Le sens du meeting du RIDJA à Badjanani, Moroni, mercredi 19 mars 2014. Le pouvoir change l'homme. Accédant au pouvoir le 23 juillet ...
Le sens du meeting du RIDJA à Badjanani, Moroni, mercredi 19 mars 2014.
Le pouvoir change l'homme. Accédant au pouvoir le 23 juillet 1999, suite au décès du regrettéRoiHassanII,le Roi Mohammed VI avait demandé à son jeune frère, Moulay Rachid, de bien observer son comportement et de lui dire s'il avait changé. Par la suite, quand le Roi posa la question à son frère la question de savoir si le pouvoir l'avait changé, le jeune frère avait répondu: «Un peu». Les choses ne pouvaient aller plus loin puisque le Prince héritier Sidi Mohammed avait été préparé pour succéder un jour à son père. Il avait donc bénéficié de toute la formation qu'il lui fallait pour assumer ses responsabilités sans avoir à se cacher derrière l'orgueil et l'incompétence. Aux Comores, Ikililou Dhoinine a bien caché ses petites incompétences et ses petites manies derrière son silence, qui n'est pas celui des autorités qui sont à l'écoute, mais celui d'une autorité visiblement dépassée par les événements et qui ne sait où donner de la tête. Le Président comorien a bénéficié de toute la mansuétude de la classe politique comorienne, qui l'a épargné de ses attaques, en le laissant faire. En pure perte.
La politique étant l'art du possible, force est de constater que le Président Ikililou Dhoinine excelle dans son rôle de boulanger qui roule tout le monde dans la farine. Voilà un homme que tout le monde croyait pouvoir manipuler et qui manipule tout le monde. Là où les autres criaient, lui se taisait. Là où les autres menaçaient, lui jouait les naïfs. Certains partis politiques doivent crier de temps en temps pour prouver qu'ils sont vraiment dans l'opposition. La «Mouvance présidentielle» continue sa descente aux enfers, se demandant si elle est avec le Président ou dans l'opposition. La farine dans laquelle le Président devenu boulanger roule tout le monde vole à son secours. N'étant pas un proche du Président, je suis dans l'incapacité de savoir s'il calcule ses coups ou si cet apaisement vient tout seul. Pour rappel, Azali Assoumani et Sambi ont travaillé avec des Présidents des Îles autonomes très hostiles. Ikililou Dhoinine, non. Il arrive comme Zorro et, sans crier gare, calme la situation. Cela fait trop longtemps que cela dure. Du coup, dans le pays, il n'y a aucune opposition, aucun opposant. C'est du jamais vu. Ahmed Abdallah avait interdit l'opposition et avait une opposition. Ikililou Dhoinine, ne pouvant éradiquer le legs multipartite hérité de feu Saïd Mohamed Djohar, n'a aucune opposition. Du grand art. On rit quand même en constatant toute la peine que se donnent ceux qui se taisaient et qui croyaient ainsi être nommés ministres. Actuellement, face au refus d'Ikililou Dhoinine de les nommer, ils chialent.
Mais, aujourd'hui, on constate que le Mohélien têtu comme un âne rouge n'a aucun sens politique et n'a pas tiré profit du climat d'apaisement qui prévaut sur la scène politique des Comores, pour unir les Comoriens. Pour lui, les Comoriens sont des moutons à qui il peut imposer la direction qui lui convient. Aujourd'hui, même les plus modérés des politiciens et des citoyens comoriens sont obligés de reconnaître que le Président de la République méprise les citoyens comoriens et n'a que faire des institutions publiques, celles dont il censé être le garant et le protecteur. Depuis décembre 2013, il a engagé un inutile bras de fer avec la société comorienne, poussé par sa morgue et son narcissisme arrogant, qui le poussent aux actes les plus scandaleux, les plus révoltants, les plus contestables et les plus contestés.
Il s'est mis en tête l'idée folle d'harmoniser les élections et, pour ce faire, n'a pas hésité à farfouiller dans la «Constitution mon bon plaisir», qu'il a pervertie bêtement, sans que cela ne puisse lui apporter un quelconque profit politique. Il a sciemment et bêtement ignoré un arrêt de la Cour constitutionnelle qui fixait la fin du mandat des Députés à avril 2014, fragilisant ainsi une institution publique parmi les plus méprisées, parmi les plus décriées. Il n'avait pas besoin de faire ça, et il est certain que s'il était juriste ou entouré de bons juristes, il ne se serait pas déculotté de cette manière pas honorable devant les Comoriens.
