J’avais indiqué le 30 décembre 2015 que 5 candidats à l’élection présidentielle semblaient se dégager du lot. Il s’agissait dans l’ordre al...
J’avais indiqué le 30 décembre 2015 que 5 candidats à l’élection présidentielle semblaient se dégager du lot. Il s’agissait dans l’ordre alphabétique d’Assoumani Azali, Bourhane Hamidou, Fahami Saïd Ibrahim, Mouigni Baraka Saïd Soilihi et Mohamed Ali Soilihi.
Ces 5 favoris des sondages du 30/12/15 ont quelque chose en commun : ils ont occupé de hautes fonctions au cours des 15 dernières années et disposent de gros moyens financiers acquis illégalement. Bourhane compte sur les 800 millions de francs comoriens remis par le Qatar pour l’édification de mosquées dont il n’a utilisé qu’une part infime à la construction d’une mosquée, chez lui à Singani, et d’une autre à l’Assemblée de l’Union des Comores (lemohélien.com Jeudi 23 juillet 2015). Fahami mise sur la fortune colossale amassée par le milliardaire Sambi à la faveur de la vente de la citoyenneté comorienne. Quant à Mamadou, Azali et Mouigni, nul besoin de rappeler leurs malversations.
Des évènements majeurs se sont produits après cet état de l’opinion à la date du 30 décembre 2015. La Cour Constitutionnelle a publié la liste des candidats. Sambi a apporté un soutien sans équivoque à Fahami aux dépens de Bourhane. Saïd Hassane Saïd Hachim et Ali Bazi Sélim ont fait tomber leurs masques, dévoilant les desseins cachés du mouvement du 11 août : la tenue d’assises « nationales » pour permettre le retour au pouvoir dès 2016 de leur généreux donateur, c’est-à-dire Sambi.
La campagne démarrera officiellement le 20 janvier 2016 mais les candidats multiplient déjà les réunions. La pré-campagne commence à produire ses effets. Les Dadjal n’ont pas suffisamment de pains pour tout le monde. Les électeurs dont les bras ne sont pas assez longs pour atteindre les marmites des 5 candidats corrupteurs et ceux avides de changement prennent position en faveur d’autres candidats. Bourhane a quitté le Top 5 et est relégué dans le ventre mou du classement. Fahami s’accroche pour le moment. Azali, Mouigni et Mohamed Ali Soilihi perdent du terrain notamment dans le Badjini, le Bambao et le Oichili-Dimani.
Cette redistribution des cartes profite à Achraf Saïd Hachim, Said Ali Kemal et Saïd Larif qui regagnent leurs positions dans leurs régions respectives et enregistrent des progrès dans celles de leurs concurrents. Ils ont pour atouts leur notoriété nationale et leur intégrité. Oui, il y a des électeurs qui désirent des candidats honnêtes et qui ont horreur des acheteurs de voix. Les autres candidats ne décollent pas. Soit parce que leur notoriété ne dépasse pas les frontières du village. Soit parce que les casseroles du passé et parfois du moment font toujours du bruit et qu’ils ne disposent plus des relais humains pour acheter les voix.
C’est le cas de Saïd Ahmed Saïd Ali dit Charif avec le chapelet de villas (sazi la nyumba) au temps d’Ahmed Abdallah, de Mtara avec le trafic de drogue sous Djohar et l’affaire Boule Mining aujourd’hui et de Kiki avec les malversations opérées à la douane sous Sambi. Les vainqueurs auto-proclamés commencent sérieusement à douter car le jeu est désormais plus ouvert. Aujourd’hui, chacun des 7 candidats suivants peut prétendre sérieusement conquérir Béit-Salam : Achraf Saïd Hachim, Assoumani Azali, Fahami Saïd Ibrahim, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, Mohamed Ali Soilihi, Said Ali Kemal et Saïd Larif.
Hadji Anouar, Montélimar (France)