SUITE A UNE RÉUNION EXTRAORDINAIRE TENUE LE 24/08/2015 Le nom de Centre Hospitalier National El Maarouf n’est pas anodin ! L’ambiti...
SUITE A UNE RÉUNION EXTRAORDINAIRE TENUE LE 24/08/2015
Le nom de Centre Hospitalier National El Maarouf n’est pas anodin !
L’ambition affichée d’une nation dans cette dénomination resterait lettre morte si aucune initiative concrète n’est prise pour enrayer ce qui se passe actuellement dans cet établissement.
En effet, une grève gérée à la hussarde paralyse actuellement l’hôpital El Maarouf. La grève initialement déclenchée au niveau du service des Urgences est montée d’un cran après qu’un agent d’administration ait conspué et ait agressé physiquement les médecins des urgences le mardi 23/06/2015 au lendemain de dénouement négocié et réussi ; la même personne accentue ses méfaits en distribuant des condamnations de suspension à l’endroit de ses supérieurs hiérarchiques (médecins, président du conseil d’administration). Ses propos oraux et écrits n’émeuvent pas du tout la direction ; il n’est ni question de démentis ni d’excuses. Les faits restent impunis.
Après maintes hésitations, la mauvaise gérance de la crise et une gestion de l’hôpital non conforme au statut sont reconnus et condamnés tour à tour par le conseil d’administration et par la tutelle ministérielle ; le directeur est dépouillé de ses prérogatives administratives et financière par des arrêtés successifs ministériels mais laissés en place… Mais parallèlement, des médecins spécialistes sont mis à la disposition de l’île de Ngazidja pour être affectés dans des postes de santé par mesures disciplinaires initiées par le directeur actuellement dépouillé… Et des germes de division sont distillés pour faire tamponner le corps médical contre le corps des infirmiers puis des médecins entre eux (promotions de fait et promesses de bourses et d’avancement au conditionnel…)
On est en droit de se demander quel intérêt gagne-t-on à envenimer l’atmosphère déjà délétère de l’hôpital El Maarouf qui ploie sous le poids de 6 mois d’arriérés de salaires de contractuels, de 15 mois d’arriérés de garde, d’endettements massifs, d’une masse salariale pléthorique non contrôlée (compte d’exploitation 2014 et budget 2015 rejeté par le Conseil d’administration). S’engager sur une piste de sanction tout azimut anti-médecins s’assimile à un sacrifice de l’hôpital El Maarouf…
Et pourtant, il y a à peine deux mois, des espoirs étaient permis; Les médecins écartés durant des années de la gestion de l’hôpital viennent à peine de rejoindre le conseil d’administration et le projet d’établissement hospitalier. Seulement les faits ne sont pas à la hauteur des attentes. La direction hospitalière habituée à dépouiller le corps médical des rôles qui lui sont dévolus, n’entend pas donner de premier rôle aux médecins… Il balance hors de l’hôpital deux médecins spécialistes pour raison « d’insultes et d’insubordinations ». Aucun procès verbal des faits n’est adjoint pour incriminer les responsables de service et comme à l’habitude le directeur s’est autoproclamé « conseil de discipline » ; l’acte du directeur s’assimile à un dernier baroud d’honneur avant son départ… Les arrêtés ministériels de mise à disposition de deux médecins hors de la fonction hospitalière n’ont fait qu’entériner l’acte initial du directeur.
L’ambition noble d’un centre hospitalier national qui se voudrait universitaire subit un coup d’arrêt avec de tels agissements qui attisent le feu au sein d’un établissement moribond par mauvaise gestion; la théorie du bâton envers les médecins ne risque pas de favoriser la reprise des activités ni d’arrêter la grève.
Les chefs de service s’émeuvent de cette inaction et préconisent des solutions simples susceptibles de dénouer immédiatement la crise ; ils demandent la levée des sanctions irrégulières prononcées à l’encontre des médecins et la mise à l’écart du directeur pour une reprise normale des activités. Une lettre assumée dans ce sens et signée par tous les médecins chefs de service du CHN EL Maarouf se trouve actuellement sur la table du vice président en charge de la santé.
Une remise aux normes de cette façon permettra de se pencher et de s’investir positivement sur les grands chantiers d’avenir (projet d’établissement hospitalier, projet PASCO du pôle mère enfant, règlement intérieur etc.) ; les capacités humaines détenues par l’hôpital El Maarouf sans nul autre pareil au pays pourront être ainsi capitalisés au bénéfice de la population.
Les chefs des services du CHN El Maarouf