Quand il a décidé de passer en force, en imposant aux Comoriens un tripatouillage de la Loi fondamentale, Maître Saïd Larifou, Président du Parti RIDJA, l'avait clairement averti, au cours d'une interview qu'il nous avait accordée le vendredi 21 février 2014: «Ikililou Dhoinine a déclaré la guerre au peuple comorien. Il l'aura. Nous n'allons pas le laisser tranquille, parce qu'il n'a pas été mandaté par notre peuple pour procéder à des tripatouillages constitutionnels aussi grossiers et vulgaires. Il ne peut pas aller à contrecourant de la volonté du peuple comorien» et que «Ikililou Dhoinine vient de faire une déclaration de guerre aux Comoriens en tant que peuple souverain. Nous n'allons pas le laisser tranquille». Aujourd'hui, en lançant son appel pour un meeting, Place de Badjanani, à Moroni, mercredi 19 mars 2014, le Président du RIDJA prend date avec l'Histoire. En effet, s'il réussit à réunir les mécontents de la folie présidentielle d'Ikililou Dhoinine, cela signifiera qu'il vient de réussir un premier test grandeur nature, celui du désaveu d'une politique gouvernementale qui n'en est pas une. La question qui se pose alors est celle de savoir si les autres partis politiques vont faire taire leurs petites sautes d'humeur pour soutenir un mouvement de salubrité publique, puisqu'il faut laver les Comores de toutes les saletés institutionnelles d'Ahmed Sambi et de son Ikililou Dhoinine.
Le pays est entré dans une phase de contestation. Les consommateurs de Comores Télécom ont manifesté leur colère, mais les autorités ont botté en touche, dans la mesure où ces petits maquignons se croient vraiment au-dessus de tous les Comoriens. Par la suite, un mouvement social a été lancé par les mécontents des dysfonctionnements de la Société nationale d'Eau et d'Électricité, et les autorités n'ont rien fait pour tenir compte des doléances exprimées par des acteurs politiques et sociaux qui étaient devenus le porte-parole du peuple. Les élèves des Collèges et Lycées ont manifesté leur mauvaise humeur dans la rue, et cela ne l'a nullement affecté puisqu'il n'est pas homme à attacher de l'importance à des «faits mineurs». Le malheur des Comoriens provient du fait qu'Ikililou Dhoinine a l'habitude de dire de tout: «Ce sont des foutaises! C'est sans importance». Donc, convaincu d'être le meilleur, il ne prend rien au sérieux. Il a du mépris pour tout. Son manque total d'esprit politique fait le reste, mais de la pire des manières. Les seuls Comoriens qu'il prend au sérieux sont les notables.
Mercredi 19 mars 2014, le Parti RIDJA va dénoncer en public les méfaits de la politique désastreuse d'Ikililou Dhoinine et des malfaiteurs qui volent avec lui l'argent du peuple. Il est à espérer que les autorités ne vont pas interdire cette manifestation qui va permettre au RIDJA de s'impliquer dans le combat politique sur le terrain, à un moment où on l'accuse de faire de la politique à l'européenne dans un pays du Tiers-Monde. Aujourd'hui, les acteurs politiques en appellent à la constitution d'un Front républicain, pour tenter de sauver un pays à la dérive. Le principe du Front républicain est sur les lèvres de tous les acteurs politiques, mais, à ce jour, aucun mouvement politique n'a fait le geste de se rapprocher des autres, préférant la jouer en solo. Or, pour les Comores, il serait salutaire que les acteurs politiques taisent leurs petites jalousies, pour adopter une attitude commune de combat face à un régime politique dont le principal animateur n'a aucun sens politique, ni respect envers les Comoriens. En politique, le dialogue est plus facile quand on a un interlocuteur, mais avec Ikililou Dhoinine, les Comoriens n'ont devant eux qu'un homme qui s'enrichit à une vitesse vertigineuse.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Lundi 17 mars 2014.