Patientons jusqu’en février 2015, car l’État n’a pas d’argent pour financer les élections Il est un verset du Coran que les Comoriens aimen...
Patientons jusqu’en février 2015, car l’État n’a pas d’argent pour financer les élections
Il est un verset du Coran que les Comoriens aiment lire en arabe, langue qu’ils ne maîtrisent même pas. Les Comoriens aiment lire ce verset du Coran parce que, disent-ils, il constitue une véritable prière adressée à Dieu, une prière qui apporte une solution à tous les problèmes:
«Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera récompensée du bien qu’elle aura fait, punie du mal qu’elle aura fait. Seigneur, ne nous châtie pas s’il nous arrive d’oublier ou de commettre une erreur. Seigneur! Ne nous charge pas d’un fardeau lourd comme Tu as chargé ceux qui vécurent avant nous. Seigneur! Ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter, efface nos fautes, pardonne-nous et fais nous miséricorde. Tu es Notre Maître, accorde-nous donc la victoire sur les peuples infidèles».
(Coran, II, La Vache, 286).
Les parties «Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité» et «Ne nous charge pas d’un fardeau lourd comme Tu as chargé ceux qui vécurent avant nous. Seigneur! Ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter» devraient accompagner les prières quotidiennes du porteur de boubous couleur ocre comme les maisons de Marrakech qu’est le viveur et jet setter Houssen Hassan Ibrahim dit «Jeannot», «l’ami Jean», ministre de l’Intérieur, de l’Information, de la Décentralisation, chargé des Relations avec les Institutions (ouf! Ouf!). En cette période préélectorale pleine d’incertitudes, mon ami Saïd Mzé Dafiné a choisi d’appeler «Jeannot» «le ministre des Élections». Seul son statut de membre de la Commission électorale nationale «indépendante» (CÉNI) nommé par le Président Ikililou Dhoinine lui-même empêche l’enfant chéri de Salimani-Hambou de le qualifier de «ministre des Élections qu’il ne peut même pas organiser». Mais, est-ce que «Jeannot» a le temps de penser à Dieu, au Saint Coran, à la sourate La Vache et son verset 286? Une certaine morale républicaine nous empêche de répondre à la question, même si on doit penser quand même aux mauvaises fréquentations de «l’ami Jean» au sein de la jet set. Enfin, c’est la vie… Toujours est-il qu’en ce moment, sur le plan financier, l’organisation des élections législatives est devenue «un fardeau lourd», «une charge supérieure à la capacité» du gouvernement comorien, qui ne pourra rien «supporter».
Dès mars 2014, dans un rôle de Cassandre, j’attirais l’attention des lecteurs et lectrices sur l’incapacité du gouvernement comorien à organiser les élections législatives en temps et en heure. Depuis, on a assisté à la plus incroyable des sarabandes et à la plus saugrenue des danses du ventre. On vit alors les Comoriens se lancer dans l’une de ces exégèses dont ils ont le secret, pour tenter de définir la date marquant la fin du «mandat» et des «pouvoirs» des Députés, parmi lesquels les mauvais garçons Abdoulfattah Saïd Mohamed, Bianrifi Tarmindhi, Hassane Ali Tabibou, Antoisse Mohamed Ibrahime, Latuf Abdou et Attoumane Allaoui, qu’on ne présente plus. En voulant expliquer certaines subtilités sémantiques liées à la Constitution, Hamada Madi Boléro se fit traiter de «virgulogue faisant dans la virgulogie», et le tout finit par une pirouette par laquelle le Président Ikililou Dhoinine obtint l’organisation du scrutin le 1er novembre 2014. J’ai continué de plus belle à annoncer que cette date était de la fantaisie pure, du gnangnan. Aujourd’hui, les faits parlent d’eux-mêmes puisque le Président de la République décida de reporter les élections au 28 décembre 2014 pour le premier tour et au 1er février 2015 pour le second tour. Pourquoi un mois d’écart entre le premier et le deuxième tours? Il n’y a qu’aux Comores où on assiste à de telles fantaisies. Toujours est-il que dans le domaine de la finance internationale, quand un État surendetté et insolvable demande un deuxième report du paiement de ses dettes, cela s’appelle pudiquement «le rééchelonnement du rééchelonnement». Et nous en sommes. Seulement, les Comoriens vont assister au «rééchelonnement du rééchelonnement du rééchelonnement». Vous allez voir.
