime saoudien montre combien finalement les grands principes pèsent peu quand il s’agit d’argent (ainsi, il a suffi de 40 000 euros versés par les Saoudiens pour payer les arriérés de salaire des fonctionnaires comoriens pour que le président Dhoinine se mette dans la roue de la monarchie saoudienne).
Le Pakistan, qui avait refusé d’être embarqué au Yémen par la même Arabie, rejoint aujourd’hui le « front » anti-chiite. On le sait, la monarchie saoudienne a les arguments (du chantage à la corruption) pour rallier à elle les puissances régionales sunnites que sont l’Égypte et le Pakistan. Seule la Turquie n’a pas, pour le moment, rejoint cette coalition de circonstance.
L’Iran n’est bien sûr pas un modèle sur le plan des libertés, loin s’en faut, et mon but ici n’est pas de décerner des brevets de vertu à qui que ce soit. Mais à choisir entre l’alignement égypto-pakistano-saoudien sur Washington et la volonté iranienne d’indépendance et d’influence – qu’on soit ou pas d’accord avec : mais dans ce cas, la mainmise américaine sur la région devrait susciter autant sinon plus de réactions de la part de ces régimes – mon choix est, lui, fait.
Par Nazir Houssen - lequotidien.re
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