Elle est vice-présidente de l'assemblée nationale malgache. Sous le soleil qui inondait le piton ruthénois hier, Jocelyne Rahelihant...
Sous le soleil qui inondait le piton ruthénois hier, Jocelyne Rahelihanta, l'une des vice-présidentes de l'Assemblée nationale malgache, a dégusté un thé vert, histoire de garder un lien gustatif avec son île natale.
Mais ne vous y trompez pas, sous cette apparence douceur se cache une redoutable femme politique surnommée la Dame de fer à Madagascar. Cette femme politique malgache, fait même partie d'une révolution politique toute fraîche dans l'île rouge (lire encadré) depuis les présidentielles du 20 décembre dernier qui ont porté Hery Rajaonarimampianina à la présidence d'un pays dont la superficie dépasse celle de la France avec 587 040 km2.
En effet, pour la première fois dans l'histoire de Madagascar, une femme, Christine Razanamahasoa, a pris la présidence de l'Assemblée nationale. Mieux, la vice-présidence, qui compte six membres, est donc composée de trois femmes dont Jocelyne Rahelihanta. Autre fait inédit, 32 députés sur un effectif de 147 élus sont des femmes. Jusqu'à présent, le taux de représentation féminine au sein de la Chambre basse n'avait jamais excédé les 10 %. Il est passé à près de 20 %. En 2014, Madagascar est ainsi à un tournant décisif dans la quête de l'égalité hommes/femmes.
La Dame de fer est présente en Rouergue pour trois jours sur l'invitation de son ami et compatriote ruthénois, Tombovelo Achiraf Amad. «Ce jeune homme est très connu chez nous comme basketteur», rappelle dans un sourire celle qui est députée de la province de Diego Juarez.
Tombovelo Achiraf Amad a joué en équipe nationale de 1994 à 1997. «J'ai aussi été président de la ligue de basket de Madagascar de 2004 à 2008 et de 2003 à 2008, j'ai exercé la fonction d'attaché parlementaire.»
C'est à cette époque qu'il a rencontré la vice-présidente de l'Assemblée nationale malgache. Vers 2011, il crée le Sporting club ruthénois dont il est toujours président. Un club de sports et de loisirs dont le prochain rendez-vous est à Poitiers, du 19 au 21 avril, pour les Rencontres nationales sportives qui réunissent chaque année tous les clubs malgaches installés en France et auxquelles prendra part Jocelyne Rahelihanta.
Hier, Amad s'est employé à faire rencontrer à son illustre compatriote les autorités locales et les acteurs du monde socio-éducatif et sportif.
Peut-être un jumelage avec Rodez
«Nous espérons notamment monter un jumelage avec la ville de Rodez. Nous avons rencontré le sénateur Mazars hier et devrions en faire de même avec le maire Christian Teyssèdre ce matin. Notre objectif c'est de développer la solidarité avec les clubs au pays. Tout ce que l'on pourra récupérer sera envoyé à Madagascar et distribué par les autorités sur place.»
Pour mieux se rendre compte de l'évolution des femmes en politique dans cette magnifique île de l'Océan Indien proche de l'île Maurice et La Réunion, il faut aussi savoir que leur présence au sein de l'Assemblée nationale n'aura jamais été aussi importante et significative, avec quatre d'entre elles dans les organes dirigeants. Un pas décisif a été franchi.
«L'égalité hommes/femmes est en marche mais beaucoup reste à faire dans tous les domaines, a rappelé Jocelyne Rahelihanta. Idem pour les infrastructures même si désormais une route nationale de 1 200 km de long relie la capitale Antananarivo à Diego-Suarez à l'extrême nord de l'île. Notre pays est riche. La pêche, les pierres précieuses, le cuivre ou le nickel attirent déjà de nombreux investisseurs. Mais ces investissements doivent permettre de faire évoluer l'île notamment en terme d'emploi car à Madagascar, un Malgache sur deux actif est sans travail.»
Dans son fief, la «dame de fer» a fondé une association qui vient en aide à des femmes délaissées par leurs maris, à des personnes handicapées qui manque de fauteuils ou prothèses et à des détenus. «Mon but est de parvenir à faire des choses concrètes et de travailler ensemble dans l'intérêt général. Et croyez-moi, c'est dur par rapport à la diversité de ce pays qui compte six provinces, 23 régions et de multiples dialectes. Je me suis engagée en politique pour le bien de ce pays. Dans le nord, on a été trop longtemps délaissé. Il faut désormais œuvrer pour un juste retour des choses.»
Jérôme Rivet / ladepeche.fr
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