Vertus incontestables de la coopération stratégique franco-comorienne

 La France sauve 2 pêcheurs comoriens de Banguoi-Hambou à 330 km des côtes. Si la situation n’était pas tragique et dramatique, elle ...

 La France sauve 2 pêcheurs comoriens de Banguoi-Hambou à 330 km des côtes.

Si la situation n’était pas tragique et dramatique, elle aurait prêté à sourire. En effet, alors que la surenchère «institutionnelle et rituelle» des «bons et vrais Comoriens» contre la France bat son plein dans les cafés de commerce, cette fois, sous couvert de la Crimée, qu’on tient absolument à comparer à Mayotte, la France sauve deux pêcheurs comoriens qui, après avoir essuyé un cyclone, ont dérivé pendant 40 jours en haute mer. Les 2 pêcheurs (21 et 37 ans) avaient quitté la Grande-Comore à bord d’une embarcation de pêche qui avait chaviré le jour même de leur départ de leur ville, le 18 février 2014. Pendant 40 jours, les 2 pêcheurs ont vécu l’enfer, en buvant l’eau que la pluie laissait au fond de leur embarcation et en mangeant des algues, des tortues et des poissons crus, dont un petit requin! Une scène d’horreur. Deux bateaux les virent dans les eaux du canal du Mozambique, mais les abandonnèrent à leur triste sort, sans faire le moindre geste pour tenter de les sauver. Un immense crime. Finalement, le navire français, le Nivôse, qui effectuait une opération de police de pêche sur les eaux de l’océan Indien, les repêcha et les ramena à bord, où les deux rescapés purent se réconcilier peu à peu avec la vie.

Les marins français ont ainsi repêché des pêcheurs déshydratés et complètement affaiblis. Le médecin du Nivôse les a soignés à bord du bateau. Les deux Comoriens ont été remis vivants par le Nivôse à l’État comorien et à leurs familles respectives ce mercredi 2 avril 2014. À leur accueil, on vit des fonctionnaires de l’Ambassade de France à Moroni, Hamada Madi Boléro, Directeur de Cabinet du Président chargé de la Défense, et Houssen Hassan Ibrahim, ministre de l’Intérieur, de l’Information, de la Décentralisation, chargé des Relations avec les Institutions. Nous finirons par savoir ce que l’ami Saïd Mzé Dafiné faisait dans les parages au moment de l’accueil des deux rescapés à Moroni.

Il serait juste de signaler que dans la soirée du mardi 1er avril 2014, Hamada Madi Boléro, en sa qualité de Directeur de Cabinet du Président chargé de le Défense, s’était rendu à Bangoi-Hambou, ville d’origine des deux pêcheurs, pour informer les familles des rescapés de la bonne nouvelle. Et, comme on le connaît bien, il en profita pour faire les choses en grand, en leur apportant un message spécial du Président Ikililou Dhoinine, qui se trouve en mission à Bruxelles, où il assiste à une conférence afro-européenne sur la Centrafrique. C’est du Hamada Madi Boléro tout craché! Le matin du mercredi 2 avril 2014, une unité de l’Armée, les Garde-côtes, le Service de Santé militaire et la Police nationale étaient aux côtés de Hamada Madi Boléro et de Houssen Hassan Ibrahim pour accueillir en grande pompe les deux jeunes pêcheurs et les marins français, dans une ambiance de liesse populaire. À Bangoi-Hambou, on dit revenir de loin.

Fier comme Artaban, Hamada Madi Boléro saisit cette occasion pour fanfaronner devant le public, en rappelant aux journalistes présents à l’arrivée des deux rescapés de l’enfer que le sauvetage de ces derniers par la Marine française était conforme aux dispositions des articles 4 et 5 des Accords de Défense que les Présidents Ikililou Dhoinine et François Hollande ont ratifiés en 2013 et en vertu desquels, «dans le cadre du Partenariat de Défense, les parties mettent en œuvre une coopération qui peut couvrir les domaines suivants: [...] Organisation et conseil aux Forces dans le domaine de la sécurité maritime; toute activité convenue d’un commun accord entre les parties en fonction de leurs intérêts communs».

Dès lors, il faudra que les «bons et vrais Comoriens» nous expliquent pourquoi c’est la France et non la République islamique d’Iran qui sauve deux Comoriens en haute mer et épargne le pays et des familles du deuil. D’ailleurs, il n’est pas anodin de constater que la France a rendu un autre grand service aux Comores il y a moins d’un mois, toujours en haute mer, en interceptant, mercredi 12 mars 2014, sur les eaux comoriennes, un bateau iranien transportant de grandes quantités de drogue. Un bateau iranien transportant de la drogue au large des côtes comoriennes, pendant que certains, dans les cercles politiques qu’on connaît, ne jurent que par la République islamique d’Iran et passent leur temps à jeter l’anathème sur la France, de manière tout à fait démagogique.

Par ARM
© www.lemohelien.com – Mercredi 2 avril 2014.