Madagascar avance-t-elle vers une « cogestion » des îles Eparses, avec la France ? C'est en tout cas ce que laisse entendre un comm...
Madagascar avance-t-elle vers une « cogestion »
des îles Eparses, avec la France ? C'est en tout cas ce que laisse
entendre un communiqué envoyé par la présidence malgache, à la suite de
la rencontre à Paris entre Hery Rajaonarimampianina et François
Hollande. Ces îles seraient voisines d’importantes réserves en pétrole
et en gaz. Et cette annonce a créé la surprise dans la Grande île, sur
la forme et sur le fond.
La surprise porte d'abord sur la forme. Le communiqué de la présidence malgache a été envoyé deux jours après la rencontre entre les deux présidents, français et malgache, et lors de leur conférence de presse commune à l'Elysée, le dossier des îles Eparses n'a
pas été évoqué. Ensuite, sur le fond, une résolution des Nations Unies
qui date de 1979 demande à la France de rétrocéder ces îles à
Madagascar, rétrocession, qui n'a jamais eu lieu. Ces îles françaises font partie aujourd'hui des Terres australes et antarctiques, et, depuis quelques années, au conflit de souveraineté s'ajoutent des enjeux financiers : ces îles du canal du Mozambique seraient voisines de réserves qualifiées de « gigantesques » en pétrole et en gaz. Alors, forcément, ce projet de « cogestion » crée la polémique à Madagascar.
« Peut-être qu'en contrepartie, Madagascar espère des financements »
Le communiqué de la présidence malgache dit à propos des îles Eparses : « le président français est […] convaincu d’engager les discussions. Une plateforme composée des deux ministères des Affaires Etrangères est mise en place. […] Une politique de cogestion a été [...] avancée par le président Hery Rajaonarimampianina ». C'est sur ce point que les critiques sont les plus vives, dans la Grande île : Madagascar a donc abandonné sa souveraineté de droit, sur les îles Eparses. La question, c'est pourquoi ? Rolly Mercia, directeur général du quotidien La Vérité, avance une hypothèse : « peut-être qu'en contrepartie, Madagascar espère des financements colossaux de la France, pour assurer son développement ».
A l'issue de leur rencontre, François Hollande et Hery Rajaonarimampianina ont insisté sur les liens d'amitié entre les deux pays, et sur l'aide au développement pour Madagascar. La France a déjà signé un accord de cogestion du même type, dans un autre conflit de souveraineté territoriale et dans la même région, c'était en 2010, avec l'Île Maurice, concernant l'île Tromelin.
Par RFI