The New York Times s’interroge longuement sur la possibilité d’utiliser le virus Ebola comme une arme de guerre biologique . Ce questionne...
The New York Times s’interroge longuement sur la possibilité d’utiliser le virus Ebola comme une arme de guerre biologique.
Ce questionnement fait suite à une «agression à la seringue» perpétrée contre un agent fédéral de l’armée de l’air américaine à l’aéroport international de Lagos. Le virus qui circule aujourd’hui dans l’ouest africain pourrait-il être récolté et utilisé (contre les Etats-Unis) à des fins guerrières? La question est d’autant plus intéressante que, très curieusement, les théories du complot ne se sont guère nourries, pour l’heure, de la catastrophe épidémique de l’ouest africain.
Que l’on se rassure: le militaire américain va bien. Et les premiers tests virologiques et génétiques effectués sur le contenu de la seringue effectués par un laboratoire de médecine spécialisé dans la biodéfense à Fort Detrick (Maryland) n'ont pas détecté l’agent pathogène. L’information a été donnée le 10 septembre par un porte-parole du Federal Bureau of Investigation. La victime de l’agression de Lagos a d’autre part pu quitter l’hôpital de Houston: il ne présente aucun des signes cliniques ou biologiques de l’infection par Ebola.
Les experts américains expliquent qu'il serait extrêmement difficile pour un groupe armé de développer de grandes quantités de virus Ebola et de le transformer en une arme biologique qui pourrait être dispersée sur un vaste territoire, infectant et tuant de nombreuses personnes. «Ceux qui seraient tentés seraient plus susceptibles de se tuer en essayant de développer une telle arme», a déclaré le Dr Philip K. Russell, général à la retraite qui dirigea la recherche médicale dans l’armée américaine.
Pour
autant, il est difficile d'écarter totalement la possibilité d'une
attaque individuelle, sur le mode de celle survenue à Lagos (un homme
seul armé d’une seringue).
Une autre possibilité serait une sorte d’attaque-suicide, des kamikazes contagieux infectant délibérément (pour diverses raisons) des personnes indemnes en dehors des zones où sévit l’épidémie. Deux solutions: soit des kamikazes infectés naturellement soit, plus pervers, des volontaires s’infectant à des fins terroristes.
Le phénomène épidémique qui en résulterait serait rapidement circonscrit dans les pays développés dotés d’un maillage sanitaire étroit. Il aurait en revanche un redoutable impact en termes de psychose collective et de désorganisation socio-économique.
Sa dimension contagieuse et l’impérieuse nécessité de prendre des mesures d’isolement et d’instaurer des quarantaines fait de l’Ebola un agent terroriste d’une puissance plus grande que l’anthrax ou le gaz sarin. Et l’épidémie qui ne cesse de progresser dans l’ouest africain offre une opportunité que n’offraient pas les bouffées épidémiques observées en Afrique centrale et au Gabon depuis 1976. La situation actuelle rend aussi caduques les quelques tentatives menées, dans le cadre de programmes de guerre biologique, pour mettre au point une production de masse d’un virus meurtrier dérivé de l’Ebola africain naturel.
La seule complication, ici, réside dans le fait que la personne infectée ne devient contagieuse que lorsqu'elle manifeste les symptômes de l’infection. Le délai d’incubation (trois semaines) permettrait au bioterroriste de déjouer tous les obstacles, mais la période durant laquelle il serait hautement dangereux serait assez réduite –sauf à trouver des méthodes pour disséminer des fluides biologiques contaminés et contagieux.
Ce questionnement fait suite à une «agression à la seringue» perpétrée contre un agent fédéral de l’armée de l’air américaine à l’aéroport international de Lagos. Le virus qui circule aujourd’hui dans l’ouest africain pourrait-il être récolté et utilisé (contre les Etats-Unis) à des fins guerrières? La question est d’autant plus intéressante que, très curieusement, les théories du complot ne se sont guère nourries, pour l’heure, de la catastrophe épidémique de l’ouest africain.
Que l’on se rassure: le militaire américain va bien. Et les premiers tests virologiques et génétiques effectués sur le contenu de la seringue effectués par un laboratoire de médecine spécialisé dans la biodéfense à Fort Detrick (Maryland) n'ont pas détecté l’agent pathogène. L’information a été donnée le 10 septembre par un porte-parole du Federal Bureau of Investigation. La victime de l’agression de Lagos a d’autre part pu quitter l’hôpital de Houston: il ne présente aucun des signes cliniques ou biologiques de l’infection par Ebola.
Les experts américains expliquent qu'il serait extrêmement difficile pour un groupe armé de développer de grandes quantités de virus Ebola et de le transformer en une arme biologique qui pourrait être dispersée sur un vaste territoire, infectant et tuant de nombreuses personnes. «Ceux qui seraient tentés seraient plus susceptibles de se tuer en essayant de développer une telle arme», a déclaré le Dr Philip K. Russell, général à la retraite qui dirigea la recherche médicale dans l’armée américaine.
Un scénario-catastrophe que nous redoutions tous, mais dont nous ne parlions pas
Un virologue français
Une autre possibilité serait une sorte d’attaque-suicide, des kamikazes contagieux infectant délibérément (pour diverses raisons) des personnes indemnes en dehors des zones où sévit l’épidémie. Deux solutions: soit des kamikazes infectés naturellement soit, plus pervers, des volontaires s’infectant à des fins terroristes.
Le phénomène épidémique qui en résulterait serait rapidement circonscrit dans les pays développés dotés d’un maillage sanitaire étroit. Il aurait en revanche un redoutable impact en termes de psychose collective et de désorganisation socio-économique.
Sa dimension contagieuse et l’impérieuse nécessité de prendre des mesures d’isolement et d’instaurer des quarantaines fait de l’Ebola un agent terroriste d’une puissance plus grande que l’anthrax ou le gaz sarin. Et l’épidémie qui ne cesse de progresser dans l’ouest africain offre une opportunité que n’offraient pas les bouffées épidémiques observées en Afrique centrale et au Gabon depuis 1976. La situation actuelle rend aussi caduques les quelques tentatives menées, dans le cadre de programmes de guerre biologique, pour mettre au point une production de masse d’un virus meurtrier dérivé de l’Ebola africain naturel.
La seule complication, ici, réside dans le fait que la personne infectée ne devient contagieuse que lorsqu'elle manifeste les symptômes de l’infection. Le délai d’incubation (trois semaines) permettrait au bioterroriste de déjouer tous les obstacles, mais la période durant laquelle il serait hautement dangereux serait assez réduite –sauf à trouver des méthodes pour disséminer des fluides biologiques contaminés et contagieux.
«Ce sont là des scénarios-catastrophes que nous redoutions tous, mais dont nous ne parlions pas, confie un virologue français spécialiste des fièvres hémorragiques. La progression de l’épidémie africaine et la médiatisation à laquelle elle donne lieu modifie bien évidemment la donne. D’autres scénarios de contamination volontaire sont possibles, qu’il ne nous appartient certainement pas de détailler. Et contrairement à ce qui est généralement présenté pour acquis, rien ne dit qu’un “terroriste” volontairement infecté ne pourrait pas contaminer un assez grand nombre de personnes avant d’être identifié –ou de disparaître dans la nature.»