Les commémorations du vingtième anniversaire du génocide rwandais ont débuté ce lundi à Kigali. Après l'annulation du déplacement de Ch...
Les commémorations du vingtième anniversaire du génocide rwandais ont débuté ce lundi à Kigali. Après l'annulation du déplacement de Christiane Taubira, la France n'est plus la bienvenue.
Les autorités rwandaises ont retiré l'accréditation de l'ambassadeur de France au Kigali aux cérémonies de commémoration du 20e anniversaire du génocide de 1994 au Rwanda, l'empêchant d'y représenter Paris, a annoncé lundi 7 avril le diplomate à l'AFP.
Michel Flesch ne pourra comme prévu pas remplacer lundi, à la cérémonie officielle de lancement des commémorations, la garde des Sceaux française, Christiane Taubira. Son déplacement a été annulé après que le président rwandais Paul Kagame a de nouveau accusé la France d'avoir joué un "rôle direct dans la préparation du génocide" et d'avoir participé "à son exécution même".
"Hier à 22h30, le ministère des Affaires étrangères rwandais m'a téléphoné pour m'informer que je n'étais plus accrédité pour les cérémonies", a expliqué Michel Flesch à l'AFP, indiquant qu'il ne se rendrait donc pas au Stade Amahoro - le plus grand stade de la capitale rwandaise - où le président Kagame doit lancer dans la matinée les commémorations officielles.
Par ailleurs, "à la question de savoir si je pouvais me rendre dans l'après-midi au mémorial (du génocide) de Gisozi, pour y déposer une gerbe, il m'a été répondu 'non'", a-t-il ajouté.
Discours offensif
Cette nouvelle tension entre Kigali et Paris marque un coup d'arrêt à la normalisation des relations entre les deux pays qui, malgré une réconciliation officielle en 2010, restent très instables. La France a admis en 2010 "de graves erreurs d'appréciation" au Rwanda mais a toujours refusé de présenter des excuses, attendues par Kigali.
Les commémorations du 10e anniversaire du génocide de 2004 avaient déjà été marquées par un grave incident entre Kigali et Paris. La délégation française, conduite par le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères de l'époque, Renaud Muselier, avait raccourci sa visite, après que M. Kagame s'en fut pris dans son discours aux Français qui "ont l'audace de rester là sans s'excuser".
Entre avril et juillet 1994, quelque 800.000 personnes, essentiellement issues de la minorité tutsi, ont été massacrées en une centaine de jours au Rwanda.
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