Les Comores disposent d'un réservoir de compétences locales importantes pour contribuer au redressement national. Les ressources humaine...
Les Comores disposent d'un réservoir de compétences locales importantes pour contribuer au redressement national. Les ressources humaines au niveau de la Diaspora comorienne ne sont pas moins importantes. Seulement les bonnes personnes ne sont toujours pas aux bons postes. Les nominations techniques se confondent aux nominations politiques et politiciennes sans fixer des critères impartiaux de recrutement des agents publics. La majorité des fonctionnaires sont recrutés sur des critères politiques.
Peu passent des concours nationaux à l'exception des enseignants. De même, dans les cabinets ministériels, le conservatisme est de mise compte tenu du fait que pour des questions budgétaires une majorité des cohortes de conseilleurs et autres collaborateurs doivent être des fonctionnaires. En soi, ce n'est pas une mauvaise chose, et les personnes n'ont pas forcément démérité. Bien des compétences remarquables existent dans l'administration publique des Comores. Néanmoins, le recrutement sur la base de critère politique à l'exception parfois du diplôme peut engendrée des effets pervers quant à l'efficacité de l'administration publique déjà saturée avec une masse salariale qui atteint près de 80% du budget annuel.
L'annonce de paiement total des 4 mois d'arriérés de salaires de tous les agents publics constitue une occasion unique d'envisager une réforme globale de la Fonction publique avec la création d'un service National de Formation permanente des agents publics et leur déploiement sur tout le territoire national. Des mesures de recyclage professionnel ou d'acquisition de nouvelles compétences pour mieux exercer le métier ou se diriger vers le secteur privé ou projets futurs nationaux à capitaux mixtes à vocation agro-alimentaire, technologique ou semi-industrielle comme l'industrie de la pêche et autres investissement s à venir devront être envisagées.
De même, la rotation dans les postes et le redéploiement des agents publics sur tout le territoire national quelle que soit l'origine insulaire du fonctionnaire devront être mis au programme à la fois pour éviter les tentatives de corruption, assurer un service continu et effectif pour les citoyens et renforcer l'unité nationale. Les tentatives envisagées sous l'ancien président Ahmed Abdallah Sambi n'ont pas réussi faute de détermination politique et de volonté réelle de mettre en œuvre ces réformes à l'exemple de la douane à Anjouan. Une prime d'installation et des conditions de travail devront bien entendu faire partie du programme. L'unité et l'efficacité publique au service de la population à bien évidemment un coût.
À l'avenir, il est essentiel de distinguer les postes techniques pour lesquels le recrutement doit se faire par concours. Un véritable changement ne suffira jamais si les personnes choisies pour mettre en œuvre ce même changement ne sont ni compétents ni patriotes. Le dysfonctionnement évoqué constitue une forme d'injustice sociale qu'il convient de remédier rapidement afin que ce soit ceux qui fournissent plus d'efforts et les meilleurs qui puissent progresser.
L'ascenseur social devra permettre de favoriser une égalité des chances pour tous. Cela n'empêche pas de mettre la priorité sur le secteur privé en matière de création d'emplois dans des secteurs nouveaux comme les secteurs du tourisme, de la transformation des produits de rente et des produits locaux, des technologies de l'information et de la concurrence avec l'ouverture récente du marché des télécommunications et des services. Le Tourisme devra être repris en main car il constitue un vivier remarquable de création d'emplois directs et pour les plusieurs secteurs connexes. Une nouvelle politique d'amorçage d'une industrie touristique devra être mise en œuvre avec la constitution d'une agence Nationale de développement du Tourisme et la constitution d'un fonds national de développement des infrastructures.
En conséquent, le renouveau du pays voire sa renaissance implique le choix de femmes et d'hommes à la hauteur des défis auxquels le pays est confronté. On aura beau appliquer telle ou telle théorie ou politique mais si les agents censés appliquer les directives ou le programme décidé par les plus hautes autorités élues sont corrompus alors aucun progrès n’est à espérer.
