Plusieurs personnes armées ont attaqué l'hôtel Splendid et le restaurant Le Cappucino, qui accueillent une clientèle essentiellement occidentale. L'opération a été revendiquée par Aqmi.
Plusieurs personnes armées ont attaqué l'hôtel Splendid et le restaurant Le Cappucino, qui accueillent une clientèle essentiellement occidentale. L'opération a été revendiquée par Aqmi.
Au moins 23 personnes de 18 nationalités sont mortes dans l'attaque terroriste de cette nuit, annonce une source sécuritaire. Quelque 126 personnes, dont 33 blessées, ont en revanche été libérées après l'attaque de cette nuit, revendiquée par Aqmi. Les assauts sont terminés sur l’hôtel Splendid et le restaurant Cappuccino, ainsi qu'un autre assaut sur un hôtel voisin. Le président Kaboré est arrivé sur les lieux.
Quatre jihadistes, dont deux femmes, ont également été tués lors de l’attaque, a ajouté cette source. Un cinquième jihadiste était retranché dans le bar Taxi Brousse, situé à côté du restaurant Cappuccino et de l’hôtel Iby, selon trois témoins qui ont pu sortir du bar. Parmi ces témoins, deux femmes sont sorties indemnes et un homme a été blessé à l’épaule par un tir du jihadiste. «126 personnes, dont au moins 33 blessées, ont été libérées. Trois jihadistes, un Arabe et deux Négro-africains, ont été tués», avait affirmé un peu plus tôt le ministre de l'Intérieur.
Un commando jihadiste a mené vendredi soir une attaque sanglante sur un restaurant et un hôtel de Ouagadougou fréquentés par des Occidentaux, faisant au moins une vingtaine de morts et prenant des otages, une opération revendiquée par Al-Qaeda au Maghreb islamique moins de deux mois après une attaque similaire au Mali.
Juste avant 2 heures locale, «l’assaut a commencé» sur l’hôtel Splendid, établissement de luxe du centre de la capitale burkinabè où plusieurs assaillants étaient retranchés, a tweeté l’ambassadeur de France, Gilles Thibault. «Les différentes composantes des forces armées et de sécurité se sont réparti les missions», a-t-il indiqué, alors que des militaires français étaient notamment sur les lieux, où un correspondant de l’AFP entendait des tirs sporadiques.
Vers 4h30 GMT, un ministre burkinabè a annoncé que 30 personnes avaient pu sortir «saines et sauves» de l’hôtel et que 33 blessés avaient été évacués lors de l’assaut, qui était toujours en cours.
Parmi les 30 personnes indemnes figure le ministre du Travail Clément Sawadogo, présent à l’hôtel au moment de l’attaque, a déclaré à l’AFP le ministre de la Communication, Rémis Dandjinou. «Il y a des morts mais nous n’avons pas de chiffres», a encore déclaré Rémis Dandjinou. «L’assaut est en cours avec les forces burkinabè appuyées par les forces spéciales françaises».
Des forces spéciales françaises sont stationnées en banlieue de Ouagadougou dans le cadre de la lutte anti-jihadiste dans le Sahel. Washington dispose également de 75 militaires dans le pays, et a indiqué apporter un soutien aux forces françaises dans l’opération. La présidence de la république française a d'ailleurs fait part, dans un communiqué, «de son total soutien au Président Kaboré et au peuple Burkinabé dans l’odieuse et lâche attaque qui frappe Ouagadougou. Les forces françaises apportent leur soutien aux forces Burkinabé».
Les pompiers ont réussi à maîtriser un incendie qui s’était déclaré dans le hall de l’hôtel, dans lequel se trouvaient un nombre inconnu de clients et membres du personnel.
Le Splendid, qui compte 147 chambres, est fréquemment utilisé par des Occidentaux et par du personnel des agences onusiennes. Des contrôles de sécurité étaient en place à l’entrée, mais n’ont pu empêcher l’irruption des assaillants vers 19h45, quand des tirs nourris et des détonations ont éclaté.
Le commando a également visé un restaurant voisin, le Cappuccino, lui aussi prisé de la clientèle expatriée, dont l’attaque a fait «plusieurs morts», selon un employé joint par l’AFP.
«Sur la terrasse du Cappuccino, les sapeurs-pompiers ont vu une dizaine de cadavres», a déclaré à l’AFP le ministre de l’Intérieur, Simon Compaoré, qui a indiqué que le nombre d’assaillants était encore incertain.
Le directeur du principal hôpital de Ouagadougou a fait état d’un premier bilan global d’au moins «une vingtaine de morts». Il a cité une blessée selon laquelle il y avait parmi les morts «plus de Blancs que de Noirs».
