Des vacances âprement réussies. J'ai quitté des proches pour aller vo.Témoignage : Un comorien de la diaspora agressé à l'Aéroport Prince Said Ibrahim
«Agressés par ceux qui nous sécurisent
Me voici, enfin, le retour !
Des vacances âprement réussies. J'ai quitté des proches pour aller voir des proches. Une épreuve de la vie.
Au retour, un incident sur le trajet, à l'aéroport de Hahaya, ce jeudi 04 septembre 2014. Vers 12h, je me présente au service de police de l'immigration avec billet et passeport pour franchir le portail vers la zone d'enregistrement. J'entre et constate sur l'espace aménagé pour vérification que ma valise excède de 10kg.
Je me résous à sortir pour tenir au courant ma belle mère qui patiente face aux barrières de sécurité. Je traverse la porte et informe le policier qui surveille les entrées et sorties :" juste 10 secondes pour signifier un excès de bagage à cette personne ". L'homme en tenue réplique :" tu aurais pu venir me saluer ! ". Sans trop discourir, je lui complète :" D'accord, désolé, j'en ai pour 10 secondes " et me dirigea vers ma belle mère pour lui tenir au courant de cet excès.
Aussitôt, je veux rentrer mais le soldat décida de punir :" va passer à l'autre porte ! " me somma-t-'il d'exécuter. Je me dirige vers la porte indiquée qui me fut refusée par un autre agent car mon départ vers Nairobi est" exclusivement réservé à l'autre porte par laquelle vous venez. ".
"Pouvez vous m'accompagner pour lui dire ? Votre collègue me refuse l'accès et me dirige ici. " La situation est bloquée et je retourne vers la porte de départ qui m'est encore refusée par cette masse en kaki ( 1,9 m environ !). Je m'avance et il me bloque :" laissez moi aller peser mes colis", et la masse policière me pousse violemment, une enfant derrière moi retient et subit le premier choc. Elle tomba à même le sol. (j'ignore la suite pour l'innocente enfant).
Je hausse le ton, dénonçant, pèle mêle, le manque de professionnalisme, d'humanisme et cette violence physique policière qui n'est pas en rapport avec aucune notion de légitime défense ou de trouble à l'ordre public.
Je me suis vu saisir cette fois par 3 policiers, mon premier agresseur en face, deux autres sur mes côtés, ma chemise tirée dans tous les sens, forcé vers les barrières, puis récupéré par des gendarmes vers un autre poste bureau d'à côté. ( La rumeur qui a rapporté l'incident m'a vu "enfermé" dans un conteneur ! Sic).
J'y ai pensé à Zaid Omar et toute la corporation quand ils prêtaient serment. Enfin un État de droit , dans ma patrie où j'ai toujours le mauvais pressentiment et cette interrogation : " comment se défendre suite à une agression, sans passer par les mains ?"
Bref, j'ai manifesté ma volonté aux gendarmes (y compris Agent Abdoulkarim de Kwambani d'effectuer un dépôt de plainte, tout en continuant mon trajet). Le système s'est arrangé pour me faire voyager sans permettre le dépôt de plainte.
Entre temps, je fus rejoint par un autre compagnon d'infortune (il est de Dimani, Hamahamet ou Washili ? Je ne sais plus.) Il a été agressé aussi et n'a pu voyager avec le vol de Dar es Salam, escale devant le conduire vers la France. Nous avons eu une chance de foi pour prier le salat Adhur ensemble avec un agent qui y travaille, ayant servi en imam, comme quoi dans ce conteneur enfermé de la rumeur, j'y ai trouvé un bureau, de l'eau, des agents, un espace pour prier. Sauf qu' ils ne m'ont pas orienté vers le dépôt de plainte de mon souhait. ( si j'ai toujours la possibilité de ce dépôt, j'en suis partant).
J'allais apprendre, une fois à Nairobi, qu'il y a eu une troisième victime, agressée par les mêmes policiers et que mon agresseur s'appelle HADAD, de la région de Bambao, probablement Mbashile...
Par Nourdine Mbae»