Allocution de Son Excellence Madame Hadidja Aboubacar IKILILOU DHOININE, Première Dame de l’Union des Comores, à l’occasion de l’Atelie...
Allocution de Son Excellence Madame Hadidja Aboubacar IKILILOU DHOININE, Première Dame de l’Union des Comores, à l’occasion de l’Atelier relatif à la mise en place de la Plateforme Multisectorielle de lutte contre la malnutrition, Hôtel Retaj Moroni, du 23 au 24 avril 2014.
Moroni, le 22 avril 2014
• Madame la Commissaire Générale au Plan,
• Monsieur le représentant de l’UNICEF assurant l’intérim du Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies
• Madame la Représentante de l’OMS,
• Mesdames, Messieurs les Secrétaires Généraux des départements ministériels
• Mesdames et Messieurs les représentants de la société civile
• Chers facilitateurs de l’Initiative REACH
• Distingués invités,
• Mesdames, Messieurs,
ASSALAM ANLAYKOUM WA RAHAMATOULLAH TAANLA WA BARAKATOUHOU
Je voudrais tout d’abord vous exprimer tout le plaisir
que j’éprouve, en répondant à votre invitation et me retrouver parmi
vous aujourd’hui pour procéder à l’ouverture de l’atelier sur la lutte
contre la malnutrition aux Comores.
En effet, cela m’a davantage fait plaisir car comme vous
le savez, aux Comores, comme dans beaucoup des pays en voie de
développement, une grande partie de la population souffre de la
malnutrition et cela malheureusement dans toutes ses formes.
La malnutrition chronique et la malnutrition aigue restent encore des problèmes de santé publique en Union des Comores.
En effet, environ un tiers (30.1%) des enfants âgés de 6
à 59 mois souffrent de malnutrition chronique, 11.1% de cette même
tranche d’âge souffrent de malnutrition aigue et 15% ont une
insuffisance pondérale.
La malnutrition aigüe sévère est l’une des principales causes de la mortalité chez les enfants de moins de 5ans.
En Union des Comores, plus de 35000 enfants de 6 à 59
mois souffrent de malnutrition aiguë dont 3.8% soit environ 12000
enfants sont touchés annuellement par la forme sévère de la malnutrition
aiguë, ce qui les exposent à un risque accru de mortalité.
Les enfants les plus touchés par la malnutrition sont
les plus jeunes or l’alimentation de complément chez les enfants de 6 à
23 mois est très souvent inadéquate.
Nous savons tous que les 24 premiers mois de la vie est
une période fondamentale pendant laquelle les interventions
nutritionnelles sont critiques.
Si les interventions liées à la nutrition ne sont pas
menées plus particulièrement auprès des enfants de moins de 2ans, ils
souffriraient de dommages irréversibles à l’âge adulte et les
transmettraient aux générations suivantes.
Et pourtant selon les données de l’enquête multiple (EDS MICS)
réalisée en 2012, c’est seulement 12% des enfants bénéficient de
l’allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois de leur vie.
Environ 30% des enfants de moins de 6 mois reçoivent de l’eau en plus de l’allaitement maternel ;
24% des enfants de moins de 6 mois reçoivent des aliments de compléments en plus du lait maternel ;
21% reçoivent d’autres types de lait en plus du lait maternel et 7% des différents liquides non lactées.
Honorables invités
La classe d’âge des moins de 6 mois, habituellement
épargnée de la malnutrition aigüe, est au contraire la plus touchée avec
plus de 11% des cas.
Cette situation est un indicateur des mauvaises
pratiques d’allaitement maternel caractérisées par l’introduction
précoce des aliments autres que le lait maternel.
Beaucoup des facteurs contribuent à l’aggravation de
l’état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans. Il s’agit notamment
de la pauvreté des ménages qui s’élève à 36,9% en dessous du seuil
établi...
Selon le dernier rapport mondial portant l’index de la
faim, l’Union des Comores figure parmi les trois pays au monde où les
niveaux de la faim sont extrêmement préoccupants et a un impact négatif
sur le développement socio-économique de ces pays.
Et pourtant il est aujourd’hui connu qu’investir dans la
nutrition peut aider à rompre le cycle de pauvreté, augmenter le PIB
d’au moins 11 % par an pour le pays.
En effet, la malnutrition reste encore une menace très
sérieuse à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
Développement notamment celui de la réduction de la mortalité infantile
et celui de la réduction de moitié la pauvreté et la faim.
Ce grand fléau reste encore un des problèmes majeurs de
santé publique en Union des Comores.
Résoudre à court, moyen et long-terme le problème de malnutrition
demeure l’un des défis majeurs et préoccupants du Gouvernement de
l’Union des Comores et de ses partenaires.
Une bonne nutrition est la clé de voute pour la survie, la santé et le
développement des générations futures et actuelles.
C’est pourquoi, des interventions ont été mises en
œuvre pour réduire les impacts de la malnutrition aigüe sur le
développement physique et psychosociale de l’enfant et la mortalité
infantile en vue de maximiser les chances d’atteindre les objectifs
millénaires de développement d’ici 2015 et maintenir une bonne tendance
au-delà 2015.
Il s’agit notamment de l’adhésion du pays au mouvement
SUN suite à une demande du chef de l’Etat Son Excellence Docteur
Ikililou Dhoinine, de l’adoption de certains documents stratégiques
comme la politique nationale sur l’alimentation et la nutrition, la loi
alimentaire et le codex alimentaire, le code des substituts du lait
maternel adopté hier, le développement du protocole national de prise en
charge de la malnutrition et la formation des formateurs sur la prise
en charge des enfants malnutris aigue.
Mesdames et messieurs
Par ailleurs, les causes de la malnutrition sont
multiples et concernent tous les secteurs, il est donc crucial que les
intervenants travaillent ensemble et intègrent la nutrition dans tous
les efforts de développement sectoriel.
Pour atteindre les objectifs et un meilleur suivi pour
cette lutte, la mise en place d’une plateforme multisectorielle avec une
coordination devrait être établie.
Ainsi, en acceptant cette mission de coordination, je
m’engage à veiller à tout mettre en œuvre pour garantir la diminution
voire l’éradication de la malnutrition chez les populations les plus
vulnérables les enfants et les femmes.
Car, ce programme correspond parfaitement à la mission que m’a été confiée par le Chef de l’Etat lors de son discours-programme.
Toutefois, je compte sur la participation effective de
tous les secteurs, les partenaires au développement et la société civile
pour mener à bien cette lourde tache.
Honorables invités
Chers participants
L’arrivée de la mission REACH, la branche des Nations
Unies, spécialiste de la lutte contre la malnutrition va permettre à
notre pays d’analyser la situation sur la gouvernance en matière de
nutrition et nous appuyer à mettre en place toutes les structures liés à
cette problématique notre pays. Qu’il trouve ici toute notre
reconnaissance
Avant de terminer mon propos, je voudrais prier Allah
le tout Puissant de nous aider à éradiquer ce fléau dans notre pays et
souhaiter que les travaux qui seront effectués pendant ces deux jours
apportent leurs fruits.
Je déclare ouvert l’atelier sur l’amélioration de la gouvernance en matière de nutrition
Vive la Coopération internationale
Vive les Comores dans la diversité économique
Je vous remercie.
Beit Salam