Forces de l’ordre et secours ont bouclé le quartier, où une dizaine de voitures incendiées brûlaient dans la nuit.
L’attaque a été revendiquée par le groupe jihadiste Al-Qaeda au Maghreb Islamique (Aqmi), qui l’a attribuée au groupe islamiste Al-Mourabitoune du chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar, rallié à Aqmi, selon SITE, une organisation américaine qui surveille les sites internet islamistes.
L’ambassade de France avait évoqué très rapidement une «attaque terroriste», mettant en place un numéro d’urgence pour la communauté française. Le vol Air France Paris-Ouagadougou a été dérouté vers le Niger voisin.
Le Burkina, «point d’appui permanent» de l’opération militaire française Barkhane, a par contre déjà été la cible d’opérations jihadistes.
Une première attaque avait d’ailleurs eu lieu vendredi après-midi dans le nord du pays, près de la frontière malienne, au cours de laquelle un gendarme et un civil ont été tués, a indiqué dans la soirée l’armée burkinabè.
L’opération de vendredi survient un peu moins de deux mois après celle de l’hôtel Radisson Blu à Bamako. Le 20 novembre, une attaque jihadiste avait fait 20 morts dont 14 étrangers dans la capitale malienne, où des hommes armés avaient retenu en otages pendant plusieurs heures environ 150 clients et employés, avant une intervention des forces maliennes, appuyées par des forces spéciales françaises et américaines et des agents de l’ONU. Deux assaillants avaient été tués.
L’opération de Bamako a été revendiquée par deux groupes jihadistes: le 20 novembre par Al-Mourabitoune et le 22 novembre par le Front de libération du Macina (FLM, mouvement jihadiste malien).
En novembre 2015, les Burkinabés ont été appelés aux urnes pour désigner le successeur de Michel Kafando, le président qui assurait la transition après le départ de Blaise Compaoré un an plus tôt.
A cette occasion, Roch Marc Christian Kaboré, ancien président du CDP, parti de Blaise Compaoré, mais en rupture définitive avec l'ancien président, a été élu dès le premier tour, avec 53% des suffrages.
Cette attaque inédite dans la capitale burkinabè constitue un défi pour le pouvoir du nouveau président Roch Marc Christian Kaboré.
LIBERATION avec AFP
Au moins 23 personnes de 18 nationalités sont mortes dans l'attaque terroriste de cette nuit, annonce une source sécuritaire. Quelque 126 personnes, dont 33 blessées, ont en revanche été libérées après l'attaque de cette nuit, revendiquée par Aqmi. Les assauts sont terminés sur l’hôtel Splendid et le restaurant Cappuccino, ainsi qu'un autre assaut sur un hôtel voisin. Le président Kaboré est arrivé sur les lieux.
Quatre jihadistes, dont deux femmes, ont également été tués lors de l’attaque, a ajouté cette source. Un cinquième jihadiste était retranché dans le bar Taxi Brousse, situé à côté du restaurant Cappuccino et de l’hôtel Iby, selon trois témoins qui ont pu sortir du bar. Parmi ces témoins, deux femmes sont sorties indemnes et un homme a été blessé à l’épaule par un tir du jihadiste. «126 personnes, dont au moins 33 blessées, ont été libérées. Trois jihadistes, un Arabe et deux Négro-africains, ont été tués», avait affirmé un peu plus tôt le ministre de l'Intérieur.
Des soldats burkinabé portent le corps d'un homme lié au commando qui a attaqué l'hôtel Splendid et le café Cappuccino vendredi soir au cœur de Ouagadougou. (AFP/A.OUOBA) |
Un commando jihadiste a mené vendredi soir une attaque sanglante sur un restaurant et un hôtel de Ouagadougou fréquentés par des Occidentaux, faisant au moins une vingtaine de morts et prenant des otages, une opération revendiquée par Al-Qaeda au Maghreb islamique moins de deux mois après une attaque similaire au Mali.
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Juste avant 2 heures locale, «l’assaut a commencé» sur l’hôtel Splendid, établissement de luxe du centre de la capitale burkinabè où plusieurs assaillants étaient retranchés, a tweeté l’ambassadeur de France, Gilles Thibault. «Les différentes composantes des forces armées et de sécurité se sont réparti les missions», a-t-il indiqué, alors que des militaires français étaient notamment sur les lieux, où un correspondant de l’AFP entendait des tirs sporadiques.
Vers 4h30 GMT, un ministre burkinabè a annoncé que 30 personnes avaient pu sortir «saines et sauves» de l’hôtel et que 33 blessés avaient été évacués lors de l’assaut, qui était toujours en cours.
