Soixante douze heures après une forte pluie qui s'est abattue à la capitale fédérale, Moroni, la route qui mène vers le nord de la capit...
Soixante douze heures après une forte pluie qui s'est abattue à la capitale fédérale, Moroni, la route qui mène vers le nord de la capitale est quasi impraticable sauf si on a la chance de rouler avec des véhicules tout terrain, un 4*4. Lascène se passe en face de chez Nassib à quelques mètres du grand marché de Volovolo. L'aménagement du territoire national en général et de la capitale en particulier n'a jamais préoccupé les autorités compétentes pourtant un ministère du tourisme, du transport et de l'aménagement du territoire est bien là du moins théoriquement mais ne s'est jamais mis en action. Tout commence et s'arrête dans les discours.
Pourquoi les autorités ne montent pas un projet d'assainissement de la capitale afin de protéger la populationdes eaux usées en les canalisant jusqu'au niveau de la mer qui se trouve à quelques centaines de mètre de là ? Que nous proposent les urbanistes, les spécialistes de la protection de l'environnement face à ce déluge à répétition au péril de la vie de toute une population ?
Les politiques quant à eux n'ont rien à nous proposer sur cette question et chaque semaine des altercations entre les riverains du fameux marigot du quartier Phillips sedéclenchent car chacun fait le tout pour sauver ses biens (maisons, fast-food, pharmacie, boutique… etc.) En érigeant des murs en béton empêchant les eaux usées de pénétrer dansla cour de sa maison. Du coup, une sorte de talweg se crée et plusieurs centaines de mètres cubes d'eaux infectées de microbes traînent au milieu de la route ralentissant la vie non seulement des riverains mais de tout une population. Cette situation aberrante et irrationnelle est acceptée comme une fatalité par tous Moroniens. Pourquoi la population de Moroni garde si longtemps le silence et se laisse faire au péril de leur vie ? Oui, le silence des victimes n'est il pas le meilleur allié d'un Etat voyou, en se taisant et en subissant ? Nous sommes aujourd'hui dirigés par des personnes qui sont pathologiquement incapables de distinguer le ridicule et dubien. Une sorte de vampirisme mental occupe le sommet de l'Etat et une déglingue sociétale est à craindre dans un futur très proche.
Pendant que les uns avancent l'idée selon laquelle l'exercice du pouvoir est une permanente rectification de la pensée et de l'action, aux Comores ça n'a jamais été le cas.Ceux qu'on les appelle par respect et non par leur compétence,ministre, directeur, député fuient leurs responsabilités et les constructions anarchiques avancent et provoquent quotidiennement des échauffourées entre voisins et entre petits et grands villages.
L'Etat est quasi absent sur la question du foncier laissant du champ libre à la maffia qui construit dans les domaines appartenant à l'Etat sans la moindre licence ni autorisation communale. Les doutes sur la capacité réelle du pays à changer de système, de rythme et de mentalité sont légions comme disait Cécile Mancoux. Quand l'urbanisation devient massive et anarchique, une seule loi s'impose, celle du plus fort.
Seigneur, Moroni semble à une barque prête à couler à cause des eaux usées, une barque qui prend eau de toutes part, sauvez nous seigneur !
Par Soilihi Ahamada Mlatamou