La phrase est de Nicolas Roinsard, sociologue spécialiste de l’océan Indien et maître de conférences à l’université de Clermont-Ferrand. El...
La phrase est de Nicolas Roinsard, sociologue spécialiste de l’océan Indien et maître de conférences à l’université de Clermont-Ferrand. Elle est rapportée par le magazine les Inrocks du 15 avril, à l’occasion d’un reportage sur Mayotte, intitulé « L’île aux enfants perdus ».
Le tableau est toujours le même, ces enfants mineurs isolés, « parce que leurs parents ont été expulsés », présente le reportage des Inrocks » L’ile aux enfants perdus ». Mais aussi, et on oublie souvent de le mentionner, qui arrivent seuls sur le territoire.
Certaines semaines, ce sont plus d’une cinquantaine d’enfants qui sont interceptés dans des kwassas, barques en provenance d’Anjouan, distante de 70km de Mayotte. Lorsque l’Europe s’est aperçue la semaine dernière que 5 mineurs avaient été envoyés des côtes libyennes vers Lampédusa dans les mêmes conditions, les médias parisiens s’en sont d’un coup émus. Certaines causes sont plus grandes que d’autres à défendre…
Un reportage qui montre une fois de plus les déficiences de l’Etat, sur le plan de la santé, des soins, de la malnutrition : un médecin du CHM brossant un portrait sombre de l’île, « en clair, sur le territoire français, des gamins meurent de misère ». Mais aussi les attentes face aux faiblesses du Conseil général « qui s’obstine à n’engager aucune politique d’aide à l’enfance », et la configuration de la société mahoraise : ces pères déficients, absents, qui rendent le refrain de Stromae « papaoutai » présents dans tous les foyers.
Le tableau est toujours le même, ces enfants mineurs isolés, « parce que leurs parents ont été expulsés », présente le reportage des Inrocks » L’ile aux enfants perdus ». Mais aussi, et on oublie souvent de le mentionner, qui arrivent seuls sur le territoire.
Certaines semaines, ce sont plus d’une cinquantaine d’enfants qui sont interceptés dans des kwassas, barques en provenance d’Anjouan, distante de 70km de Mayotte. Lorsque l’Europe s’est aperçue la semaine dernière que 5 mineurs avaient été envoyés des côtes libyennes vers Lampédusa dans les mêmes conditions, les médias parisiens s’en sont d’un coup émus. Certaines causes sont plus grandes que d’autres à défendre…
Un reportage qui montre une fois de plus les déficiences de l’Etat, sur le plan de la santé, des soins, de la malnutrition : un médecin du CHM brossant un portrait sombre de l’île, « en clair, sur le territoire français, des gamins meurent de misère ». Mais aussi les attentes face aux faiblesses du Conseil général « qui s’obstine à n’engager aucune politique d’aide à l’enfance », et la configuration de la société mahoraise : ces pères déficients, absents, qui rendent le refrain de Stromae « papaoutai » présents dans tous les foyers.
Multiplicité d’acteurs
Dans l’article, on ne parle pas de tous les efforts déployés par ces jeunes femmes venues des îles voisines des Comores pour séduire celui qui pourra les enfanter, et leur assurer pour un temps, un moyen de subsistance, et un enfant né sur le territoire français. Des enfants qui sont par la suite livrés à eux mêmes, alors que bien souvent, leurs parents sont encore présents sur l’île. On n’évoque pas la démission des parents d’enfants mahorais, qui ne « tiennent » plus leur progéniture pourtant encore jeune, qui se disent dépassés.
Des parents qui ont laissé faire quand leurs enfants érigeaient des barrages en 2011, qui n’arrivent plus à reconstruire leur autorité. Mêmes circonstances, mêmes effets pour les forces de l’ordre qui n’avaient pas l’autorisation de lever les barrages en 2011 pour ne pas envenimer la situation. En mémoire de tout cela, « les jeunes mahorais ont découvert qu’ils pouvaient régner en patron».
Faire réagir
On ne parle pas non plus de l’inertie de l’Union des Comores, des politiciens corrompus, des maigres 8% du budget de l’Etat consacrés aux dépenses de santé (Chiffre préfecture de Mayotte).
Enfin, l’article ne parle pas non plus de la barrière de la langue, des efforts faits par certains établissements scolaires pour que les parents ne soient pas coupés de la scolarité de leurs fils ou filles, ce qui finit par arriver.
La situation qui est brossée dans l’article des Inrocks est catastrophique, beaucoup de pression pèse sur la justice qui ne peut mettre tous les mineurs délinquants en prison. Si la sentence de Nicolas Roinsard pouvait faire réagir…
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte