La prostitution, le trafic de drogue ou la contrebande de tabac seront intégrés à partir de septembre dans le calcul du PIB de l'Espagne...
La prostitution, le trafic de drogue ou la contrebande de tabac seront intégrés à partir de septembre dans le calcul du PIB de l'Espagne, qui devrait gonfler de 2,7 à 4,5%.
Madrid se conforme ainsi à de nouvelles règles européennes devant être appliquées en septembre. L'Italie et le Royaume-Uni ont fait des annonces similaires ces dernières semaines, Londres estimant notamment que les revenus générés par le trafic de drogue et la prostitution pourraient augmenter le PIB de 12,3 milliards d'euros, un peu moins de 1%.
L'institut espagnol, l'Ine, ne détaille pas l'apport spécifique de ces activités illégales, dont il admet «les difficultés inhérentes à leur estimation», mais combine dans son calcul plusieurs changements méthodologiques: celui d'Eurostat pour intégrer les activités illégales, mais aussi la prise en compte de meilleures informations statistiques, comme un recensement plus récent.
Il y ajoute aussi la nouvelle méthodologie internationale du PIB, laquelle par pure coïncidence doit aussi être appliquée au plus tard en septembre, et qui va aussi augmenter les niveaux de richesse en incluant les dépenses de recherche et développement. Le budget alloué à l'armement militaire sera également pris en compte.
Au final, l'Ine calcule que le PIB espagnol devrait augmenter de 2,7% à 4,5%. Il prévoit de publier le 25 septembre prochain tous les chiffres, de 1995 à 2013, révisés selon ces nouveaux critères. Le PIB du pays souffre aussi d'une importante économie souterraine (dans ce cas, il peut s'agir d'activités légales mais non déclarées), évaluée autour de 20% du PIB par diverses études.
L'Espagne, quatrième économie de la zone euro, est sortie récemment de sa deuxième récession en cinq ans, et a enregistré au premier trimestre une croissance de 0,4%, soit le double de la moyenne en zone euro. Toutefois, sur le front de l'emploi, l'amélioration ne se fait toujours pas sentir: à fin mars, le taux de chômage atteignait 25,93%, et selon les projections du gouvernement, il ne devrait passer sous les 20% qu'en 2017. (afp)