Si j’étais Azaly, j’aurais viré Msa Djamal chargé de la communication de la CRC sur la toile, tant il rend un très mauvais service au colo...
Si j’étais Azaly, j’aurais viré Msa Djamal chargé de la communication de la CRC sur la toile, tant il rend un très mauvais service au colonel putschiste. Coupé des réalités du pays, il est souvent auteur de propos et d’analyses en décalage total avec la réalité de terrain et cela ne peut que nuire à la campagne d’Azaly. J’en veux pour preuve son post sur la folle équipée d’Azaly en Kwassa pour rejoindre Mohéli.
Le sociologue et politologue de la CRC présente l’événement comme une preuve d’héroïsme au service de l’intérêt général. Il insiste sur les difficultés et les dangers de la traversée. Celle-ci est plus longue que prévue : on aurait mis plus de trois heures au lieu de quarante cinq minutes en temps normal. La houle était forte, pour couronner le tout, il se plaît à rappeler l’absence de gilets de sauvetage. Il n’y a rien d’héroïque ici ! C’est le lot de nombreux comoriens poussés à risquer leur vie sur le bras de mer entre Anjouan et Mayotte par le désespoir que son règne chaotique de sept ans a grandement contribué à nourrir…
L’absence de gilets de sauvetage à bord du Kwassa ne peut avoir de valeur éducative. Comment peut-on reprocher aux passeurs de ne pas veiller à la sécurité à bord de ces embarcations frêles si celui qui prétend à la magistrature suprême du pays effectue un tel voyage dans les conditions décrites par le sociologue et politologue de la CRC ? C’est assurément une prime d’encouragement à ceux qui mettent en péril la vie de nombreux comoriens.
C’est une opération de communication ratée et contre-productive. Le post de Msa Djamal donne en effet l’occasion de rappeler aux comoriens, surtout à la jeunesse montante qui va prendre part à cette élection, qu’Azaly a loupé de nombreuses occasion pour montrer son héroïsme au service de l’intérêt du pays. Tout le monde se souvient de sa planque à l’ambassade de France en tant que chef d’Etat major pendant que le pays était attaqué par des mercenaires étrangers, de la complicité qu’il a offerte à ceux-ci. Tout le monde se souvient du militaire qui s’est couché devant d’autres militaires alors que la population anjouanaise éprouvée par la dictature et les sévices de ceux-ci n’attendaient que cela. Si Azaly conteste cela, mettez-lui les images de liesse de la libération de l’île en 2008. Tout le monde se souvient du militaire qui n’a pas su défendre le drapeau comorien même dans la portion congrue du territoire qu’il contrôlait. A la Grande-comore le colenel Abeid a exigé que le drapeau comorien ne s’offre pas à sa vue sur son parcours et à Baït Salam. Le colonel Azaly s’est incliné !
Azaly est un poltron qui se couche tout le temps, incapable de mettre sa vie en danger pour le pays et Msa Djamal cherche à peigner un diable qui n’a pas de cheveux. Les vraies motivations de ce voyage périlleux aux allures précipitées sont à chercher ailleurs. Les informations que nous avons de sa sortie anjouanaise, recoupées avec les images de ses réunions politiques font état d’une tournée politique calamiteuse dans l’île. Comme d’habitude, les gens profitent de tickets d’essence fournis par le camp de la CRC, mais peu de gens sont allés aux rassemblements. A Mutsamudu, Azaly semble oublier qu’en 2006 son protégé Ibrahima Halidi a commencé en trombe sa campagne par un grand rassemblement au stade Missiri pour finir en queue de poisson et il est allé squatter la petite salle de JAF attenante dédiée au tari des femmes.
A Sima, village natal de son vice-président, le jeune obscur Moustadrane qui sera classé troisième ou quatrième, l’accueil a été médiocre et n’a pas été à la hauteur des attentes. Azaly a eu droit à une démonstration supplémentaire du désamour de la population anjouanaise à son égard et il n’a pas envie de rester plus longtemps sur une île dont les habitants (par les ressortissants) le regardent comme celui qui les a trahis pendant la période noire séparatiste, les a abandonnés à leur triste sort… sur une île où la sous-traitance politique ne résiste pas à l’épreuve de la démocratie. A Anjouan, on aime comme ailleurs le lien direct avec la population. Les intermédiaires, les cadres de Msa Djamal, sont frappés de discrédit… Azaly en a fait les frais hier et sa folle équipée vient de ses déboires dans l’île.
Ahmed BOURHANE
Ahmed BOURHANE