Les revenus estimés de l'économie criminelle seront intégrés l'an prochain, comme le demande Bruxelles, dans le calcul du PIB italie...
Les revenus estimés de l'économie criminelle seront intégrés l'an prochain, comme le demande Bruxelles, dans le calcul du PIB italien.
Les revenus estimés provenant du trafic de drogue et de la prostitution seront intégrés l'an prochain, en vertu de nouvelles règles européennes, dans le calcul du PIB en Italie, ce qui pourrait singulièrement doper celui-ci, selon l'institut statistique italien Istat.
"Les règles sont les mêmes pour tous les pays de l'Union européenne. Eurostat (l'agence en charge des statistiques de l'UE, NDLR) nous a donné les 'guides lines'. Nous devons les appliquer !", se défend Gian Paolo Oneto, le patron de la direction de la comptabilité nationale à l'Istat, cité par Challenges.
Seront intégrés également dans ce calcul, selon ces mêmes règles européennes, la contrebande de tabac et d'alcool, indique jeudi l'Istat, qui relève toutefois que la procédure sera "très difficile pour la raison évidente que ces activités illégales ne sont pas déclarées". "Le concept d'activité illégale est également sujet à différentes interprétations", relève l'Istat dans un communiqué.
"Nous avons une tradition dans l'évaluation de l'économie souterraine !"
"Nous allons nous appuyer sur les données de la police et de la justice qui ont une bonne connaissance du volume et des prix des produits stupéfiants et des services des prostitués. Nous ferons appel aux ONG qui travaillent avec les drogués et les prostitués", explique Gian Paolo Oneto. "Vous savez, en Italie, nous avons une tradition dans l'évaluation de l'économie souterraine !"
Il faut dire qu'Esa 2010, le texte rédigé par Eurostat qui définit les nouvelles normes comptables européennes, est plutôt une aubaine pour l'Italie. En 2012, la Banque d'Italie a évalué la valeur de l'économie criminelle à 10,9 % du PIB. Théoriquement, cela signifie que le PIB italien pourrait être largement supérieur au taux de croissance de 1,3 % prévu par le gouvernement. Selon l'agence européenne Eurostat, ce nouveau calcul pourrait porter le taux de croissance du PIB à 2,4 % en Italie, tandis que les augmentations les plus significatives seraient enregistrées en Finlande et en Suède (4 à 5 %), suivies de l'Autriche, de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas (3 à 4%).
L'Insee a opté pour la double comptabilité
Les revenus générés par les entreprises qui ne payent pas leurs impôts est déjà intégré dans le calcul du PIB en Italie. Il était estimé entre 16,3 % et 17,5 % du PIB en 2008, dernières statistiques publiées dans ce domaine. Et en France ? L'Insee, équivalent d'Istat, refuse d'intégrer l'économie illégale dans le calcul du PIB. L'institut public de statistiques a donc opté pour la double comptabilité, comme il l'expose à l'hebdomadaire économique : "Nous n'incorporons pas les activités illégales dans ses estimations, dans la mesure où les circonstances dans lesquelles s'effectuent ces activités (dépendance des consommateurs de stupéfiants, esclavage sexuel dans certains cas) ne permettent pas de considérer que les parties prenantes s'engagent toujours librement dans ces transactions."
L'UE laisse en effet aux États la possibilité de calculer comme ils veulent le PIB au niveau national. Seule contrainte : dans un souci d'harmonisation, les 29 membres de l'UE doivent appliquer les normes ESA 2010, qui entreront en vigueur en septembre 2014, et les transmettre à Eurostat afin que les données restent comparables.
6Medias (avec AFP)
Les revenus estimés provenant du trafic de drogue et de la prostitution seront intégrés l'an prochain, en vertu de nouvelles règles européennes, dans le calcul du PIB en Italie, ce qui pourrait singulièrement doper celui-ci, selon l'institut statistique italien Istat.
"Les règles sont les mêmes pour tous les pays de l'Union européenne. Eurostat (l'agence en charge des statistiques de l'UE, NDLR) nous a donné les 'guides lines'. Nous devons les appliquer !", se défend Gian Paolo Oneto, le patron de la direction de la comptabilité nationale à l'Istat, cité par Challenges.
Seront intégrés également dans ce calcul, selon ces mêmes règles européennes, la contrebande de tabac et d'alcool, indique jeudi l'Istat, qui relève toutefois que la procédure sera "très difficile pour la raison évidente que ces activités illégales ne sont pas déclarées". "Le concept d'activité illégale est également sujet à différentes interprétations", relève l'Istat dans un communiqué.
"Nous avons une tradition dans l'évaluation de l'économie souterraine !"
"Nous allons nous appuyer sur les données de la police et de la justice qui ont une bonne connaissance du volume et des prix des produits stupéfiants et des services des prostitués. Nous ferons appel aux ONG qui travaillent avec les drogués et les prostitués", explique Gian Paolo Oneto. "Vous savez, en Italie, nous avons une tradition dans l'évaluation de l'économie souterraine !"
Il faut dire qu'Esa 2010, le texte rédigé par Eurostat qui définit les nouvelles normes comptables européennes, est plutôt une aubaine pour l'Italie. En 2012, la Banque d'Italie a évalué la valeur de l'économie criminelle à 10,9 % du PIB. Théoriquement, cela signifie que le PIB italien pourrait être largement supérieur au taux de croissance de 1,3 % prévu par le gouvernement. Selon l'agence européenne Eurostat, ce nouveau calcul pourrait porter le taux de croissance du PIB à 2,4 % en Italie, tandis que les augmentations les plus significatives seraient enregistrées en Finlande et en Suède (4 à 5 %), suivies de l'Autriche, de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas (3 à 4%).
L'Insee a opté pour la double comptabilité
Les revenus générés par les entreprises qui ne payent pas leurs impôts est déjà intégré dans le calcul du PIB en Italie. Il était estimé entre 16,3 % et 17,5 % du PIB en 2008, dernières statistiques publiées dans ce domaine. Et en France ? L'Insee, équivalent d'Istat, refuse d'intégrer l'économie illégale dans le calcul du PIB. L'institut public de statistiques a donc opté pour la double comptabilité, comme il l'expose à l'hebdomadaire économique : "Nous n'incorporons pas les activités illégales dans ses estimations, dans la mesure où les circonstances dans lesquelles s'effectuent ces activités (dépendance des consommateurs de stupéfiants, esclavage sexuel dans certains cas) ne permettent pas de considérer que les parties prenantes s'engagent toujours librement dans ces transactions."
L'UE laisse en effet aux États la possibilité de calculer comme ils veulent le PIB au niveau national. Seule contrainte : dans un souci d'harmonisation, les 29 membres de l'UE doivent appliquer les normes ESA 2010, qui entreront en vigueur en septembre 2014, et les transmettre à Eurostat afin que les données restent comparables.
6Medias (avec AFP)
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