Le chef du Parti Orange marque son terrain et réaffirme ses ambitions présidentielles De la jalousie. Seule de la jalousie à l’état bru...
Le chef du Parti Orange marque son terrain et réaffirme ses ambitions présidentielles
De la jalousie. Seule de la jalousie à l’état brut a empêché les médias comoriens de donner le plus large écho possible à l’un des événements les plus marquants de la 4èmeconférence des chefs d’État et de gouvernement des pays membres de la Commission de l’océan Indien (COI), tenue à Moroni le samedi 23 août 2014. Cet événement marquant est l’accueil populaire organisé en l’honneur du Président français, François Hollande, à Moroni le même jour. Les choses auraient été plus simples si on avait demandé au «parti cocotte-minute» d’Ikililou Dhoinine de s’en occuper. Or, au lieu de ça, c’est Mohamed Daoud dit «Kiki», Président du Parti Orange, qui eut droit à cet honneur. Ce choix est absolument motivé par l’implantation territoriale du Parti Orange et par sa grande capacité de mobilisation populaire. Mohamed Daoud dit «Kiki» en a tiré une reconnaissance de son statut d’homme d’État, même s’il dit: «Quand Fahmi Saïd Ibrahim apprit que j’allais organiser la rencontre de François Hollande avec les Comoriens, il était tout simplement effondré.
Quand il en apprit l’immense succès de l’événement, il en fut mortifié et endeuillé». Pour organiser l’accueil du Président François Hollande, Mohamed Daoud dit «Kiki» avait fait les choses en grand, comme on peut le constater à la lumière des images de la cérémonie. Est-ce un adoubement de Mohamed Daoud par la France pour l’élection présidentielle de 2016? Non et non, et arrêtons tout de suite de voir partout des complots de la France aux Comores! Pour l’instant, il fallait organiser l’accueil populaire du Président François Hollande pour que les Comoriens puissent avoir un contact humain avec lui. Ça a été fait de la plus belle des manières même si personne n’en parle.
C’est tout. C’est tout, et il n’y a rien d’autre. Ce qui n’est pas sans nous rappeler le joli mot du Président du Parti Comores Alternatives (PCA), le très médiatique Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed, également candidat à l’élection présidentielle de 2016: «Au sein de notre classe politique, il y a tellement de mauvaise foi que personne ne se soucie de reconnaître et de valoriser ce qui est positif. Comment ça se fait que personne n’a eu l’élégance de féliciter le Président de la République pour la belle réussite de la conférence de la COI, à Moroni? Nos politiciens ne se passionnent que pour les polémiques stériles et puériles».
Après sa belle réussite à Moroni, voilà Mohamed Daoud à Marseille, «la plus grande ville comorienne du monde». C’était ce dimanche 21 septembre 2014, une semaine après le naufrage politique et le fiasco médiatique de sa créature politique, Mouigni Baraka, dit «Mouigni Machaka», «Mouigni-les-problèmes» ou «Mouigni-le-problématique», que notre M.T., «revenu sain et sauf des Comores» – «et c’est déjà beaucoup» – préfère appeler «Mouigni Chonga», «Mouigni-la-Malédiction». Mais, à la différence du boxeur-catcheur Mouigni Baraka, Mohamed Daoud dit «Kiki» est très soucieux des questions de relations publiques, qu’il gère avec plus de professionnalisme. Mohamed Daoud a eu l’intelligence de ne pas se comporter en conquérant en pays conquis quand il était à Marseille, mais en Comorien souhaitant parler à d’autres Comoriens dans le cadre d’un dialogue fraternel. Le message est très bien passé, et le Président du Parti Orange fit salle comble. Son meeting se déroula dans un esprit fraternel, loin du match de boxe et de catch qu’a fait sa créature politique Mouigni Baraka à Aubervilliers une semaine auparavant.
