Lors de la campagne électorale des élections des représentants de la nation, des conseillers des îles et des conseillers communaux du 25...
Lors de la campagne électorale des élections des représentants de la nation, des conseillers des îles et des conseillers communaux du 25 janvier et 22 février 2015, dans une lettre ouverte signée le 18 janvier 2015, les anciens dignitaires du pays surnommés « les dinosaures » et qui ont milité pour l’indépendance de notre pays (Said Hassane Said Hachim, Abdou Razak Abdoulhamid, Dr Mouhtare Ahmed Charif, Ali Mlahaili, Abdallah Halifa et Ali Mroudjaé) avaient prôné encore une fois, « la tenue des primaires de l’élection présidentielle de 2016 à Mayotte ».
Ils avaient déclaré dans cette lettre ouverte que « l'organisation des primaires de 2016 en vue de l'élection présidentielle doit impérativement se dérouler à Mayotte, conformément à la Constitution comorienne, laquelle a institué la TOURNANTE comme mode de désignation du Président de l'Union ». Les dinosaures avaient appelés au nouveau parlement, issu des élections des mois de janvier et février 2015, d'adopter une résolution ferme autorisant le Président actuel de l'Union d'aller informer la Communauté internationale de la tenue des primaires en 2016 à Mayotte. Le nouveau parlement installé dans la confusion n’a jamais étudié cette question.
Le gouvernement vient dans son conseil des ministres du 19 aout 2015 « d’enterrer » définitivement « la tournante mahoraise » en avalisant le calendrier des prochains scrutins des gouverneurs des iles et du Président de l’Union des Comores proposé par la CENI (La Commission Electorale Nationale Indépendante). En violation flagrante de l’article 13 de la constitution et des lois organiques du 4 juin 2005 et 6 septembre 201, la prochaine tournante du primaire de l’élection présidentielle de l’Union des Comores de 2016 se déroulera à la Grande Comore.
Nous étions dans ce blog parmi les pionniers du combat de la tournante au profit de Mayotte en réaffirmant dès 2010, la nécessité, de respecter les dispositions de l’article 13 de la constitution comorienne. Cette position nous a valu des insultes, des critiques de certains compatriotes et des attaques notamment de la part des lecteurs mahorais dont certains affirmèrent que ce blog « augmentait » leur haine vis-à-vis des « comoriens ». Et ce billet va sûrement réveiller et énerver encore plus, ces défaitistes de tout poil, qui estiment que la question de Mayotte est déjà réglée avec sa « départementalisation ». Ils vont se lancer, sous la bénédiction de leur protecteur et bienfaiteur, dans des diatribes contre cette petite « minorité » de comoriens qui milite pour « la tournante mahoraise ». Ils peuvent continuer avec agressivité et mépris dans ce sens, mais ils ne parviendront jamais à nous faire avaliser le fait accompli et surtout à nous faire taire, sur une question importante pour l’avenir de notre pays.
Pour contourner l’obstacle de l’organisation matérielle des primaires de l’élection présidentielle 2016 à Mayotte, à l’heure des nouvelles technologies de l’information, nous avons avancé dans ce blog l’idée d’organiser les primaires avec un vote électronique (e-voting) au profit de tous les électeurs mahorais disposant d’une carte d’identité comorienne. En effet, ils sont des milliers, les mahorais qui disposent de la carte d’identité comorienne et le Ministère de l’intérieur dispose de ce fichier qui pourra constituer l’ébauche d’une liste électorale. Il appartenait aux pouvoirs exécutif et législatif, de rendre cette option possible pour faciliter la tenue des primaires dans cette ile sous administration française quitte à modifier l’article 44 de la constitution. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Pour rappel cet article 44 de la constitution dispose que « Les institutions de Maoré (Mayotte) seront mises en place dans un délai n’excédant pas six mois à compter du jour où prendra fin la situation qui empêche cette île de rejoindre effectivement l’Union des Comores. La présente Constitution sera révisée afin de tirer les conséquences institutionnelles du retour de Maoré (Mayotte) au sein de l’Union ».
Alors que plusieurs personnalités politiques de la Grande Comore et d’Anjouan, notamment des anciens chefs d’état, taraudent l’idée, soit de mettre fin à la tournante, soit de se présenter aux prochaines primaires de l’élection présidentielle de la Grande Comore, l’idée de la tournante au profit de Mayotte ne fait plus l’objet de débats. En fait, pour la plupart des hommes politiques comoriens, le cycle de la tournante de l’élection présidentielle prévue par l’article 13 de la constitution doit s’achever en 2016 avec l’exercice du mandat présidentiel par le natif de Mohéli.
Ils continuent de revendiquer, les mains sur leurs cœurs, le retour de Mayotte dans son giron naturel, notamment à l’issue de retrait des Comores des 9ème jeux de iles de l’océan indien, sans pour autant formuler des propositions concrètes pour intéresser les compatriotes mahorais à la vie politique du pays.Si le combat du retour de Mayotte dans son giron naturel est sincère, nos hommes politiques devraient réfléchir sérieusement, sur les dispositions juridiques exceptionnelles pouvant faciliter la tenue des élections primaires qui pouvaient avoir lieu soit á Mayotte après la tournante de Mohéli soit dans toute autre partie du territoire national, pour le choix des candidats mahorais qui se porteront candidats à la magistrature suprême après révision de la constitution. Ça serait une récompense bien méritée aux indépendantistes comoriens de Mayotte, minoritaires certes, mais qui ne cessent de mener un combat difficile à Mayotte contre la présence française dans cette ile.
Pour des raisons purement politiques, la tournante mahoraise a été sacrifiée bien que le 18 septembre 2010, la cour constitutionnelle ait reconnu à l’île de Mayotte son droit de disposer d’un Vice-président. Cette hypocrisie générale de nos hommes politiques risque d’avoir des conséquences irréversibles sur la bonne foi de la revendication territoriale des Comores sur Mayotte.
Par ComoresDroit