Le principal enjeu de la triple élection de janvier février 2015, c'est leur tenue. Il importe de comprendre le grand danger qui menace...
Le principal enjeu de la triple élection de janvier février 2015, c'est leur tenue. Il importe de comprendre le grand danger qui menace le pays. Des forces puissantes agissent en coulisse, sans en avoir l'air, pour exploser les Comores. Elles doivent créer de l'instabilité pour parvenir à leurs fins : changer de constitution pour promouvoir une Union d’Etats Indépendants des Comores. Si les élections ne se tiennent pas ce sera une aubaine pour elles et beaucoup de scénarios s'offriront à elles pour déstabiliser le pays. C'est sous cette optique qu'il convient d'appréhender les innombrables obstacles qui surgissent depuis l'annonce de la tenue des élections.
Les cartes électorales ne sont pas biométriques.
Les cartes électorales ne sont pas biométriques.
Un projet de 2 milliards de francs comoriens, porté par le PNUD n'a pas abouti pour des raisons obscures. La société française GEMALTO a travaillé durant plus d'un an pour enrôler les électeurs. Plus de 60% du corps électoral avait été enregistré. Il fallait prolonger le délai d'exécution du projet afin de surmonter les obstacles à l'enrôlement pour parvenir à un fichier électoral complet et éditer les cartes. On a choisi une autre formule. A un moment, on a parlé de recommencer avec une autre société française OBERTURE. On avait évoqué une possibilité SEMLEX. Les choses étant restées en l'état, il ne se trouve pas dans le pays de fichier biométrique des électeurs complet et fiable. L'éditeur des cartes GRAPHICA ne pouvait pas avoir accès au fichier de la base de données de GEMALTO. Les cartes ont donc été éditées à partir des anciens fichiers électoraux.
En l'état actuel des choses il n'est pas possible de disposer des cartes biométriques, il faudrait pour cela au moins six mois de travail pour GEMALTO. Recommencer prendrait plus d'un an. Il faut donc faire malgré la loi électorale. D'ailleurs comme certains l'ont souligné, même avec des cartes biométriques, la situation serait la même car sans courant électrique comment déceler les tricheurs.
Tout faire pour des élections acceptables par tous
Les facteurs qui pourraient justifier un report des élections ou leurs mises en cause sont nombreux et il serait difficile de les lister tous. Mais jusqu'ici les obstacles surgis ont été surmontés, y compris la tentative de déstabilisation de la CENI. Il reste cette question des cartes qu'il faut absolument traiter avec pragmatisme.
Enfin se posera la crédibilité des résultats. Toutes les élections sont plus ou moins entachées par des fraudes et cela dans tous les pays. Les cartes biométriques ne l'auraient pas empêché complètement. Il faudrait prendre des mesures pour limiter l'ampleur des fraudes. Et puis chacun sait dans quelles conditions politiques vont se dérouler les élections au regard de la multiplicité des programmes de grande qualité qui sont proposés aux électeurs. Mettre la stabilité du pays au dessus de tout. Il faut avoir un pays avant de se disputer des postes.
Les politiques attachés à l'existence du pays doivent bien assimiler que jusqu'aux présidentielles de 2016, le pays risque gros. C'est son existence qui est en jeu. Ceux qui ont intérêt à nous diviser et/ou ceux qui louchent sur le pétrole et le gaz comoriens mettent les bouchées doubles pour encore plus séparer les îles, faire de chaque île un Etat et pousser les îles à se faire la guerre. Après la triple élection, il faudra un sursaut national contre l'irresponsabilité et tirer le bilan politique (pas politicien et partisan), et dans la perspective de 2016, réorganiser les forces pour assurer un minimum d'avenir au pays.
Par Idriss Mohamed Chanfi