Le Président de l’Union des Comores, Ikililou Dhoinine, a annoncé, le 10 décembre 2015 à Fomboni (Mohéli) lors de la célébration de la jou...
Le Président de l’Union des Comores, Ikililou Dhoinine, a annoncé, le 10 décembre 2015 à Fomboni (Mohéli) lors de la célébration de la journée internationale des droits de l’homme, le paiement d’ici la fin de l’année 2015, des arriérés de salaires des fonctionnaires, près de 4 mois, grâce à une aide budgétaire du Royaume d’ Arabie Saoudite de 40 millions d’euros.
En 2010, l’ancien Président de l’Union des Comores, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, avait assuré lui aussi, le paiement de 6 mois d' arriérés de salaire, d’un seul coup, grâce à l’aide budgétaire de l’Emir du Qatar de 20 millions d’euros octroyée par ce dernier lors de sa visite aux Comores au mois de mars 2010.
A LIRE AUSSI sur habarizacomores.com: IKILILOU DHOININE annonce le versement de tous les arriérés de salaires des fonctionnaires avant la fin de l'année
En dépit du paiement de ces salaires qui continuent d’augmenter d’année en année (de 1 milliards 700 millions de FC par mois en 2011 à près de 2 milliards 200 millions par mois en 2015) en raison des recrutements fantaisistes et politiques, la rentabilité de nos fonctionnaires laisse à désirer. Le respect des horaires de travail n’est pas effectif.
©habarizacomores.com |
Les bureaux de l' administration se vident à midi, l' heure des ramassages des élèves dans un pays qui ne dispose pas de transports scolaires. Au mois de mars 2012, le Président Iklilou Dhoinine avait effectué, une visite impromptue au Ministère des Finances et du Budget. Sur un effectif de 436 agents, le Président de l'Union avait constaté de visu la présence effective d'une vingtaine de fonctionnaire à 8h 30. Le Président frustré et furieux avait déclaré que des sanctions devraient être prises à l'encontre des fonctionnaires qui ne respectent pas les horaires de travail. " Le gouvernement fait de son mieux dans le paiement des salaires et il revient à tout le monde de donner le meilleur de lui-même pour arriver à l'heure au lieu de travail" avait-t-il déclaré à l'issue de cette visite. Depuis, aucune sanction n’était prise à l’encontre les fonctionnaires retardataires qui ne sont jamais en retard pour toucher leurs salaires à la SNPSF.
L’Etat continue à payer des fonctionnaires qui passent pour certains d’entre eux, la majeure partie de leurs temps, dans des activités incompatibles (activités commerciales…) ou à exercer dans le secteur privé, au détriment du service public.
La loi portant statut général de la fonction publique comporte des dispositions claires sur les droits et devoirs des fonctionnaires. Elle dispose concernant le salaire que "tout fonctionnaire a droit, après service fait, à une rémunération". Dans l’accomplissement de leurs tâches, les fonctionnaires sont tenus de respecter le principe de neutralité politique. Ils doivent exécuter leurs tâches de manière impartiale et objective. Le fonctionnaire selon cette loi est tenu de servir les intérêts de la nation avec efficacité, loyauté, dignité, dévouement et intégrité. Il doit veiller à tout moment, à la protection et à la promotion des intérêts de la collectivité et éviter tout ce qui est de nature à ternir l’image de l’Administration Publique.
Il est interdit au fonctionnaire d’exercer à titre professionnel et de manière permanente une activité privée lucrative de quelque nature que ce soit. Cette interdiction ne s’applique pas à la production rurale, à la production des œuvres scientifiques, littéraires ou artistiques. Il est interdit au fonctionnaire d’avoir par lui-même ou par personnes interposées, sous quelque dénomination que ce soit, des intérêts de nature à compromettre son indépendance dans une entreprise sous contrôle de son administration ou en relation avec celle-ci.
Tout fonctionnaire est tenu d’être présent et ponctuel à son poste de travail, d’assurer par lui-même les tâches qui lui sont confiées et de respecter toutes les obligations que lui impose l’exercice de ses fonctions. Le fonctionnaire, chargé d’assurer la bonne marche du service, répond devant ses supérieurs hiérarchiques, de l’autorité qui lui a été confiée et de l’exécution des ordres donnés.
Le fonctionnaire est tenu, d’user de courtoisie et de politesse dans ses rapports avec les usagers, les supérieurs, les collègues et les subordonnés, d’éviter, dans la vie privée comme dans l’exercice de ses fonctions, tout ce qui est contraire à l’honneur, la dignité, l’exemplarité et la confiance qui s’attachent à ses fonctions.
Ces obligations sont-elles respectées par les fonctionnaires comoriens ?
Les autorités publiques, qui ont tué cette administration par les recrutements fantaisistes, régionalistes et électoralistes, faisant fi des dispositions de la législation en vigueur, doivent avoir le courage de prendre des mesures courageuses pour faire respecter la loi portant statut général de la fonction publique afin de rendre efficace cette administration comorienne pour qu’elle soit rentable et au service de la population. Par ComoresDroit