A Mohéli, Anrifatte Charif Mohadji est une pionnière. Ardente militante de la société civile, elle a réussi à se faire une place dans le se...
A Mohéli, Anrifatte Charif Mohadji est une pionnière. Ardente militante de la société civile, elle a réussi à se faire une place dans le secteur complexe de l'eau. En se lançant dans l'exploitation de ce liquide précieux, elle relève donc le défi du partenariat public privé. C'est pourquoi Salwa Mag est allé à sa rencontre.
Management des entreprises, gestion des projets et programmes, consultations et formations des organisations de la société civile, Madame Anrifatte Charif Mohadji est toujours au service du développement de son pays et de sa communauté. Sans pour autant travailler dans la fonction publique, l'enfant de Fomboni réalise son rêve d’enfance. Un rêve qui consistait à créer sa propre entreprise. Et pour se lancer, elle a choisi un secteur suffisamment complexe, le secteur de l’eau.
Et en bonne connaisseuse, Anrifatte Mohadji, la directrice de la SOGEM, une société de gestion de l’eau à Mwali depuis 2008 (une opératrice privée) a commencé par l'épineuse question de l’insuffisance de compétence locale dans le domaine de l’eau. Cette ancienne chef du PAGEC (projet d’appui à la gestion de l’eau aux Comores) a formé ses agents sur l’hydraulique. « Une centaine de jeunes a bénéficié d’une formation sur la construction des barrages hydrauliques, des citernes d’eau en béton armé, installation et pose de réseau avec les nouvelles technologies », précise cette mère d'un enfant.
En quelques années seulement, Anrifatte a pu optimiser ce partenariat entre les consommateurs de l’eau dans l’île de Djoumbé Fatima et la SOGEM. Son projet a même attiré l'attention de plusieurs bailleurs de fonds comme l’AFD (agence française de développement), la BAD (banque africaine de développement), la Banque Mondiale, entre autres. Certains ont déjà décidé d'accompagner les efforts de cette femme. La coopération française a investi sur la personne d’Anriffate. Cette institution a financé 2 ans de formation à l’institut FORHOM à la Rochelle en France sur l’exécution des projets et programme, ensuite sur le management de projet et leadership. «Malgré les difficultés du pays, cela m’a donné une bonne base de compétence pour avoir le pied sur terre dans la vie d’entreprenariat », martèle cette quinquagénaire.
Très sollicitée dans les associations féminines, et dans les travaux de mise en place des communes, cette ancienne directrice de la FADESIM (fédération des acteurs pour le développement économique et social de l’île de Mwali) se dit "déterminée de poursuivre son combat sur l’éducation de la petite enfance". Le cheval de batail de l’ONG FAWECOM dont elle est la secrétaire générale de l’antenne à Mohéli.
Mouayad Salim, Salwa Mag