Pacifier les échanges parfois tendus entre les trois îles de l’Union des Comores et endiguer le flot de l’immigration clandestine : tels son...
Pacifier les échanges parfois tendus entre les trois îles de l’Union des Comores et endiguer le flot de l’immigration clandestine : tels sont les enjeux vers lesquels tendait la visite du président Hollande à Ikililou Dhoinine…
C’est ambitieux : dans le cadre de la mise en œuvre des actions de coopération sur 2011-2015, le Conseil général a validé en plénière le 19 septembre la signature d’une convention avec plusieurs pays voisins, dont l’Union des Comores.
Il y a 15 jours, le 3ème vice président du département en charge de la coopération régionale Said Ahamadi, « Raos », a passé plusieurs journées à Moheli, la plus petite des quatre îles de l’archipel des Comores.
Les objectifs de cette convention sont généraux, « fournir un appui respectif aussi direct, indirect et flexible que possible pour un co-développement de projets », et ceci dans les domaines « économique et touristiques, sportifs et culturels, agricole, d’élevage, de la pêche et l’aquaculture ».
Le contentieux qui, du côté comorien rattache Mayotte à l’Union au nom de l’intangibilité des frontières issues de la décolonisation en 1975, et du côté mahorais réclame le rattachement à la France en arguant du principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, dure depuis 1975, date de l’indépendance « des îles voisines », comme on les nomme du côté mahorais.
Un contentieux non tranché car l’ONU, qui s’est rangée du côté des trois autres îles, ne reconnaît pas Mayotte française, le sujet ressortant chaque année à l’assemblée générale des Nations Unies comme ce fut le cas il y a quelques jours.
Un flou et une tension qui ne contribuent pas à régler la problématique des embarcations kwassas qui arrivent plusieurs fois par semaine à Mayotte depuis l’île la plus proche, Anjouan.
L’objectif de la tentative de coopération décentralisée est d’initier un co-développement, l’écart des niveaux de vie se creusant, et« pour sortir de la logique d’affrontement », indique les élus mahorais qui ont validé cette convention en séance plénière. 12 600 euros ont été débloqués pour accueillir pendant une semaine la délégation de 7 personnalités Moheliennes qui doivent venir la signer « dans les semaines à venir », nous dit-on.
« Nous avions tenté la même coopération du temps de ma présidence, mais au dernier moment, tout a capoté, le gouverneur de Moheli ayant été effrayé par la position du président de l’Union des Comores », prévenait l’ancien président Douchina.
Alors, comment faire tomber les réticences face à une Convention qui se base en préambule sur la Constitution de l’Union des Comores qui intègre toujours Mayotte en son sein et qui considèrerait comme une sécession tout acte portant intégrité territoriale et à l’union nationale, et qui d’un autre côté mentionne Mayotte comme « département français » ? Et bien, en envoyant un président de la République…
C’est en effet un des fruits que devait porter la visite de François Hollande en août dernier, qui en avançant que la question de la revendication de Mayotte « n’était plus négociable », pouvait espérer que les postures faiblissent. Si ce n’est pas le cas, c’est que les parfums d’hydrocarbures du côté des eaux comoriennes auront été plus forts…
C’est ambitieux : dans le cadre de la mise en œuvre des actions de coopération sur 2011-2015, le Conseil général a validé en plénière le 19 septembre la signature d’une convention avec plusieurs pays voisins, dont l’Union des Comores.
Il y a 15 jours, le 3ème vice président du département en charge de la coopération régionale Said Ahamadi, « Raos », a passé plusieurs journées à Moheli, la plus petite des quatre îles de l’archipel des Comores.
Les objectifs de cette convention sont généraux, « fournir un appui respectif aussi direct, indirect et flexible que possible pour un co-développement de projets », et ceci dans les domaines « économique et touristiques, sportifs et culturels, agricole, d’élevage, de la pêche et l’aquaculture ».
Le contentieux qui, du côté comorien rattache Mayotte à l’Union au nom de l’intangibilité des frontières issues de la décolonisation en 1975, et du côté mahorais réclame le rattachement à la France en arguant du principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, dure depuis 1975, date de l’indépendance « des îles voisines », comme on les nomme du côté mahorais.
Un contentieux non tranché car l’ONU, qui s’est rangée du côté des trois autres îles, ne reconnaît pas Mayotte française, le sujet ressortant chaque année à l’assemblée générale des Nations Unies comme ce fut le cas il y a quelques jours.
Mayotte, une île « qui n’est plus négociable » ?
Un flou et une tension qui ne contribuent pas à régler la problématique des embarcations kwassas qui arrivent plusieurs fois par semaine à Mayotte depuis l’île la plus proche, Anjouan.
L’objectif de la tentative de coopération décentralisée est d’initier un co-développement, l’écart des niveaux de vie se creusant, et« pour sortir de la logique d’affrontement », indique les élus mahorais qui ont validé cette convention en séance plénière. 12 600 euros ont été débloqués pour accueillir pendant une semaine la délégation de 7 personnalités Moheliennes qui doivent venir la signer « dans les semaines à venir », nous dit-on.
« Nous avions tenté la même coopération du temps de ma présidence, mais au dernier moment, tout a capoté, le gouverneur de Moheli ayant été effrayé par la position du président de l’Union des Comores », prévenait l’ancien président Douchina.
Alors, comment faire tomber les réticences face à une Convention qui se base en préambule sur la Constitution de l’Union des Comores qui intègre toujours Mayotte en son sein et qui considèrerait comme une sécession tout acte portant intégrité territoriale et à l’union nationale, et qui d’un autre côté mentionne Mayotte comme « département français » ? Et bien, en envoyant un président de la République…
C’est en effet un des fruits que devait porter la visite de François Hollande en août dernier, qui en avançant que la question de la revendication de Mayotte « n’était plus négociable », pouvait espérer que les postures faiblissent. Si ce n’est pas le cas, c’est que les parfums d’hydrocarbures du côté des eaux comoriennes auront été plus forts…
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
Le Journal de Mayotte