Trois Questions à Idi Nadhoim. Diplômé d'une licence en Economie et d'un DESS en Gestion d'Entreprise à l'IAE d'Aix ...
Trois Questions à Idi Nadhoim.
Diplômé d'une licence en Economie et d'un DESS en Gestion d'Entreprise à l'IAE d'Aix en Provence ; la soixantaine, père de 4 enfants ; Idi Nadhoim est un ancien économiste à l'ONU, ancien Chef de l'entreprise IDI Ingineriring-SOCOTRA International. Il capitalise un militantisme au Mouvement indépendantiste PASOCO et un des fervents soutiens au feu Président Taki Abdoulkarim. Il fut vice-président de Sambi de 2006 à 2001. Il est actuellement président du Parti AD-ZAM ZAM.
« Pour éviter des conflits internes aux Comores, l'Etat doit assurer la transparence dans la gestion du dossier pétrole »
1 – Monsieur le vice-président vous étiez le binôme de M. Ikililou Dhoinine dans le mandat précédent à tel point que le public n'est pas fixé si vous êtes du côté du pouvoir avec lui ou à l'opposition avec M. Sambi ; ainsi, quel bord politique vous situez-vous ?
Certes j'ai gardé des relations strictement humaines avec ces personnalités, mais chacun de nous a évolué vers d'autres horizons politiques depuis 2011. Je suis Président du Parti AD-ZAM ZAM. Je n'émarge pas au pouvoir mais je ne m'y oppose pas systématiquement. Avec M. Sambi qui lui aussi à son propre parti, il ne reste que des rapports de courtoisie entre deux personnes qui ont collaboré ensemble pendant 5 ans, mais rien de commun en politique.
2 – Vous êtes parmi les potentiels candidats pour les présidentielles de 2016, quelles sont les orientations politiques du parti Add-Zam Zam que vous présidez ?
Si Dieu me prête vie, je serai en effet candidat aux élections de 2016 lesquelles, les primaires seront tenus à Ngazidja et ainsi ouverts aux Grand Comoriens selon l'esprit et la pratique de la Constitution. Avec mon expérience dans les affaires de l'Etat, j'estime que pour sortir le pays du néant, des grosses réformes sont à faire dans certains domaines au préalable.
J'opterais à sortir de la gestion des seules recettes de douane, sachant qu'il n' y a qu'1 milliard de francs comoriens de recettes mensuelles, alors que le salaire des fonctionnaires est de 1 milliard 900 millions par mois.
Je compte tamiser les aides aléatoires de l'étranger et les assistances et investissement des organismes tels que la FMI et la Banque mondiale qui ne répondent pas aux besoins propres du pays
Je m'obstinerais à penser autrement afin d'absorber le chômage massif des jeunes, par la création de plusieurs activités économiques de grande envergure dans toutes les régions du pays ; étant entendu que 4000 jeunes rentrent diplômés chaque année et sans aucune perspective.
J'opterais en priorité pour des infrastructures de base : routes, électricité et eau ; sachant que ces infrastructures inciteront l'arrivée des investisseurs étrangers, les comoriens n'ayant ni l'esprit, ni les moyens d'entreprendre ;
Il me faudra garantir la santé de base de la population, relever le niveau scolaire et faire le tout pour avoir une justice qui marche.
3 - Vous êtes de ceux qui parlent et agissent pour la recherche du pétrole aux Comores. Qu'est-ce que les comoriens doivent retenir sur ce dossier sensible ?
Le Gouvernement actuel a perdu plus de 2 ans dans ce dossier, alors que les voisins de Mozambique de la Tanzanie et du Kenya sont très avancés dans la recherche et l'exploitation du pétrole et du gaz dans le canal de Mozambique. Les députés sont aussi responsables en partie de ce retard en refusant de ratifier les contrats déjà signés depuis 2013.
L'Etat doit ensuite créer très rapidement une Agence Nationale des Hydrocarbures qui ne s'occupera que du dossier pétrole et gaz et qui se fera conseiller par des personnes expérimentées dans le domaine.
Et pour que ce pétrole ne soit pas une source d'enrichissement illicite pour certains, de conflits internes, voire même de guerres intestines dans le pays, l'Etat doit assurer la transparence et l'équité dans la gestion de ce dossier, de la règlementation à la recherche jusqu'à l'exploitation.
Propos recueillis par Ali M. Saïd
COMORES - KARIDJAPVENDZA