Constitutionnellement et techniquement le Président de la République a le droit de se livrer à ces contorsions car il ne doit organiser les élections que quand les conditions de liberté et de transparence seront entièrement réunies. Ceci est d’autant plus vrai que s’il organisait des élections fantaisistes, ce sont les membres de notre belle «opposition» nationale qui seraient les premiers à crier au loup. On sait ce qui s’est passé quand Ahmed Sambi avait organisé les élections législatives frauduleuses qui ont laissé un goût de cendre et de sang dans la bouche des Comoriens, des élections qui ont propulsé sur les bancs de l’Assemblée la pire équipe parlementaire qui soit au pays, depuis l’existence d’un Parlement aux Comores.
En réalité, «l’opposition» n’est pas du tout fâchée de ces zigzags parce qu’elle est dans l’incapacité de désigner ses propres candidats, et les chefs des partis ont une peur bleue de leur électorat. Bien évidemment, Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed, Président du Parti Comores Alternatives (PCA) et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2016, dit avoir bouclé ses listes depuis août 2014, mais les autres? Où sont les autres chefs de partis? Ils se cachent. À ce jour, le seul acteur politique d’envergure qui n’a pas cessé de se dire candidat aux élections législatives est Maître Ibrahim Ali Mzimba, qui va jusqu’à dire que si le peuple le désavoue à la députation, il n’aura pas à présenter sa candidature à la vice-présidence en 2016. Mais, où sont les autres acteurs politiques, où sont les fameux «présidentiables», qui se cachent tous chez leur maman, sous les jupes de leurs épouses, par peur d’être renvoyés à leurs fières études?
Et comme aux Comores, on ne s’ennuie jamais, notre «opposition» a trouvé un nouveau dada: un «gouvernement d’union nationale». Ha! Les fameux «opposants» auraient été conséquents avec eux-mêmes s’ils se limitaient à la seule revendication qui devrait être la leur: la tenue des élections en temps et en heure. C’est tout. C’est quand même hypocrite de voir des gens qui ont tiré à boulets rouges sur le gouvernement quémander leur entrée au sein de ce gouvernement. On se demande comment ces «opposants» peuvent regarder le peuple en face après une duplicité pareille. Ils mentent parce que, pour certains, entrer au gouvernement permettrait d’avoir un peu d’argent car «les temps sont difficiles», et pour d’autres, entrer au gouvernement permettrait de pouvoir contrôler les choses électorales de l’intérieur. En ces temps de grande mendicité politique, les Comoriens sont presque tentés de ne plus demander de vains comptes aux acteurs politiques. Pourquoi perdre son temps? Même les crypto-sambistes, emportés par leur belle hypocrisie que tout le monde connaît, sont prêts à tuer père et mère pour devenir ou redevenir ministres, dans un gouvernement qu’ils détestent, sous l’égide d’un Président qu’ils haïssent. Toute honte bue, ils sont devenus les chantres du gouvernement d’union nationale, sans même réfléchir sur les conséquences de leur entrée au gouvernement. Et avec ça, les politiciens comoriens veulent que le peuple les respecte!
Bien évidemment, en soufflant hypocritement sur le petit feu maintenant au chaud le système politique national, le pouvoir en place vient de découvrir avec stupeur mais sans surprise que «l’opposition» se fiche des élections comme d’une guigne. Cette «opposition» n’a ni argent, ni volonté politique, ni candidats sérieux, ni programme, ni troupes. Elle se contente d’élever la voix, juste pour dire qu’elle existe, mais en réalité, elle n’est nulle part. C’est d’une bouffonnerie... Sur ce chapitre, on aurait tant aimé voir un Ahmed Sambi candidat à la députation à Mutsamudu, et au lieu de cela, il sort du formol politique son âme damnée qu’est Mohamed Bacar Dossar, qui a passé toute sa vie à Moroni, et que personne ne connaît à Mutsamudu, sa ville natale. Ahmed Sambi, qui se fait constamment huer et conspuer à Mutsamudu, sait ce qu’il risque s’il se présente à la députation et s’il se fait battre comme du plâtre, lui qui croit que le pays est sa petite propriété personnelle.
Qu’on arrête donc de dire des bêtises aux Comoriens. J’ai personnellement discuté avec un chef de parti politique qui vit constamment en Grande-Comore et qui me dit être soulagé de ne pas avoir à aller au charbon électoral tout de suite. Il dit devoir maugréer quand il est en public et rire sous cape quand il est chez lui car il ne sait même pas ce qui se passerait si le gouvernement se disait capable d’organiser les élections législatives tout de suite. Hypocrisie, quand tu nous tiens!
