Mouammar Kadhafi n’avait finalement pas que des ennemis en Occident ! La preuve ? Tony Blair aurait averti en 2011 le leader libyen qu’il é...
Mouammar Kadhafi n’avait finalement pas que des ennemis en Occident ! La preuve ? Tony Blair aurait averti en 2011 le leader libyen qu’il était temps pour lui de quitter le pouvoir et se mettre à l'abri. C’est ce que révèlent des retranscriptions téléphoniques dévoilées par le Parlement britannique.
Il s’agit de deux conversations qui se seraient déroulées le 25 février 2011. Celles-ci ont été confirmé par l’ex- Premier ministre lui-même lors de son audition dans le cadre d’une enquête parlementaire devant la commission des Affaires étrangères le 11 décembre dernier. Il ressort de ces discussions, dans lesquelles chacun emploie la troisième personne du singulier, que Tony Blair a tenté de pousser l’ancien président libyen a quitté son pays, tout en se mettant en sécurité.
Ainsi, celui qui dirigea la Grande-Bretagne durant une décennie (1997-2007) conseille à son interlocuteur « s’il existe un moyen de partir » de« le faire maintenant » pour montrer « qu’il accepte le changement et qu’il se retire pour que ce changement s’opère sans violence ». Mouammar Kadhafi de s’interroger : « où doit-il aller ? Il n’a pas de mandat. Je ne suis pas le président, je n’ai aucun poste à quitter ». Il évoque également l’existence de « cellules dormantes d’Al-Qaïda en Afrique du Nord, similaires à celle aux Etats-Unis avant les attentats du 11 septembre. Nous sommes confrontés à une situation de Jihad ».
Deux heures plus tard, Kadhafi semble plus dans le déni que jamais :« laissez-nous tranquille, nous n’avons pas de problème ». Le tout en affirmant qu’il n’y a « aucune violence en ce moment à Tripoli ». Ce qui ne l’empêche pas de s’inquiéter d’une éventuelle intervention militaire extérieure. Tony Blair de lui répondre : « personne ne le souhaite ». Trois semaines plus tard, une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU autorisera le recours à la force. Drôle d’initiative en tout cas que celle de l’ex-Premier ministre qui juge toutefois que la situation en Libye serait « encore pire » aujourd’hui si le leader libyen avait conservé le pouvoir.
HERVÉ PUGI, JOURNALISTE à 54etats
HERVÉ PUGI, JOURNALISTE à 54etats