D'où la nécessité de disposer au préalable des dirigeants, des femmes et d'hommes intègres, exemplaires, compétents et capables de dire non à la corruption.
Les responsables politiques doivent non seulement être exemplaires mais également capables de sanctionner leurs propres entourages. Un signal fort de fermeté et de volonté d'appliquer le principe d'impunité zéro doit être donné à la Nation comorienne très tôt et très rapide dès la prise de fonctions des futurs dirigeants qui seront élus en avril 2016 et qui prendront leurs fonctions le 26 mai 2016. La tolérance zéro et l'impunité zéro ne doivent pas être de vains mots.
Des actes concrets sont attendus par la population dans son ensemble. Sans une justice impartiale, non corrompue et implacable, aucun développement économique n'est possible ni viable. Ensemble, nous devons militer pour le réel changement à commencer par le renforcement de l'éducation civique dans l' la lutte contre la corruption et pour une véritable justice impartiale, dissuasive et équitable.
Les mesures proposées par les magistrats et juges à la demande du président de l'Union des Comores pour réformer la justice doivent comprendre l'institutionnalisation d'une Cour de Magistrature du pouvoir judiciaire (projet similaire et proche est en cours d'étude à l'Assemblée Nationale pour un vote à une date non encore communiquée). Cette dernière devra comprendre notamment un programme d'évaluation du travail des juges avec possibilité de sanctions disciplinaires et pénales en cas de corruption avérée, d'enrichissement illicite et de partialité dans les décisions de justice.
Un système d'auto-saisine de cette cour et de facilitation d'une exécution effective et rapide des décisions de justice avec l'introduction de la notion de peines incompressibles. Les sanctions doivent être aussi fiscales par un examen de la situation financière personnelle de tout contribuable ou agent public ou magistrat concerné par les faits de corruption avec une obligation de justifier les origines de revenus et patrimoine acquis en cas de train de vie disproportionné au regard des revenus légaux.
Le développement du pays n'est envisage sans cela. Le temps des actes concrets est venu pour la sauvegarde de notre pays.
Darchari MIKIDACHE
Président du think tank "Cercle des Économistes et des Experts Comoriens (CEEC), économiste et fiscaliste
Peu passent des concours nationaux à l'exception des enseignants. De même, dans les cabinets ministériels, le conservatisme est de mise compte tenu du fait que pour des questions budgétaires une majorité des cohortes de conseilleurs et autres collaborateurs doivent être des fonctionnaires. En soi, ce n'est pas une mauvaise chose, et les personnes n'ont pas forcément démérité. Bien des compétences remarquables existent dans l'administration publique des Comores. Néanmoins, le recrutement sur la base de critère politique à l'exception parfois du diplôme peut engendrée des effets pervers quant à l'efficacité de l'administration publique déjà saturée avec une masse salariale qui atteint près de 80% du budget annuel.
L'annonce de paiement total des 4 mois d'arriérés de salaires de tous les agents publics constitue une occasion unique d'envisager une réforme globale de la Fonction publique avec la création d'un service National de Formation permanente des agents publics et leur déploiement sur tout le territoire national. Des mesures de recyclage professionnel ou d'acquisition de nouvelles compétences pour mieux exercer le métier ou se diriger vers le secteur privé ou projets futurs nationaux à capitaux mixtes à vocation agro-alimentaire, technologique ou semi-industrielle comme l'industrie de la pêche et autres investissement s à venir devront être envisagées.
De même, la rotation dans les postes et le redéploiement des agents publics sur tout le territoire national quelle que soit l'origine insulaire du fonctionnaire devront être mis au programme à la fois pour éviter les tentatives de corruption, assurer un service continu et effectif pour les citoyens et renforcer l'unité nationale. Les tentatives envisagées sous l'ancien président Ahmed Abdallah Sambi n'ont pas réussi faute de détermination politique et de volonté réelle de mettre en œuvre ces réformes à l'exemple de la douane à Anjouan. Une prime d'installation et des conditions de travail devront bien entendu faire partie du programme. L'unité et l'efficacité publique au service de la population à bien évidemment un coût.