Par ARM
© www.lemohelien.com – Jeudi 25 septembre 2014.
Il est un verset du Coran que les Comoriens aiment lire en arabe, langue qu’ils ne maîtrisent même pas. Les Comoriens aiment lire ce verset du Coran parce que, disent-ils, il constitue une véritable prière adressée à Dieu, une prière qui apporte une solution à tous les problèmes:
«Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera récompensée du bien qu’elle aura fait, punie du mal qu’elle aura fait. Seigneur, ne nous châtie pas s’il nous arrive d’oublier ou de commettre une erreur. Seigneur! Ne nous charge pas d’un fardeau lourd comme Tu as chargé ceux qui vécurent avant nous. Seigneur! Ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter, efface nos fautes, pardonne-nous et fais nous miséricorde. Tu es Notre Maître, accorde-nous donc la victoire sur les peuples infidèles».
(Coran, II, La Vache, 286).
Les parties «Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité» et «Ne nous charge pas d’un fardeau lourd comme Tu as chargé ceux qui vécurent avant nous. Seigneur! Ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter» devraient accompagner les prières quotidiennes du porteur de boubous couleur ocre comme les maisons de Marrakech qu’est le viveur et jet setter Houssen Hassan Ibrahim dit «Jeannot», «l’ami Jean», ministre de l’Intérieur, de l’Information, de la Décentralisation, chargé des Relations avec les Institutions (ouf! Ouf!). En cette période préélectorale pleine d’incertitudes, mon ami Saïd Mzé Dafiné a choisi d’appeler «Jeannot» «le ministre des Élections». Seul son statut de membre de la Commission électorale nationale «indépendante» (CÉNI) nommé par le Président Ikililou Dhoinine lui-même empêche l’enfant chéri de Salimani-Hambou de le qualifier de «ministre des Élections qu’il ne peut même pas organiser». Mais, est-ce que «Jeannot» a le temps de penser à Dieu, au Saint Coran, à la sourate La Vache et son verset 286? Une certaine morale républicaine nous empêche de répondre à la question, même si on doit penser quand même aux mauvaises fréquentations de «l’ami Jean» au sein de la jet set. Enfin, c’est la vie… Toujours est-il qu’en ce moment, sur le plan financier, l’organisation des élections législatives est devenue «un fardeau lourd», «une charge supérieure à la capacité» du gouvernement comorien, qui ne pourra rien «supporter».
Dès mars 2014, dans un rôle de Cassandre, j’attirais l’attention des lecteurs et lectrices sur l’incapacité du gouvernement comorien à organiser les élections législatives en temps et en heure. Depuis, on a assisté à la plus incroyable des sarabandes et à la plus saugrenue des danses du ventre. On vit alors les Comoriens se lancer dans l’une de ces exégèses dont ils ont le secret, pour tenter de définir la date marquant la fin du «mandat» et des «pouvoirs» des Députés, parmi lesquels les mauvais garçons Abdoulfattah Saïd Mohamed, Bianrifi Tarmindhi, Hassane Ali Tabibou, Antoisse Mohamed Ibrahime, Latuf Abdou et Attoumane Allaoui, qu’on ne présente plus. En voulant expliquer certaines subtilités sémantiques liées à la Constitution, Hamada Madi Boléro se fit traiter de «virgulogue faisant dans la virgulogie», et le tout finit par une pirouette par laquelle le Président Ikililou Dhoinine obtint l’organisation du scrutin le 1er novembre 2014. J’ai continué de plus belle à annoncer que cette date était de la fantaisie pure, du gnangnan. Aujourd’hui, les faits parlent d’eux-mêmes puisque le Président de la République décida de reporter les élections au 28 décembre 2014 pour le premier tour et au 1er février 2015 pour le second tour. Pourquoi un mois d’écart entre le premier et le deuxième tours? Il n’y a qu’aux Comores où on assiste à de telles fantaisies. Toujours est-il que dans le domaine de la finance internationale, quand un État surendetté et insolvable demande un deuxième report du paiement de ses dettes, cela s’appelle pudiquement «le rééchelonnement du rééchelonnement». Et nous en sommes. Seulement, les Comoriens vont assister au «rééchelonnement du rééchelonnement du rééchelonnement». Vous allez voir.