Forces spéciales
Parmi les 30 personnes indemnes figure le ministre du Travail Clément Sawadogo, présent à l’hôtel au moment de l’attaque, a déclaré à l’AFP le ministre de la Communication, Rémis Dandjinou. «Il y a des morts mais nous n’avons pas de chiffres», a encore déclaré Rémis Dandjinou. «L’assaut est en cours avec les forces burkinabè appuyées par les forces spéciales françaises».
Des forces spéciales françaises sont stationnées en banlieue de Ouagadougou dans le cadre de la lutte anti-jihadiste dans le Sahel. Washington dispose également de 75 militaires dans le pays, et a indiqué apporter un soutien aux forces françaises dans l’opération. La présidence de la république française a d'ailleurs fait part, dans un communiqué, «de son total soutien au Président Kaboré et au peuple Burkinabé dans l’odieuse et lâche attaque qui frappe Ouagadougou. Les forces françaises apportent leur soutien aux forces Burkinabé».
Les pompiers ont réussi à maîtriser un incendie qui s’était déclaré dans le hall de l’hôtel, dans lequel se trouvaient un nombre inconnu de clients et membres du personnel.
Un hôtel fréquent par des étrangers
Le Splendid, qui compte 147 chambres, est fréquemment utilisé par des Occidentaux et par du personnel des agences onusiennes. Des contrôles de sécurité étaient en place à l’entrée, mais n’ont pu empêcher l’irruption des assaillants vers 19h45, quand des tirs nourris et des détonations ont éclaté.
Le commando a également visé un restaurant voisin, le Cappuccino, lui aussi prisé de la clientèle expatriée, dont l’attaque a fait «plusieurs morts», selon un employé joint par l’AFP.
«Sur la terrasse du Cappuccino, les sapeurs-pompiers ont vu une dizaine de cadavres», a déclaré à l’AFP le ministre de l’Intérieur, Simon Compaoré, qui a indiqué que le nombre d’assaillants était encore incertain.
Le directeur du principal hôpital de Ouagadougou a fait état d’un premier bilan global d’au moins «une vingtaine de morts». Il a cité une blessée selon laquelle il y avait parmi les morts «plus de Blancs que de Noirs».
Forces de l’ordre et secours ont bouclé le quartier, où une dizaine de voitures incendiées brûlaient dans la nuit.
Une attaque revendiquée par Aqmi
L’attaque a été revendiquée par le groupe jihadiste Al-Qaeda au Maghreb Islamique (Aqmi), qui l’a attribuée au groupe islamiste Al-Mourabitoune du chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar, rallié à Aqmi, selon SITE, une organisation américaine qui surveille les sites internet islamistes.
L’ambassade de France avait évoqué très rapidement une «attaque terroriste», mettant en place un numéro d’urgence pour la communauté française. Le vol Air France Paris-Ouagadougou a été dérouté vers le Niger voisin.
Le Burkina, «point d’appui permanent» de l’opération militaire française Barkhane, a par contre déjà été la cible d’opérations jihadistes.
Une première attaque avait d’ailleurs eu lieu vendredi après-midi dans le nord du pays, près de la frontière malienne, au cours de laquelle un gendarme et un civil ont été tués, a indiqué dans la soirée l’armée burkinabè.
L’opération de vendredi survient un peu moins de deux mois après celle de l’hôtel Radisson Blu à Bamako. Le 20 novembre, une attaque jihadiste avait fait 20 morts dont 14 étrangers dans la capitale malienne, où des hommes armés avaient retenu en otages pendant plusieurs heures environ 150 clients et employés, avant une intervention des forces maliennes, appuyées par des forces spéciales françaises et américaines et des agents de l’ONU. Deux assaillants avaient été tués.
L’opération de Bamako a été revendiquée par deux groupes jihadistes: le 20 novembre par Al-Mourabitoune et le 22 novembre par le Front de libération du Macina (FLM, mouvement jihadiste malien).
Elections
En novembre 2015, les Burkinabés ont été appelés aux urnes pour désigner le successeur de Michel Kafando, le président qui assurait la transition après le départ de Blaise Compaoré un an plus tôt.
A cette occasion, Roch Marc Christian Kaboré, ancien président du CDP, parti de Blaise Compaoré, mais en rupture définitive avec l'ancien président, a été élu dès le premier tour, avec 53% des suffrages.
Cette attaque inédite dans la capitale burkinabè constitue un défi pour le pouvoir du nouveau président Roch Marc Christian Kaboré.
LIBERATION avec AFP