Les quarante ans d’indépendance des Comores ont été fêtées dans la liesse populaire malgré le désespoir et les affres d’un quotidien qui...
Les quarante ans d’indépendance des Comores ont été fêtées dans la liesse populaire malgré le désespoir et les affres d’un quotidien qui ne changent pas.
Dans la tribune officielle, il y a eu un absent de marque : L’Ancien président Sambi , pourtant l’ancien président Azali était présent. Est-ce que l’ exécutif de l’Union n’a pas voulu l’inviter, pour lui notifier que les hostilités vont être bientôt commencées ? On assiste ces derniers temps à un climat très tendu entre le ministre de l’intérieur , et porte –parole du gouvernement et les pro-Sambi.
L’objet de la dissension entre l’exécutif de l’Union et Sambi est la présidence tournante qui devrait revenir à un Grand-COMORIEN selon la chaise musicale de la rotation; or Sambi n’est pas grand-comorien donc il ne peut pas candidater aux élections présidentielles de 2016 selon les défenseurs des accords de Fomboni. Dans un contexte de commémoration, tous les représentants du corps diplomatique sont conviés au même titre que les anciens chefs de l’Etat, ne pas inviter un des anciens chef de l’Etat à la quarantième anniversaire de l’indépendance du pays pour des querelles politiciennes, c’est un acte qui n’honore pas le pays au regard des diplomates accrédités aux Comores mais c’est aussi faire les choses à la dimension d’une petite République bananière.
Le torchon brule entre les deux parties ,au lieu de jouer à l’apaisement ,on se lance aux invectives .On constate que le porte - parole du gouvernement et ministre de l’intérieur multiplie les bourdes et les provocations, tandis que les pro-Sambi contrattaquent par des agressions physiques, comme c’est le cas à la mosquée de vendredi de Moroni le mois passé ou à des conférences de presse, qui au lieu de se placer au-dessus de la mêlée lancent des attaques à tout va. Un climat de guerre civile est une hypothèse à ne pas écarter au fur et à mesure que l’échéance de la présidentielle 2016 s’approche.
Les autorités de l’actuel gouvernement et ceux de l’opposition non Sambi nous rabâchent à longueur d’interventions, qu’il faut respecter les institutions certes , mais dans ce cas il faut laisser la cour constitutionnelle statuer sur la recevabilité ou non de la candidature de Sambi pour les présidentielles de 2016 . Dans un pays démocratique ou la séparation des pouvoirs devra être garantie le ministre de l’intérieur ne peut pas se substituer à l’avance aux juges de la cour constitutionnelle pour interdire une candidature. En Afrique on interprète le fonctionnement de la démocratie selon les convenances de ceux qui sont aux manettes .
Dans cette présidence tournante peu de voix s’élèvent pour la remettre en question en avançant l’idée d’un référendum avant la fin du mandat du président IKILILOU ,mais force est de constater que beaucoup de politiques des îles s’ accommodent à cette tournante au profit des intérêts de chaque île; quel drôle de nation comorienne. Ceux qui prétendent que les Comores sont une nation et un peuple indivisible se trompent , la présidence tournante illustre bien que la nation comorienne est à géométrie variable ,on se dit comorien que par rapport à son île .
Les comoriens n’ont pas besoin des dirigeants qui vont se lancer au pugilat pour leurs propres avantages, mais des hommes politiques capables et compétents de les sortir de l’ornière de la misère et du sous-développement.
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY
Photo ©habarizacomores