Constitutionnellement et techniquement le Président de la République a le droit de se livrer à ces contorsions car il ne doit organiser les élections que quand les conditions de liberté et de transparence seront entièrement réunies. Ceci est d’autant plus vrai que s’il organisait des élections fantaisistes, ce sont les membres de notre belle «opposition» nationale qui seraient les premiers à crier au loup. On sait ce qui s’est passé quand Ahmed Sambi avait organisé les élections législatives frauduleuses qui ont laissé un goût de cendre et de sang dans la bouche des Comoriens, des élections qui ont propulsé sur les bancs de l’Assemblée la pire équipe parlementaire qui soit au pays, depuis l’existence d’un Parlement aux Comores.
En réalité, «l’opposition» n’est pas du tout fâchée de ces zigzags parce qu’elle est dans l’incapacité de désigner ses propres candidats, et les chefs des partis ont une peur bleue de leur électorat. Bien évidemment, Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed, Président du Parti Comores Alternatives (PCA) et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2016, dit avoir bouclé ses listes depuis août 2014, mais les autres? Où sont les autres chefs de partis? Ils se cachent. À ce jour, le seul acteur politique d’envergure qui n’a pas cessé de se dire candidat aux élections législatives est Maître Ibrahim Ali Mzimba, qui va jusqu’à dire que si le peuple le désavoue à la députation, il n’aura pas à présenter sa candidature à la vice-présidence en 2016. Mais, où sont les autres acteurs politiques, où sont les fameux «présidentiables», qui se cachent tous chez leur maman, sous les jupes de leurs épouses, par peur d’être renvoyés à leurs fières études?
Et comme aux Comores, on ne s’ennuie jamais, notre «opposition» a trouvé un nouveau dada: un «gouvernement d’union nationale». Ha! Les fameux «opposants» auraient été conséquents avec eux-mêmes s’ils se limitaient à la seule revendication qui devrait être la leur: la tenue des élections en temps et en heure. C’est tout. C’est quand même hypocrite de voir des gens qui ont tiré à boulets rouges sur le gouvernement quémander leur entrée au sein de ce gouvernement. On se demande comment ces «opposants» peuvent regarder le peuple en face après une duplicité pareille. Ils mentent parce que, pour certains, entrer au gouvernement permettrait d’avoir un peu d’argent car «les temps sont difficiles», et pour d’autres, entrer au gouvernement permettrait de pouvoir contrôler les choses électorales de l’intérieur. En ces temps de grande mendicité politique, les Comoriens sont presque tentés de ne plus demander de vains comptes aux acteurs politiques. Pourquoi perdre son temps? Même les crypto-sambistes, emportés par leur belle hypocrisie que tout le monde connaît, sont prêts à tuer père et mère pour devenir ou redevenir ministres, dans un gouvernement qu’ils détestent, sous l’égide d’un Président qu’ils haïssent. Toute honte bue, ils sont devenus les chantres du gouvernement d’union nationale, sans même réfléchir sur les conséquences de leur entrée au gouvernement. Et avec ça, les politiciens comoriens veulent que le peuple les respecte!
Bien évidemment, en soufflant hypocritement sur le petit feu maintenant au chaud le système politique national, le pouvoir en place vient de découvrir avec stupeur mais sans surprise que «l’opposition» se fiche des élections comme d’une guigne. Cette «opposition» n’a ni argent, ni volonté politique, ni candidats sérieux, ni programme, ni troupes. Elle se contente d’élever la voix, juste pour dire qu’elle existe, mais en réalité, elle n’est nulle part. C’est d’une bouffonnerie... Sur ce chapitre, on aurait tant aimé voir un Ahmed Sambi candidat à la députation à Mutsamudu, et au lieu de cela, il sort du formol politique son âme damnée qu’est Mohamed Bacar Dossar, qui a passé toute sa vie à Moroni, et que personne ne connaît à Mutsamudu, sa ville natale. Ahmed Sambi, qui se fait constamment huer et conspuer à Mutsamudu, sait ce qu’il risque s’il se présente à la députation et s’il se fait battre comme du plâtre, lui qui croit que le pays est sa petite propriété personnelle.
Qu’on arrête donc de dire des bêtises aux Comoriens. J’ai personnellement discuté avec un chef de parti politique qui vit constamment en Grande-Comore et qui me dit être soulagé de ne pas avoir à aller au charbon électoral tout de suite. Il dit devoir maugréer quand il est en public et rire sous cape quand il est chez lui car il ne sait même pas ce qui se passerait si le gouvernement se disait capable d’organiser les élections législatives tout de suite. Hypocrisie, quand tu nous tiens!
Par ARM
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