Que s’est-il passé à Marseille? Le meeting du Parti Orange à Marseille a constitué un événement politique majeur parce qu’il s’agissait pour Mohamed Daoud de présenter son programme électoral. Cela a été fait en présence de plusieurs Comoriens et Comoriennes de tous âges et de toutes les conditions socioprofessionnelles, mais également devant les grandes figures de l’emblématique notabilité comorienne de Marseille. Dans une grande ferveur partisane, les personnes présentes ont entonné l’hymne du parti, et un spot a été diffusé pour résumer le programme du Parti Orange, après le mot introductif d’un notable de la place. Hachim Mohamed, le responsable du Parti Orange à Marseille, a interpellé le Président de son organisation partisane sur les problèmes de la communauté comorienne de France.
Prenant à son tour la parole, le Président Mohamed Daoud dit «Kiki de la République» a déclaré qu’il était parfaitement conscient de la réalité de la situation sociale et économique des Comores. Par la suite, il proposa la vision du Parti Orange pour la diaspora, «afin de construire un avenir meilleur pour les Comores», «afin d’ouvrir des perspectives plus larges pour nos jeunes», «afin de remettre en marche l’ascenseur social et d’en faire un moteur de l’équilibre entre les différentes catégories sociales», et «pour que chaque Comorien puisse accéder à la réussite et à la prospérité».
Selon Mohamed Daoud, «Orange est porteur d’un projet de reconstruction englobant la majorité des secteurs sur lesquels reposent le progrès et la stabilité de notre pays, un projet qui vise à garantir la sécurité, la dignité, la liberté et l’épanouissement pour toutes les Comoriennes et tous les Comoriens, en créant les opportunités de l’emploi et l’environnement propice à l’initiative et à la créativité. C’est un projet qui s’engage à promouvoir et à établir les valeurs de solidarité et d’égalité entre tous les Comoriens». Le Président du Parti Orange a également souligné qu’il existe de plus en plus des démunis, et le chômage ne fait que progresser, pendant que la classe moyenne s’appauvrit de plus en plus: «On le vit sur le terrain, à travers notre travail. Il faut donc des réformes de fond pour contrecarrer la cherté de la vie et la dégradation de la situation socioéconomique dans notre pays».
Le leader du Parti Orange a précisé en outre que le système éducatif nécessite une réforme, car l’enseignement n’est plus gratuit pour un grand nombre de la population et que l’éducation actuelle forme des chômeurs désespérés. Il n’a pas manqué de mettre l’accent sur la nécessité de relancer le secteur productif, en travaillant avec le secteur privé: «On veut une économie de production et non une économie de rente. Si la volonté existe, les résultats viendront», a-t-il martelé. Dans une sorte de «J’accuse», il lança: «Stop aux politiciens qui servent d’autres intérêts que ceux des Comoriens, et qui n’assument pas leurs responsabilités». Mohamed Daoud dit «Kiki» a déclaré aussi que son parti s’oppose à la formation d’un gouvernement d’union nationale: «C’est le rêve de Fahmi Saïd Ibrahim et non le mien.
Je ne veux même pas qu’on m’en parle. Le Parti Orange ne veut même pas en entendre parler», dit-il en privé. À Marseille, il expliqua: «Pour le Parti Orange, le pays n’est pas en crise, et les institutions de la République ne sont pas menacées. La crainte d’un vide institutionnel est imaginaire. Son évocation est une forme de déstabilisation qui ne dit pas son nom. Le Parti Orange ne tolérera aucun débordement, ni déstabilisation. Le collège électoral est convoqué, les élections auront bien lieu. Le Parti Orange accorde plus d’importance aux élections législatives qu’il n’en accorde aux élections présidentielles. L’Assemblée des représentants du peuple sera le centre du pouvoir, en contrôlant les exécutifs, tel que l’exige le régime politique découlant de la Constitution».
Par ARM © lemohelien – Mercredi 24 septembre 2014.