À l'avenir, il est essentiel de distinguer les postes techniques pour lesquels le recrutement doit se faire par concours. Un véritable changement ne suffira jamais si les personnes choisies pour mettre en œuvre ce même changement ne sont ni compétents ni patriotes. Le dysfonctionnement évoqué constitue une forme d'injustice sociale qu'il convient de remédier rapidement afin que ce soit ceux qui fournissent plus d'efforts et les meilleurs qui puissent progresser.
L'ascenseur social devra permettre de favoriser une égalité des chances pour tous. Cela n'empêche pas de mettre la priorité sur le secteur privé en matière de création d'emplois dans des secteurs nouveaux comme les secteurs du tourisme, de la transformation des produits de rente et des produits locaux, des technologies de l'information et de la concurrence avec l'ouverture récente du marché des télécommunications et des services. Le Tourisme devra être repris en main car il constitue un vivier remarquable de création d'emplois directs et pour les plusieurs secteurs connexes. Une nouvelle politique d'amorçage d'une industrie touristique devra être mise en œuvre avec la constitution d'une agence Nationale de développement du Tourisme et la constitution d'un fonds national de développement des infrastructures.
En conséquent, le renouveau du pays voire sa renaissance implique le choix de femmes et d'hommes à la hauteur des défis auxquels le pays est confronté. On aura beau appliquer telle ou telle théorie ou politique mais si les agents censés appliquer les directives ou le programme décidé par les plus hautes autorités élues sont corrompus alors aucun progrès n’est à espérer.
D'où la nécessité de disposer au préalable des dirigeants, des femmes et d'hommes intègres, exemplaires, compétents et capables de dire non à la corruption.
Les responsables politiques doivent non seulement être exemplaires mais également capables de sanctionner leurs propres entourages. Un signal fort de fermeté et de volonté d'appliquer le principe d'impunité zéro doit être donné à la Nation comorienne très tôt et très rapide dès la prise de fonctions des futurs dirigeants qui seront élus en avril 2016 et qui prendront leurs fonctions le 26 mai 2016. La tolérance zéro et l'impunité zéro ne doivent pas être de vains mots.
Des actes concrets sont attendus par la population dans son ensemble. Sans une justice impartiale, non corrompue et implacable, aucun développement économique n'est possible ni viable. Ensemble, nous devons militer pour le réel changement à commencer par le renforcement de l'éducation civique dans l' la lutte contre la corruption et pour une véritable justice impartiale, dissuasive et équitable.
Les mesures proposées par les magistrats et juges à la demande du président de l'Union des Comores pour réformer la justice doivent comprendre l'institutionnalisation d'une Cour de Magistrature du pouvoir judiciaire (projet similaire et proche est en cours d'étude à l'Assemblée Nationale pour un vote à une date non encore communiquée). Cette dernière devra comprendre notamment un programme d'évaluation du travail des juges avec possibilité de sanctions disciplinaires et pénales en cas de corruption avérée, d'enrichissement illicite et de partialité dans les décisions de justice.
Un système d'auto-saisine de cette cour et de facilitation d'une exécution effective et rapide des décisions de justice avec l'introduction de la notion de peines incompressibles. Les sanctions doivent être aussi fiscales par un examen de la situation financière personnelle de tout contribuable ou agent public ou magistrat concerné par les faits de corruption avec une obligation de justifier les origines de revenus et patrimoine acquis en cas de train de vie disproportionné au regard des revenus légaux.
Le développement du pays n'est envisage sans cela. Le temps des actes concrets est venu pour la sauvegarde de notre pays.
Darchari MIKIDACHE
Président du think tank "Cercle des Économistes et des Experts Comoriens (CEEC), économiste et fiscaliste